Les séparatistes prorusses vont entamer dimanche le retrait d’armes lourdes de la ligne de front dans l’est de l’Ukraine, après un accord signé samedi soir. Le processus s’étalera sur deux semaines, a annoncé un officier supérieur rebelle cité par l’agence de presse russe Interfax. «Le plan a été signé hier soir. (…) À partir d’aujourd’hui, on a deux semaines pour retirer les armes lourdes», a dit Edouard Bassourine, selon les déclarations rapportées par Interfax. Un haut responsable militaire ukrainien, le général Olexandre Rozmaznine, avait évoqué auparavant cet accord.
Le porte-parole de l’armée ukrainienne, Andriy Lissenko, a déclaré ne pas être en mesure dans l’immédiat de confirmer que les rebelles avaient entamé le retrait des armes lourdes. Ce retrait figure parmi les principaux points de l’accord dit de «Minsk 2» conclu la semaine dernière dans la capitale bélarusse au terme de négociations entre les dirigeants ukrainien, russe, allemand et français. Les combats ont diminué d’intensité dans plusieurs zones depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu dimanche passé. L’accord a toutefois été violé à de nombreuses reprises, notamment avec la prise mercredi par les rebelles de la ville de Debaltseve, qui a obligé plusieurs milliers de soldats de l’armée régulière à battre en retraite.
Nouvelles attaques
L’armée a annoncé que les rebelles avaient lancé douze attaques sur des positions gouvernementales depuis samedi soir. Les combats les plus intenses ont eu lieu dans la ville de Peski, proche de Donetsk, et des groupes séparatistes ont tenté un «raid» sur des positions de l’armée à Chyrokine, à l’est de la ville portuaire stratégique de Marioupol, sur la mer d’Azov, a-t-elle précisé. Le service d’information des rebelles DAN a rapporté que des troupes ukrainiennes avaient bombardé certains quartiers de Donetsk. Elle a signalé que des tirs d’artillerie ont été entendus dans la ville dimanche vers 08h30.
Les États-Unis envisagent des sanctions graves contre la Russie
Les États-Unis envisagent de nouvelles sanctions graves très prochainement contre la Russie, qu’ils estiment responsables de la rupture du cessez-le-feu en Ukraine, a déclaré samedi le secrétaire d’État américain John Kerry en visite à Londres.
Des sanctions très graves peuvent être prises, qui auraient un impact très négatif sur l’économie russe, a dit, lors d’un point presse M. Kerry, ajoutant que dans les prochains jours le président Obama va évaluer les choix à sa disposition et prendre sa décision. M. Kerry, qui a rencontré en début d’après-midi son homologue britannique Philip Hammond, a jugé que l’assaut contre la ville de Debaltseve a constitué l’un des exemples les plus flagrants de la rupture du cessez-le-feu par les Russes et les séparistes ukrainiens. Nous savons avec certitude, ce que la Russie a fourni et aucune propagande ne peut cacher ces actions, a dit M. Kerry, qui a reçu la presse à l’ambassade des États-Unis à Londres. Soyons très concrets.
L’accord de Minsk n’est pas ouvert à interprétation, il n’est pas vague, n’offre pas d’option, a ajouté M. Kerry, soulignant que pour le moment la Russie et les séparatistes ne s’y conforment que dans quelques zones, mais pas à Debaltseve, pas autour de Marioupol et pas dans certains autres lieux stratégiques. Soulignant qu’il avait confiance dans la volonté de son pays, du Royaume-Uni et d’autres à prendre ces nouvelles mesures nécessaires contre Moscou, il a dit que des discussions se tenaient déjà entre les États-Unis et ses alliés européens.
Concernant la possibilité de fournir des armes à l’Ukraine, il a répété que des discussions avaient lieu à Washington , ais qu’aucune décision n’a été prise par le président à ce stade.
