La dernière rencontre ayant réuni les syndicats autonomes avec le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed el Ghazi, n’a pas dissuadé les membres de l’intersyndicale à aller de l’avant et poursuivre leur contestation pour le maintien de la retraite anticipée. Bien que l’initiative ait été saluée par tous ses membres, l’intersyndicale reste, néanmoins, attachée à ses revendications et compte poursuivre la contestation.
Lors d’une conférence de presse organisée, hier, au siège du SNTE à Alger, l’intersyndicale qui regroupe 13 syndicats autonomes de différents secteurs de la Fonction publique a évalué la rencontre l’ayant regroupée avec El Ghazi le 16 janvier dernier. À l’unanimité, les syndicats autonomes se sont accordés à dire que cette rencontre d’information, bien que positive, n’influencera en aucun cas la position de l’intersyndicale quant au combat pour le maintien de la retraite anticipée. En effet, selon le groupe, l’ouverture des canaux du dialogue s’est faite « tardivement » et cela ne changera en rien la situation. Pour Meziane Meriane, président du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (SNAPEST), les responsables ont décidé d’ouvrir les portes du dialogue avec les syndicats suite à une pression exercée sur eux et une fois que cette pression se dissipera ils vont verrouiller ces portes. Ainsi le président du SNAPEST estime que la vigilance est de mise. Même son de cloche chez le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique, Lyes Merabet. Il a appelé, à cette occasion, à un dialogue sérieux qui s’inscrit dans la durée tout en refusant le dialogue de conjoncture dictée par la pression de la rue. Du coté du Conseil des lycées d’Algérie, il n’est pas question de baisser les bras. Idir Achour secrétaire général de cette formation syndicale a soutenu qu’il n’est pas question de faire machine arrière. « Nous ne lèverons pas le drapeau blanc », a-t-il dit à cet effet. À noter que l’intersyndicale a programmé l’organisation de sit-in régionaux samedi prochain dans quatre wilayas (Oran, Batna, Ouargla, et Blida). Un rassemblement national est également programmé pour les prochains jours. Les membres de l’intersyndicale comptent se réunir le 4 février prochain lors duquel, affirme-t-on, il sera question de décider des prochaines actions à mener. Par ailleurs, la coalition a fait savoir que près d’un million de travailleurs ont signé la pétition pour l’annulation du nouveau projet de loi sur la retraite. Des travailleurs qui ne relèvent pas de la Fonction publique auraient également, ajoute-t-on dans ce cadre, participé à sa signature. À rappeler que l’intersyndicale avait entamé sa série de grèves reconductibles les 18 et 19 octobre 2016 ensuite les 24 et 25 du même mois. Une autre série a été organisée les 21, 22, 23, 27, 28, et le 29 novembre 2016. Un rassemblement national empêché par les forces de l’ordre a, notamment, eu lieu à Alger à la place de la Grande poste le 27 novembre 2016. L’intersyndicale est actuellement composée de 13 syndicats de différents secteurs d’activités de la Fonction publique. Y sont adhérés, le CNAPEST, le SNTE, le SATEF, le SNPSP, le CLA, le SNAPEST, le SNAPTEP, le SNAPEP, le SNVFAP, le SNATEGS, le SAFAP, l’UNPEF, et le Syndicat national des imams. Elle revendique le maintien de la retraite anticipée, la protection du pouvoir d’achat des travailleurs, et la concertation des syndicats autonomes dans l’élaboration du nouveau code de travail.
Ania Nait Chalal-Nait Baha
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