«Au parti TAJ nous sommes favorables à toutes les formes d’alliance avec les autres partis politiques», a déclaré hier à Alger, Amar Ghoul, président de ce parti et actuel ministre de l’Aménagement du territoire, du Tourisme et de l’Artisanat. Pour le responsable politique, qui s’exprimait au cours d’une conférence de presse, avec un arabe châtié et un discours teinté de populisme, toutes les propositions de création d’un pôle politique sont les bienvenues. C’est ainsi que Amar Ghoul n’a pas manqué de saluer l’idée lancée récemment par Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND portant sur la création d’un pôle politique. Interpellé sur la propension de Amar Saadani qui aspire à ce que le FLN, en tant que parti majoritaire, soit la locomotive de cette alliance, Ghoul a dit texto : «L’essentiel est qu’il s’agisse d’un train qui a pour nom l’Algérie. Bienvenue à celui qui soit la locomotive de ce train. Bienvenue à celui qui constitue le premier wagon de ce train et bienvenue aussi à celui qui soit le dernier wagon de ce train». Selon Amar Ghoul, les deux propositions, d’Amar Saâdani et celle d’Ahmed Ouyahia, abondent dans le même sens et la seule différence, c’est qu’Ahmed Ouyahia a ciblé les quatre partis faisant partie du pouvoir, à savoir le FLN, le RND, le MPA et TAJ alors qu’Amar Saadani inclut dans le pôle politique envisagé les organisations de masse. En guise de préambule à la conférence de presse, la lecture de la Fatiha a été observée à la mémoire des martyrs de la Révolution et des martyrs du devoir national ainsi qu’à la mémoire du cheikh Mahfoud Nahnah. Ce à quoi, Amar Ghoul a fait lecture des trois années d’existence du parti TAJ, un parti créé en septembre 2012 et qui s’inscrit, a-t-il insisté, dans le «prolongement naturel et authentique du mouvement nationaliste algérien». «TAJ est un parti de l’État et un parti du peuple. C’est un parti nationaliste rassembleur, réunissant les militants modérés des mouvances islamique, démocratique et nationaliste, créé en réaction aux dangers induits par le printemps sanguinaire (printemps arabe) [ndlr]», a également dit Amar Ghoul qui n’a pas manqué de souligner que la diversification de l’action politique est une bonne chose à condition de bien savoir la gérer.
De même, Amar Ghoul s’est défendu à ce que TAJ soit un parti clone. TAJ a ses structures propres et c’est à elles que revient en définitive la décision de trancher sur la position finale à prendre, s’est-il défendu. «TAJ œuvre au rassemblement et la mobilisation des énergies et des forces vives de la nation à condition de respecter trois conditions : la non remise en cause des institutions de l’État, et mettre en avant l’intérêt national et l’intérêt du citoyen», a enchaîné Amar Ghoul tout en minimisant les divergences qui existent entre les partis au pouvoir et les partis de l’opposition. Sur ce point, il a affirmé que les points de convergences de la classe politique algérienne sont beaucoup plus considérables que les points de discorde. Enfin, Amar Ghoul a déclaré que le parti TAJ appelle à la création «d’un front national interne afin, a-t-il argumenté, de faire face aux défis sécuritaire, politique, économique et géopolitique qui guettent l’Algérie ». Parmi les actions d’envergure engagées récemment par le Parti TAJ, figure la conférence économique et sociale tenue en mars dernier à Zéralda (Alger), suivie par une conférence sur le développement local tenue début juin à Alger. Deux rencontres qui ont débouché sur l’établissement d’une cinquantaine de propositions soumises au président de la République et au gouvernement Sellal. Comme plan d’actions à venir, TAJ envisage de tenir des conférences sur, respectivement, la sécurité alimentaire, la sécurité énergétique, la sécurité des ressources en eau et une autre sur le sport et la lutte contre les fléaux sociaux. En ce moment même se déroulent les préparatifs de l’université d’été du parti.
Mohamed Djamel