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SPÉCULATION ET PANIQUE DANS LES MARCHÉS À CAUSE DE LA PESTE ET LA FIÈVRE OVINES À LA VEILLE DU NOUVEL AN AMAZIGH : Le marché de volaille plombé par une hausse des prix

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À la veille de la célébration du premier jour de l’an amazigh, le marché national de la volaille est affecté par une flambée des prix. Une virée effectuée au niveau de quelques points de vente de poulets, situés, en particulier à Ouled Fayet, Chéraga et à Douéra, confirme ce constat. Et pour essayer de cerner cette problématique de la hausse des prix du poulet, nous sommes persuadés que les consommateurs évitent la viande rouge et se rabattent sur le poulet et que cet engouement incite les vendeurs du poulet à augmenter leur prix.
En effet, lors de notre virée pour constater cette situation, nous avons apostrophé quelques ménages sur place. Ces derniers estiment que face au risque de propagation de la peste des ruminants et de la fièvre aphteuse des bovins, ils évitent la viande rouge et ils se rabattent sur la viande blanche, surtout le poulet. L’un d’entre eux précisera, à ce propos, que la viande issue de ces ruminants atteintes par cette maladie est impropre à la consommation. Selon lui, depuis l’apparition de ces deux épidémies, les citoyens évitent d’acheter la viande rouge et se rabattent sur la viande blanche : « cet engouement incite les vendeurs du poulet à augmenter leur prix », explique notre interlocuteur.
Par ailleurs, un autre ménage s’exclame, encore : «C’est toujours comme ça à l’approche d’une fête, le prix du poulet augmente automatiquement», poursuit-il. Avant d’ajouter : «l’augmentation du prix du poulet a commencé à augmenter il y a environ une semaine, avant le premier jour de l’an amazigh» et il n’a pas manqué de souligner, en outre que pour maintenir la situation : «je me contente d’acheter des cuisses de poulet sans peau à bas prix», a-t-il fait savoir.
Assia et sa sœur Fella, la trentaine, toutes les deux, l’une est informaticienne et l’autre est architecte considèrent que cette flambée des prix du poulet est due à l’absence de contrôle et d’une politique visant à réguler le marché.
Pour sa part, Kacim, un éleveur de poulet de chair, rencontré à chéraga, nous a affirmé, également que cette augmentation des prix de la volaille s’explique par l’augmentation de la demande en cette période, en disant, que c’est l’offre qui décide les prix. : «Les élevages reviennent chers, les aviculteurs se plaignent, aussi bien du prix du petit poussin que de l’aliment et bien sûr des autres charges; à savoir : l’électricité et l’entretien du poulailler», répondra l’un des éleveurs rencontré dans une ferme située à «Ouled Fayet». D’autres interlocuteurs souhaitent que ces prix baissent dans les prochains jours qui suivent le premier jour de l’an amazigh.

Lors de notre virée, que nous avons consacrée au sujet de la flambée des prix du poulet, à la veille du premier jour de l’an Amazigh, nous avons remarqué que les ventes de volailles sont en hausse, comparativement à la viande rouge qui est de moins en moins populaire. Son prix est trop élevé, la chair des cuisses est cédée à 600 DA le Kg et celle des ailes, elle est affichée à 250 DA le Kg. Faut-il ajouter également que c’est la période des fêtes, le consommateur reste friand de viande blanche surtout quand elle est préparée avec un bon couscous authentique.
C’est ainsi qu’au niveau de la plupart des marchés, les prix du poulet de chair sont chers : le poulet évidé est proposé à 350 DA, nous confirme un commerçant à Alger. Dans le même sillage, le prix d’un plateau d’œufs est cédé entre 280 DA et 300 DA.
Parrallèlement à cela, nous avons discuté, également avec certains ménages. Ces derniers nous confirment qu’ils préfèrent acheter un poulet vivant qui sera immolé, déplumé et cuit, le jour du repas à la veille de «Yannayer». D’autres considèrent que «Yannayer» doit être accueilli avec le sacrifice d’un coq.

Le consommateur se rabat sur la dinde, le lapin…
À cette occasion aussi, certains ménages préfèrent acheter du poulet au niveau des fermes d’élevages ou au niveau des points de vente du poulet, selon eux, leurs prix est moins chers. Ces endroits imposent, en effet leurs présences avec tout ce que cela entraîne comme ambiances et rituels.
Lors de notre présence au niveau de quelques points de ventes, nous avons remarqué une véritable ruée des citoyens vers ces lieux : «Ces endroits constituent une opportunité pour ceux qui ne peuvent pas se permettre d’acheter de la viande rouge», nous dira Amar, un jeune aviculteur. Aussi, au niveau de certaines fermes, les volailles sont égorgées et vendues. Parfois des étals de fortune sont achalandés de viande de volailles fraîches : (poulets, dindes), de même, certains clients préfèrent aussi la viande fraîche du lapin de race : «Seulement pour manger de la viande du lapin, il faudra la procurer directement chez l’éleveur», souligne Taïeb, un jeune éleveur de lapin, habitant à Douéra, qui révèle aussi que : «Vous savez, nous faisons cet élevage d’une façon artisanale, certains éleveurs abandonnent cet élevage, à cause des maladies qui touchent le lapin». Pour sa part, un autre éleveur nous expliquera toutefois que la viande de lapins de race est très demandée en période de fête, notamment en fin d’année.

Barre tarifaire haute pour les prix des fruits et légumes
De même, le marché de fruits et légumes a connu une flambée de prix sans précédent. La tomate est cédée à 120 DA, le poivron à 160 DA, la salade entre 100 DA et 120 DA le kilogramme, la courgette, ce légume très prisé durant les fêtes, se vend à 150 DA le Kg. Aussi, les prix des fruits restent toujours élevés : la pomme est affichée entre 300 DA et 350 DA, la poire entre 320 et 360 DA et l’orange était affichée entre 230 DA et 250 Da.
Interrogés par nos soins au sujet de cette flambée, de nombreux commerçants ont mentionné que cette augmentation est due à la forte demande de ces produits en cette période.
Il faut signaler, entre autre, que les prix de la majorité des produits alimentaires et féculents augmentent, les haricots sont proposés à 290 DA/ Kg, les lentilles à 130 DA… etc.
Par ailleurs, lors de notre tournée que nous avons effectuée dans les marchés de la capitale, en particulier au «Marché Tnach», nous avons remarqué que des pyramides de fruits secs ont été dressées.
Donc depuis quelques jours, la vente de fruits et autres produits et pâtes alimentaires, telles que la «rechta», la «trida», le couscous explose. Certains consommateurs s’approvisionnent de noix, de cacahuètes, de bonbons et surtout le «treize» où le mélange de 13 confiseries fait sa star et qui est indissociable des tables algériennes lors de la célébration de «Yennayer» : «Ce mélange augure d’une année fructueuse», précisent certains ménages, soulignant, ainsi que le «treize» est le roi de la table de «Yannayer» et une tradition qui se perpétue dans tous les foyers.
Rencontrée au marché situé à Douéra, Yamina, une mère de trois enfants nous confie : «Je ne peux laisser passer cette journée sans préparer le couscous maison de «Yannayer» au sept légumes secs et qui nous rappelle notre riche patrimoine et notre culture amazigh». Cette dernière ajoutera, d’autre part, que pour préparer le bouillon de ce couscous : «On n’utilise pas de légumes frais, on utilise, uniquement des légumes secs», a-t-elle ajouté.
Pour sa part, Saâdia, une jeune femme, à la quarantaine, considère que «Yannayer» comme étant une occasion de se réunir autour d’une bonne Rechta au poulet «Fermier» et qui permet de resserrer les liens familiaux». Et de poursuivre : «La «rechta» est un plat typiquement algérois que beaucoup apprécie et que je le prépare très souvent au poulet ou à la viande.»
M. I.

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