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Sit-in des chômeurs non-voyants devant le ministère de la solidarité, jeudi dernier : Ils demandent leur insertion « effective » dans le monde du travail 

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Plusieurs dizaines de jeunes diplômés chômeurs non-voyants, femmes et hommes, venus des différentes wilayas du pays, ont tenu un sit-in, jeudi dernier, devant le ministère de la Solidarité, pour faire valoir leur droit à un poste de travail. Nombreux parmi eux ont dû parcourir des centaines de kilomètres pour ne pas manquer le rendez-vous qu’ils se sont donnés, à Alger, pour tenir leur sit-in et faire entendre leurs voix, aux responsables concernés par cette tranche vulnérable de la société, dont la ministre Ghania Eddalia. L’action se voulait, selon les contestataires, l’expression d’un ras-le-bol face au laxisme des responsables quant à la prise en charge de leurs préoccupations et leurs doléances, qui «sont légitimes» lançait l’un d’eux. Les jeunes (femmes et hommes), non voyants accompagnés des mal-voyants « entassés » devant le portail d’entrée du département ministériel de Ghania Eddalia, attendent d’être enfin reçus par un des responsables, dès les premières heures du matin, mais c’est au bout de quelques heures, sous un soleil de plomb et une chaleur étouffante , que le portail s’ouvre enfin, après cinq heures d’attente. Les contestataires invités à dégager des représentants, ces derniers ont rencontré le secrétaire général du ministère de Ghania Eddalia. Sur place, interrogés sur le caractère de leurs revendications, les manifestants ont énuméré les obstacles et les pratiques dont ils sont victimes, notamment en matière de recrutement, alors qu’il faut le noter, nombreux sont détenteurs de diplômes supérieurs, le mal chanceux dans son cursus avait le niveau de 3e année secondaire. Abdelkader, venu de la wilaya de Laghouat, nous raconte son parcours de combattant pour se voir un jour, être parmi ceux et celles qui font partie du monde du travail. Il nous dira que leur présence en ce jour, au pied du ministère, est en réaction à l’absence de toutes perspectives de voir nos revendications aboutir, « on est là pour interpeller la ministre, pour qu’elle prenne des mesures et des décisions à même de satisfaire nos doléances, notamment en matière d’offres d’emploi pour les personnes non –voyantes et mal- voyantes » et surtout, nous précise-t-il «  elle doit tenir sa promesse de voir 1% des personnes aux besoins spécifiques accéder à l’emploi » rappelle-t-il. Rappelons que la ministre, Ghania Eddalia, avait affirmé, en juin 2018, dans le cadre de l’application des textes obligeant les entreprises à recruter 1% des personnes aux besoins spécifiques. Poursuivant, l’interlocuteur, drapé de l’emblème national, est revenu sur les conditions difficiles, auxquelles est confronté, lui et ses collègues aux besoins spécifiques, dont le plus épineux et contraignant est l’accès au monde du travail, au moment où les pensions pour ces personnes ne dépassent pas les 4000DA, depuis des années, alors que le pouvoir d’achat n’a cessé de reculer drastiquement. « Trouver un emploi, est une délivrance pour nous, ça nous permet de se libérer déjà de la dépendance des autres» nous dira l’un d’eux, avant de souligner qu’ « ils sont nombreux à être privés d’aides des proches » avant d’ajouter que « les 4000 DA demeurent plus une atteinte à notre dignité qu’ une pension. » Et c’est à Samir, un autre jeune malvoyant, licencié, de nous interrompre et de dire « nous sommes là aujourd’hui, pour rappeler que notre insertion réelle et effective dans le monde du travail est un droit légitime » alors que dans notre vie au quotidien nous sommes privés de tout « la lecture ne nous est pas accessible en l’absence des livres en braille, et quand ils sont disponibles, le prix n’est pas à notre portée ». Au moment où les représentants étaient en réunion avec le SG du ministère, les contestataires scandaient, « ah ya lwazira rana fi hira, (Ah, la ministre nous sommes dans le désarroi : NDLR» et « El makfoufin El mekfoufin mina El hayati mahroumin ( les aveugles les aveugles, sont privés de la vie : NDLR) ». Sortis de la réunion, au bout de deux heures, les représentants des manifestants ont fait savoir à plusieurs dizaines des participants à ce sit-in que leurs revendications ont été transmises et que le ministère va se pencher sur la question.
Mohamed Amrouni

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