Accueil ACTUALITÉ SECTEUR PUBLIC DE LA SANTÉ : Un limogeage, et après ?

SECTEUR PUBLIC DE LA SANTÉ : Un limogeage, et après ?

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À la suite de sa visite, vendredi, au Centre hospitalo-universitaire Benbadis, à Constantine, et son constat de la situation déplorable dans certains services, la sanction est vite tombée : le directeur du CHU Benbadis a été relevé de ses fonctions. Ce n’est pas le premier limogeage dû aux dysfonctionnements dans des établissements de santé.

Ce ne sera pas le dernier, si les problèmes de fond, listés et connus, ne sont pas traités en même temps, et si le contrôle sur le fonctionnement du système de santé n’est pas renforcé. Sur ces deux points, la participation de la population, directement concernée, est indispensable. Le ministre de la Santé a reconnu le rôle, qu’il a salué, des citoyens et de la société civile aux côtés des professionnels de la santé dans les efforts de lutte contre la pandémie de Covid-19. Au nom de l’État et de la corporation médicale nationale, Abderrahmane Benbouzid a exprimé son admiration et sa reconnaissance à ces associations, estimant qu’«en accomplissant leur devoir, ces hommes et ces femmes, des jeunes pour la plupart, nous ont montrés que leur tâche n’était pas facile et sans risque, et que la santé est un objectif qu’on ne saurait atteindre sans la synergie entre les institutions et la société toute entière ».
Les pouvoirs publics devraient tirer les leçons de cette  large participation à la lutte contre la pandémie de Covid-19, pour envisager des formes de concertation avec la population, les jeunes, les associations qui peuvent apporter beaucoup plus encore au système de santé pour l’améliorer et le rendre plus efficace dans la réponse qu’il apporte aux attentes des Algériens. Naturellement, les premiers à être sollicités doivent être les personnels de santé. Au début de cette année, le président du Syndicat national des personnels de santé publique, Lyès Merabet, invité du Forum du Courrier d’Algérie, a  insisté  sur l’implication des personnels de la santé, toutes catégories confondues, dans la réflexion et l’élaboration de propositions pour permettre à notre système de santé de prendre son essor. Lui-même a émis une série de recommandations dans ce sens. Entre autres : valoriser le travail des blouses blanches du secteur public, par l’amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles ainsi que la mobilisation des moyens pour l’exercice de leurs différentes missions.
Avec les élus de l’Assemblée populaire nationale, la concertation est établie à travers sa commission Santé qui effectue des sorties dans les wilayas pour examiner la réalité sur le terrain, et identifier les lacunes et les problèmes dont souffre le secteur, et qui  affectent négativement les services de santé fournis au citoyen et aggravent les souffrances du patient en particulier.
Lundi dernier, la commission a reçu le ministre de la Santé et lui a fait part des carences qu’elle a observées au cours de ses sorties, principalement la pénurie de médecins spécialistes généralistes, le manque de médicaments, de moyens et d’équipements médicaux, ou leur défaillance, comme les scanners. C’est un véritable diagnostic que la commission Santé de l’APN a présenté au ministre qu’elle a accompagné de recommandations pour améliorer la situation. La même concertation existe-t-elle au niveau décentralisé entre élus locaux (Assemblées populaires de wilaya et communales) et les responsables des établissements de santé de proximité ? Cela permettrait de pallier les inconvénients de la centralisation dans la gestion du système de santé. Les membres des APW et des APC sont en mesure d’apporter leur contribution dans l’identification des besoins de santé et dans la définition des orientations à mettre en œuvre dans les établissements de proximité.
Les syndicats et les partis politiques ont sûrement, eux aussi, leur idée sur la démarche pour améliorer le système de santé au bénéfice de la population. La population, directement ou à travers ses élus et ses associations, peut assumer une fonction de contrôle sous la forme d’alerte lancée pour signaler ou dénoncer les dysfonctionnements ou les écarts dans les comportements. Il s’agit du bien-être social de tous. Pour cela, la gestion du système de santé doit être ouverte sur la population.
M’hamed Rebah

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