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Sahara occidental : efforts onusiens pour la relance du processus de règlement de la question sahraouie

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L’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a entamé, hier, une visite dans la région dans une tentative de relancer les négociations entre le Maroc et le Front Polisario. Lors de la première étape de son périple en Algérie, pays observateur au même titre que la Mauritanie, l’Émissaire onusien a été reçu par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ainsi que par le ministre d’état, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, et le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des états arabes, Abdelkader Messahel. Le déplacement de Ross intervient dans le sillage de la poursuite des efforts onusiens pour le règlement du conflit sahraoui, en relançant les négociations entre les deux parties au conflit (Maroc et Front Polisario). Au terme de cette visite, le responsable onusien présentera un rapport au Conseil de sécurité dans l’attente d’une visite probable du Secrétaire général de l’ONU, dans la région, pour obtenir un véritable engagement de la part du Maroc et du Front Polisario à entamer les négociations sans conditions préalables. Actuellement, le processus de règlement onusien se trouve dans l’impasse. Les derniers pourparlers en date, entre le Maroc et le Front Polisario, remontent à mars 2012 à Manhasset (États-Unis). Cette situation a plongé le peuple sahraoui dans «le désespoir», avait écrit le président sahraoui dans une lettre adressée au SG de l’ONU, Ban Ki-moon, précisant que «ce conflit ne doit pas perdurer». Le Président sahraoui avait également appelé l’ONU à faire pression sur le Maroc pour le ramener, à nouveau, à la table des négociations sur l’autodétermination du peuple sahraoui, conformément aux recommandations du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale. «Le conflit doit connaître un tournant décisif avant la fin 2015», avait insisté Ban Ki-moon dans son rapport d’avril 2014.

Soutien indéfectible de l’Algérie au droit des Sahraouis à l’autodétermination
Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, s’est félicité, dimanche à Alger, du soutien indéfectible et inconditionnel de l’Algérie au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination tel que stipulé par le Droit international, et dans le cadre des démarches onusiennes en faveur d’un règlement juste, au conflit du Sahara occidental devant déboucher sur un référendum d’autodétermination.
Au sortir d’une audience que le président de la République , Abdelaziz Bouteflika, lui a accordée, la veille de la visite de Ross dans la région, le président sahraoui a indiqué que le président Bouteflika lui a réitéré le soutien «indéfectible et inconditionnel de l’Algérie en faveur de la Cause sahraouie juste», conformément aux Résolutions de l’ONU et au Droit international. Abdelaziz a indiqué à cet égard que le président Bouteflika a réaffirmé «la détermination de l’Algérie à poursuivre le renforcement des relations avec la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) en tant que pays frère et voisin». «Le président Bouteflika a été le premier chef d’État arabe et algérien à se rendre dans les camps de réfugiés sahraouis pour leur réaffirmer le soutien de l’Algérie», a encore rappelé le président sahraoui. La position de l’Algérie s’adosse à la Résolution 1514 qui consacre le droit des peuples à l’autodétermination. Elle procède également d’une ferme conviction quant au refus de tout changement de frontières par la force.
Le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, avait souligné à ce sujet que la position de l’Algérie n’a pas changé depuis que la Question du Sahara occidental a été inscrite, en 1963, sur la liste onusienne des territoires non autonomes», ajoutant que «l’Algérie demeurera fidèle à ses principes» qu’elle puise dans sa lutte contre le colonisateur français.

Le déplacement de Ross vu d’un mauvais œil à Rabat
Le déplacement de Ross n’a pas été bien apprécié du côté marocain, les autorités d’occupation ont d’emblé exprimé leur refus d’une visite de l’Émissaire onusien dans les territoires sahraouis occupés. Une attitude à laquelle l’ONU réagira clairement par la voix de son porte-parole, Martin Nesirky, lequel a affirmé que Ross était «en droit de se rendre dans les territoires sahraouis à tout moment, dans la mesure où il agit dans le cadre des décisions et recommandations du Conseil de sécurité».
Parallèlement aux démarches internationales pour trouver une solution pacifique à ce conflit, les autorités d’occupation marocaine poursuivent leur politique répressive, basée sur l’embargo sécuritaire et médiatique imposé aux territoires sahraouis occupés. Jeudi, les autorités d’occupation marocaine ont interdit à l’ancien détenu politique, Ahmed Hamad, de quitter la ville d’El- Ayoune occupée, dans le cadre de la politique de restriction de la liberté des activistes sahraouis et étrangers dans les territoires occupés.
Les autorités marocaines et dans une tentative de masquer leur violations des droits de l’Homme, pourtant bien établies par des rapports internationaux, ne manquent pas d’imagination pour expulser journalistes et défenseurs des droits de l’Homme des territoires sahraouis occupés et du Maroc.
Lundi dernier, le journaliste néerlandais, Nik Goverde, était expulsé au prétexte qu’il ne détenait pas de carte de presse. Une activiste française a eu droit au même sort en raison de son soutien à l’indépendance du peuple sahraoui. En juin dernier, le ministère de l’Intérieur marocain avait expulsé deux activistes d’Amnesty international suite à la publication d’un rapport sur les droits de l’Homme réclamant au Maroc de consentir davantage d’efforts pour mettre un terme à la torture qui persiste au sein du pays.

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