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Réserves de change de l’Algérie : Benkhalfa se veut rassurant

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Alors que les réserves de change de l’Algérie fondent comme neige, l’expert économique et ex-ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, ne cesse d’adopter un discours « apaisant » s’élevant ainsi contre les voix alarmistes qui alertent quant à la fin de l’embellie financière dans laquelle le pays baignait avant le début de la crise économique en 2014.

Assurant que les réserves de change de l’Algérie, de l’ordre de 114 milliards de dollars, lui permettent de couvrir ses dépenses pour une période de deux années et quatre mois et lui assurent une sécurité sur le plan économique par rapport à de nombreux pays, Abderahmane Benkhalfa est une fois de plus, venu, secourir le gouvernement en précisant que « l’économie nationale est à l’abri des soubresauts ».
S’exprimant au cours d’une journée d’études, consacrée à la Loi de finances 2017 et son impact sur l’investissement et l’entreprise, organisée par la chambre de commerce et de l’industrie « Kessal », l’ex-ministre des Finances a souligné que, pour la première fois, une loi de finances est établie pour une durée de trois années (2017-2019) sur la base d’une vision, selon laquelle les niveaux de la fiscalité pétrolière régresseraient et la fiscalité ordinaire progresserait durant ces trois années, « ce qui met l’économie nationale à l’abri des soubresauts ». Après avoir frôlé la barre de 200 milliards de dollars en 2013, le matelas de devises, constitué lorsque les prix du pétrole franchissaient les 100 dollars, s’amenuise de plus en plus. Durant les six derniers mois de l’année 2016, le pays a consommé 30 milliards de dollars de ses réserves qui chutent désormais à 114,1 milliards de dollars, mais l’ex-ministre des Finances continue, au cours de ses dernières interventions en sillonnant le pays, d’adopter un discours rassurant. En effet, il dira que la Loi de finances 2017 a été élaborée sur la base d’un budget de 6.883 milliards de dinars, soulignant que l’État n’a pas renoncé à ses engagements sociaux, et ce à travers sa politique de soutien des produits de consommation et des secteurs de la santé et de l’habitat, ainsi que les différentes mesures incitatives dans le domaine de la promotion de l’investissement, notamment dans les régions des Hauts Plateaux et dans le sud du pays.
L’ex-ministre est aussi très optimiste, puisqu’il considère que la stabilité institutionnelle d’un pays, doté d’un grand marché interne, comme c’est le cas de l’Algérie, est considérée comme un préalable essentiel dans l’attraction des investissements étrangers qui ont besoin d’être complétés par des partenaires nationaux et une organisation plus large du marché national, ainsi que la promotion des potentialités de l’Algérie dans différents domaines économiques.
L’expert a encore soutenu, lors de cette rencontre ayant regroupé des opérateurs économiques locaux, que l’Algérie est l’un des pays appelés à accueillir les investissements étrangers, au vu de ses recettes, du coût des investissements et du soutien de l’État dans ce domaine. Ce discours vient au moment ou les derniers chiffres avancés par le gouverneur de la Banque d’Algérie sur les réserves de change ne sont guère rassurants. Et pour cause, en l’espace de seulement une année, le matelas de devises a baissé de pas moins de 30 milliards de dollars. Rappelons, à cet égard, que Mohamed Loukal, avait fait savoir que ces réserves sont passées de 144,1 milliards de dollars US en 2015 à 114,1 milliards fin décembre 2016.
Cette tendance ne fait que confirmer les prévisions des analystes financiers nationaux et étrangers et principalement celles de la Banque mondiale qui pronostiquait la chute des réserves de change du pays à 60 milliards de dollars à l’horizon 2018. Certes le scénario de la catastrophe ne s’est pas encore dessiné, mais il n’en demeure pas moins que Benkhalfa qui veut défendre le programme du gouvernement a omis de préciser que les paramètres de l’évolution des réserves de change ne sont pas maîtrisés en interne. Le scénario de voir le matelas de devise fondre plus dangereusement n’est pas à exclure.
Lamia Boufassa

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