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RÉPRESSION DE LA MARCHE DES ÉTUDIANTS : Des syndicalistes et personnalités politiques dénoncent

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La police a utilisé du gaz lacrymogène contre les étudiants, hier à Alger, lors de leur manifestation pacifique comme chaque mardi. Empêchés par un important dispositif policier, d’accéder à l’esplanade de la Grande-Poste, les étudiants ont décidé de marquer leur mobilisation par une marche vers le Palais du gouvernement, pour improviser un rassemblement. Mais le dispositif de sécurité a tenté de les bloquer dans leur marche, en usant le gourdin et le gaz lacrymogène, sans pour autant y parvenir. Hier, le Courrier d’Algérie a fait réagir des responsables de partis politiques et de syndicats sur cette répression de la manifestation des étudiants. Ils sont unanimes à exprimer leur « indignation » et leur « condamnation  de la violence policière» contre des manifestants pacifiques.

Sofiane Djilali (Jil Jadid) : « Il y a une montée en puissance de la répression»
« La crainte aujourd’hui est que petit à petit le pouvoir veut faire avorter le mouvement citoyen. Il a commencé par fermer les lieux symboliques [des manifestations à Alger] et maintenant il veut coûte que coûte bloquer les marches des étudiants et l’on peut s’attendre à ce que vendredi prochain sera plus difficile pour les citoyens. On remarque une velléité de blocage pour arrêter le mouvement citoyen» nous a déclaré, hier, Soufiane Djilali, président de Jil Jadid, en réaction à la répression des manifestations des étudiants.

Fethi Ghares (MDS) : «Le système est en train de miser sur la peur »
«Ce qui s’est passé, aujourd’hui (hier : Ndlr) est une preuve que le système continue à tourner le dos aux aspirations du peuple et qu’il est en train de miser sur l’usure, la fatigue et la peur», a réagi Fethi Ghares, porte-parole du Mouvement démocratique et social (MDS). Poursuivant dans ses réactions, il affirme que «le pouvoir persiste dans ses méthodes, c’est-à-dire rester inaudible aux revendications des Algériens qui veulent aller d’une manière irréversible vers une démocratie et une rupture avec ce système» .Mais le pouvoir, poursuit-il, «ne veut pas comprendre parce que des intérêts l’empêchent de voir cette réalité, et la seule réponse qu’il trouve donc pour affronter cela est la répression», a-t-il a indiqué. Ghares soutient cependant que «les Algériens ont réussi à renverser les rapports de force par leur maturité et leur détermination et pacifisme. Le peuple algérien a appris à affronter ce genre de provocations et sait qu’il a affaire à un système qui fait tout pour casser la dynamique révolutionnaire. Et la seule méthode qu’il trouve pour arriver à cet objectif est la violence pour casser l’action et la mobilisation pacifique du peuple outre de l’empêcher à continuer à manifester pacifiquement ».

Boualem Amoura (SATEF) : « Nous assistons à un retour de la violence policière contre les manifestants »
« Comme je l’avais déjà dit lors de la répression de la précédente manifestation des étudiants et aussi celle à laquelle nous avons appelé dans le cadre de la Fédération des syndicats autonomes [le 1er mai dernier], je considère que nous assistons à un retour de la violence policière contre les manifestants», a réagi, hier, Boualem Amoura, président du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF).
« Le système sévit toujours et donc il n’y a eu aucun changement. Nous constatons que le système est en train de faire dans la résistance et réprime toute voix démocratique», estimant que devant l’ampleur des premières marches de mobilisation, le pouvoir qui a été surpris, n’a pas réprimé, au départ pour montrer un visage démocratique ».
Propos recueillis par Hamid Mecheri

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