Une grande joie a accompagné, jeudi, la réouverture du téléphérique, reliant la ville de Blida au Parc national de Chréa, sur une distance de 7,2 km, après un arrêt d’activité de plus de 3 années. Classé parmi les plus longs téléphériques au monde, et premier à l’échelle africaine, ce moyen de transport a été remis en marche, jeudi, après une longue panne, à la grande joie des amoureux de la belle région touristique de Chréa qui étaient nombreux à la station du téléphérique, mitoyenne à la gare de voyageurs. Les citoyens étaient nombreux à exprimer ouvertement leur souhait de « ne plus vivre de pannes similaires, à l’avenir, et que les travaux de maintenance soient permanents, afin d’éviter des pannes à l’avenir ». Une dame venue d’Alger avec ses deux enfants, de pas plus de 5 ans, a assuré « être venue sur place dès l’annonce de la nouvelle de remise en marche du téléphérique le 15 décembre », estimant que c’est pour elle, une chance inespérée de faire essayer ce moyen de transport à ses enfants, de crainte de le voir tomber en panne encore une fois », a-t-elle ajouté. Les étudiants Farid, Kamel et Abdelkader, présents à la station du téléphérique, dès les premières heures de la matinée, ont justifié leur présence matinale par la crainte de voir un monde fou à la station, à l’occasion de son inauguration. Selon ces étudiants, la télécabine leur évitera de prendre les transports pour rejoindre Chréa, une région où ils ont l’habitude de passer leurs week-ends pour pouvoir déstresser après une semaine de cours.
Un contrôle régulier pour éviter de futures pannes
« Pour éviter la répétition des pannes du téléphérique pour de longues périodes, les responsables en charge ont mis au point un plan de travail qui va assurer un contrôle et un entretien réguliers des équipements, tout en avisant les citoyens de tout travail de maintenance à son niveau », a affirmé le directeur des Transports de la wilaya, Idir Ramdane Cherif. Il a signalé, à ce propos, que quelque 18 experts internationaux en la matière ont assuré les travaux de maintenance nécessités au niveau des stations de ce téléphérique, en accordant une priorité à la sécurité des voyageurs. Les travaux, confiés à l’Entreprise de transport algérien par câbles (ETAC), ont englobé notamment le remplacement des câbles volés, reliant les trois (3) stations (Blida, Beni Ali et Chréa), outre la réparation et réhabilitation des équipements et outils de contrôle et réglage de la vitesse des cabines. L’opération a, aussi, profité aux 138 cabines de ce téléphérique, qui ont fait l’objet de travaux de réhabilitation, en conformité avec les normes internationales en vigueur, a ajouté le responsable.
Le prix élevé des billets du téléphérique. Une source de mécontentement
De nombreux habitants de la région de Chréa ont exprimé leur satisfaction de voir la remise en marche de ce téléphérique, au vu de son impact positif sur leur quotidien, car ils ont toujours été acculés à l’utilisation de transport clandestin, vu que beaucoup de particuliers boudent cette ligne, au motif du peu de clients l’empruntant et des routes sinueuses la caractérisant. En effet, il existe un paradoxe dans la région, car elle compte de nombreux arrêts de bus, au niveau desquelles ne s’arrêtent malheureusement pas de bus, au grand dam des habitants de la région, qui s’interrogent sur leur utilité. D’autres ont, par contre, exprimé leur mécontentement quant à la tarification élevée fixée pour ce téléphérique, alors qu’il représente leur « moyen de transport quotidien », contrairement aux touristes et aux visiteurs, qui ne verront aucun inconvénient à cette hausse de prix, appelant les services concernés à « fixer un tarif spécial pour eux ». A titre indicatif, Mohamed, un habitant de la région travaillant à Blida s’est dit autant satisfait de cette remise en marche que d’être mécontent de la tarification pratiquée, car ces prix vont impacter négativement sur les bourses des fonctionnaires qui emprunteront quotidiennement cette ligne. Selon l’Entreprise en charge, la télécabine desservant la station climatique de Chréa, en passant par Beni Ali, sera ouverte tous les jours, durant cette saison hivernale. Ainsi, le trajet en aller-retour coûte 130 DA pour la desserte Blida-Chréa et 80 DA pour les dessertes Blida-Beni Ali et Beni Ali-Chréa. Un forfait « Famille de cinq personnes » est, également, proposé à 300 DA pour la desserte Blida-Chréa en aller-retour et à 200 DA pour Blida-Beni Ali et Beni Ali-Chréa en aller-retour. Trois autres forfaits « Voyage en groupe » de 10 à plus de 20 personnes seront, également, vendus avec une fourchette de prix allant de 400 DA (aller-retour) à 1.500 DA, selon le nombre de passagers et le trajet parcouru.
La réouverture du téléphérique va relancer le tourisme à Chréa
La réouverture du téléphérique, réalisé durant les années 80 du siècle dernier, va constituer, à coup sûr, un facteur de relance du secteur touristique dans la région de Chréa, réputée pour être un point de convergence de nombreux visiteurs, durant la période hivernale. La région a été quelque peu boudée, ces dernières années, par de nombreux touristes désappointés par les encombrements monstres caractérisant la RN 37 reliant Blida aux hauteurs de Chréa, sur une voie sinueuse et tortueuse à souhait. D’où l’espoir formulé de voir un grand flux de touristes de différentes wilayas, débarquer prochainement dans la région, suite à cette réouverture, afin d’en admirer les paysages enchanteurs culminant à une hauteur de 1.300 m, au-dessus de la mer. Ce flux de visiteurs attendu dans la région enchanteresse de Chréa, classée parmi les plus belles régions touristiques du pays, va, également, participer à la relance de l’activité de nombreux hôtels et restaurants, après avoir souffert d’une « période de marasme », ces années à cause du manque de touristes.
