Accueil ACTUALITÉ Rencontre gouvernement-walis : ce qu’il faut retenir

Rencontre gouvernement-walis : ce qu’il faut retenir

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La réunion tenue avant-hier entre le staff gouvernemental conduit par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et les premiers magistrats à la tête des wilayas, a permis de remettre sur tapis les questions émergeantes de la scène nationale. Une rencontre durant laquelle la situation économique a ratissé large les débats.

Un contexte inhérent notamment à la crise de la dégringolade continue des marchés pétroliers à l’échelle internationale, depuis une année déjà. Les conséquences ayant résulté sont connues de tous; baisse des ressources publiques, amenuisement du Fonds de régulation des recettes (FRR), dévaluation de la monnaie nationale, déséquilibres financiers… Lors de son allocution, Sellal ayant reconnu cette déchéance, a rappelé les mesures prises par les hautes autorités, en vue de redresser la barre à la crise, sachant que tous les indices économiques clignent en «rouge», comme l’a souligné nombre de spécialistes et experts du domaine. Pour sa part, la classe politique a sonné le tocsin et a interpellé le gouvernement à donner des explications, à côté des citoyens qui appréhendent le spectre de l’inflation induisant la baisse du pouvoir d’achat. Tout en livrant ses aveux en avançant même que les inquiétudes sont légitimes, le chef de l’éxécutif national a défendu les choix de son gouvernement basés, d’essence, sur «la vérité et la transparence», a-t-il dit lors de cette rencontre. Pour lui, tout n’est pas perdu, pour peu qu’il y ait mobilisation de tous les cadres de la nation et la solidarité de la classe politique et du peuple avec l’État. Le message de Sellal se veut avant tout «rassureur» à l’adresse des citoyens, puis il vise l’établissement d’un sentiment de «confiance» entre gouvernants et gouvernés. Une condition sine qua non selon le Premier ministre, pour surpasser la crise, surtout que toutes les évaluations tendent à confirmer la poursuite de la baisse des prix de l’or noir dans les semaines prochaines. En résumé, face à la crise, le gouvernement a pris des mesures urgentes à travers la Loi de finances complémentaire 2015 (LFC). Elle vise la rationalisation des dépenses publiques. Quant aux décisions à venir, Sellal a révélé à la même occasion, que la Loi de finances 2016 est basée sur la croissance économique, et qu’elle table d’atteindre un taux de 4,6%. Même si, faut-il souligner que les dépenses budgétaires globales sont élaguées de 9% en prévision de l’année prochaine. Cependant, ne sont pas concernés par les restrictions ; l’Éducation, la Santé, l’Habitat, le développement local et les transferts sociaux. Par ailleurs, le gouvernement mise gros sur les secteurs de l’Industrie, de l’Agriculture et du Tourisme, qui représentent les clés de voûte à même de dynamiser l’investissement productif. D’ailleurs, lors de cette rencontre, les ministres responsables à la tête de ses départements ont présenté, chacun en ce qui le concerne, leurs plans d’action. Quid de la mise en œuvre de cette feuille de route? Sellal s’est clairement adressé aux walis pour leur signifier qu’il attend «beaucoup» d’eux, compte tenu de la responsabilité, ô combien «lourde» et déterminante, concernant, précisément, l’attractivité territoriale et la gestion «rigoureuse» des dépenses, a-t-il laissé entendre. Ainsi, à la faveur de ce que leur confère leurs prérogatives élargies dans le domaine de l’investissement, les walis sont appelés à lever les entraves à l’acte d’investir en matière du foncier industriel, mais surtout, à accompagner sur le terrain les porteurs de projets. Lors de cette rencontre, les membres de l’Exécutif national ont mis l’accent sur la rentrée sociale qu’il faudrait préparer. Ceci étant dit, le gouvernement entend donner des réponses aux préoccupations de la population en matière de service public, de logement, de santé etc.
Investissement : un cahier des charges et des interrogations
Après la LFC-2015 qui a mis fin à la mission du Calpiref concernant la concession du foncier industriel relevant du domaine privé de l’état, le dossier échoit, désormais, au wali qui réagira sur proposition du directeur local chargé à l’investissement. Une mesure à la faveur de laquelle, le premier magistrat de la wilaya peut autoriser la concession au gré à gré d’un terrain au profit du porteur de projet. Donnant suite à cette initiative qui vise à alléger la procédure d’accès au foncier, le ministre de l’Industrie, Abdeslam Bouchouareb, a annoncé samedi dernier, l’élaboration prochaine d’un cahier des charges qui devra cadrer l’opération de concession foncière. Le document en question renferme un certain nombre de clauses qui identifient les conditions de concession imposées à l’investisseur. Car, ceci étant dit, s’il s’avère que ce dernier n’a pas respecté les obligations, l’administration procédera à la récupération des terrains attribués. En outre, le cahier des charges s’appuiera sur une grille d’évaluation de projets d’investissement suivant la politique économique nationale. Ainsi, les projets qui s’investissent dans la création de la plus-value et des emplois, l’intégration industrielle, la substitution aux importations, la diversification des explorations et le transfert technologique, sont les bienvenus, a laissé entendre le ministre. Il sera tenu en compte dans le document de l’importance accordée aux filières industrielles stratégiques, en vue semble-t-il d’assoir un noyau d’entreprises et d’un maillon de PME pour une véritable dynamisation de la machine productive. En ce sens, le privé est fortement sollicité pour s y impliquer. Quant au traitement des dossiers d’investissement, c’est une autre paire de manches. Il semblerait que le problème de bureaucratie risque davantage de sévir. Et pour cause, le projet de l’investisseur doit être passé au peigne fin par le directeur chargé de l’investissement avant qu’il ne soit soumis pour avis aux directeurs de l’exécutif de wilaya des secteurs concernés, a précisé le ministre. Lors de son intervention, Bouchouareb, lui-aussi, a souligné le rôle capital des responsables des collectivités locales dans la facilitation de l’investissement et l’amélioration du climat des affaires. Pour lui, chaque retard représente des manques à gagner pour l’État.

Farid Guellil

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