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Rééducation fonctionnelle : Les kinés se font rares à Oran

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Le recours à la rééducation fonctionnelle s’avère primordial pour la prise en charge des handicaps relevant des accidents de la circulation et domestiques, des séquelles dues aux AVC et autres maladies. A Oran, la forte demande pour ces soins se heurte au nombre très limité de kinésithérapeutes activant dans ce domaine.

Cette pratique est devenue nécessaire pour le malade qui aspire à reprendre sa mobilité physique et à reprendre très vite la vie normale et s’intégrer dans la société en évitant de rester un fardeau, a souligné Belkadi Ahmed, kinésithérapeute au centre hospitalo-universitaire d’Oran. Pour le malade, l’obtention d’un rendez-vous dans une structure sanitaire publique ou d’une clinique privée relève parfois d’un « véritable parcours du combattant ». Le service de médecine physique et de rééducation fonctionnelle du CHU d’Oran, qui a fait l’objet de travaux de réaménagement et de modernisation de ses équipements, accueille quotidiennement une centaine de malades qui viennent suivre des séances de rééducation après diagnostic et évaluation du cas. Avec l’augmentation du nombre de patients, les dates des rendez-vous sont de plus en plus éloignées, ce qui contraint certains à jeter l’éponge par dépit, pour se diriger vers les officines privées, a souligné le chef du service de la médecine physique du CHU d’Oran. Ce service accueille des malades venus de différentes wilayas de l’ouest du pays et prend en charge tous les cas nécessitant une rééducation fonctionnelle. Parmi ces cas, figurent les victimes des accidents de la circulation, d’attaques cardiovasculaires et de fractures plus ou moins graves. « Nous ne refusons aucun malade. Nous œuvrons à réduire les attentes et à rapprocher les dates des rendez-vous afin de prendre en charge rapidement et efficacement chaque patient », a expliqué le professeur Layadi Khaled. Les patients devant suivre une rééducation fonctionnelle au CHUO sont pris en charge par quatorze kinésithérapeutes, mais ce nombre reste insuffisant, selon le même responsable. « Nous souhaitons disposer d’un nombre plus important de spécialistes pour prendre en charge le maximum de patients, réduire les délais des rendez-vous et éviter aux patients d’éventuelles complications conséquemment à un retard dans la prise en charge des cas », a expliqué le même responsable, soulignant la nécessité de soutenir cette spécialité au niveau des instituts de formation paramédicale. A la direction de la santé de la wilaya, pour éviter ce manque en nombre de kinésithérapeutes, 16 postes de formation ont été ouverts à l’Institut supérieur de formation paramédicale d’Oran cette année (2016-2017). De son côté, la clinique spécialisée en traumatologie et rééducation fonctionnelle des victimes des accidents du travail de Misserghine, relevant de la CNAS, contribue également à la prise en charge des malades en assurant 9 000 séances de rééducation durant le premier semestre de l’année en cours, a souligné Djellat Abdelkader, responsable de cette structure opérationnelle avec sept kinésithérapeutes seulement.

2 000 DA la séance à domicile
La forte demande en matière de rééducation fonctionnelle a incité des spécialistes kinésithérapeutes à investir ce créneau, en ouvrant des cliniques privées spécialisées dans ce domaine. Elles sont actuellement 15 structures opérationnelles dans la wilaya d’Oran, contre cinq auparavant, selon des informations recueillies à la direction de la santé et de la population. L’ouverture de telles cliniques privées spécialisées nécessite de son propriétaire une formation dans le domaine de la rééducation fonctionnelle et une pratique de cette spécialité durant 15 ans au niveau d’un établissement hospitalier public. Si les cliniques privées connaissent une grande affluence de malades, ce n’est pas nécessairement pour la qualité de leurs prestations ou encore de leur équipement en moyens sophistiqués et modernes, mais c’est surtout pour la bonne organisation des rendez-vous et les services assurés comme les séances de rééducation à domicile. Le déplacement du kinésithérapeute chez le malade épargne à ce dernier les problèmes de transport et d’accompagnateurs. Pour « attirer » des malades, certains kinés recourent aux réseaux sociaux, aux sites Internet et à la publicité sous diverses formes. Le coût de la séance à domicile oscille entre 1.500 et 2.000 DA. Mokhtaria Belhadj dont la mère est atteinte d’une hémiplégie due à un AVC, estime que les séances à domicile soulagent les souffrances de sa mère et atténuent les difficultés à sa famille, leur épargnant les déplacements vers l’hôpital ou les cliniques privées. Elle reconnaît toutefois que les tarifs pratiqués « ne sont pas à la portée de toutes les bourses ». Cette question de cherté des honoraires a poussé de nombreux malades à renoncer à ces séances à domicile pour se « rabattre » sur le service de médecine physique et de rééducation fonctionnelle du CHU d’Oran, quitte à attendre plusieurs semaines avant la date du rendez-vous, a signalé le kinésithérapeute Belkadi Ahmed. Parallèlement à la rééducation fonctionnelle, certaines cliniques privées assurent d’autres prestations qui connaissent un engouement certain chez les citoyens, dont la « Hijama » ou l’acupuncture. « Ces activités restent illégales », rappelle le Dr Boukhari Youcef, responsable du service de prévention à la DSP d’Oran, notant que son service n’a reçu aucune demande d’autorisation pour ces deux « spécialités » qui restent à risques pour certaines catégories de malades chroniques comme les diabétiques.

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