Accueil ACTUALITÉ Rédha Tir, président du CNES : « Nous réfléchissons à des réformes structurelles »

Rédha Tir, président du CNES : « Nous réfléchissons à des réformes structurelles »

0

La situation financière de l’Algérie va s’aggraver, avec le ralentissement de la croissance et la défaillance des stratégies engagées durant les 20 dernières années. Mais le gouvernement a encore une marge de manœuvre lui épargnant de se diriger vers l’endettement extérieur, a jugé hier, Rédha Tir, président du Conseil national économique et social (CNES), à l’émission « l’Invité de la matinée » sur les ondes de la Chaîne une de la Radio nationale.
Affirmant que l’économie nationale est confrontée à des difficultés diverses et a besoin de réformes structurelles, cet expert en économie et enseignant d’économie à l’École nationale supérieure de management, a estimé que le spectre d’un effondrement de notre économie est à écarter. Il a souligné que la mission du CNES est de bâtir une économie nationale solide de demain, en s’appuyant sur trois piliers : créer des institutions ayant une dimension de service social, assurer la stabilité de l’emploi et réhabiliter certaines industries stratégiques. Pour Rédha Tir, le CNES porte une grande attention au Conseil de la concurrence, du fait que l’Algérie aspire, dans sa vision économique, à retourner à la politique d’industrialisation selon les normes et critères mondiaux. Cela permettra de mettre fin au monopole et contribuera à réduire les coûts et les prix, tout en améliorant la qualité et la compétitivité de la marchandise, a expliqué le président du CNES. Dans ce contexte, l’expert économique a souligné qu’une réflexion a été réalisée, durant cette période de confinement, pour mettre en œuvre des réformes structurelles dans l’économie nationale, abordant divers thématiques comme les conditions d’amélioration du climat d’investissement en coordination avec le gouvernement et le ministère de l’Industrie. Une étude a également été préparée sur la promotion du système statistique en plus de la transition énergétique en termes de comportement des citoyens ainsi que le devenir du secteur public non-productif.
En revanche, le président du CNES a fait remarquer que l’Algérie a enregistré un retard de vingt ans dans le domaine de la numérisation de l’administration, ajoutant que l’organisme qu’il préside, est en train de numériser l’ensemble de son administration dans les trois prochains mois pour être la locomotive du reste des départements et pour améliorer l’image de l’Algérie en tant que destination d’investissement prometteuse. Rédha Tir a souligné que l’Algérie est tenue, dans la période à venir, à exploiter toutes ses ressources naturelles, conformément aux accords internationaux signés par notre pays, mais il a mis en garde contre les dangers qui résultent de ces accords, car, avertit-il, des puissances étrangères peuvent mettre en avant l’alibi de la protection de la diversité écologique pour s’ingérer dans les affaires internes des pays signataires de ces pactes et traités internationaux. Pour l’expert économique, la grande problématique de l’Algérie n’est pas liée aux ressources et aux moyens, mais plutôt à ce qui concerne les mécanismes de gestion, la gouvernance, la conduite de la performance et l’accès à l’administration numérique. Il a exprimé sa conviction que l’Algérie a encore une marge de manœuvre sans recourir à l’emprunt extérieur et réaliser un décollage économique par une réforme au niveau budgétaire et l’achèvement de la voie de la numérisation. Pour rappel, le CNES est une institution consultative et un cadre de dialogue et de concertation dans les domaines économique et social, fournissant des conseils au Gouvernement.
Parmi ses missions y figurent : offrir un cadre de participation de la société civile à la concertation nationale sur les politiques de développement économique et social ; assurer la permanence du dialogue et de la concertation entre les partenaires économiques et sociaux nationaux ; évaluer et étudier les questions d’intérêt national dans les domaines économique, social, de l’éducation, de la formation et de l’enseignement supérieur, de la culture et de l’environnement ; faire des propositions et des recommandations au Gouvernement.
Hamid Mecheri

Article précédentExploitation illégale par Rabat des richesses du peuple sahraoui : La Suisse bannit les importations agricoles en provenance du Sahara occidental
Article suivantAprès lE COVID qui a révélé sa défaillance : Le Pr Bouzid juge nécessaire une « révolte » dans le système de santé