L’ANR s’en remet à la volonté du Président en exercice, Abdelaziz Bouteflika. «Il est encore tôt pour évoquer les présidentielles» de 2019. «Il reste encore une année pour trancher. Ce n’est pas le moment de presser le Président Bouteflika.
Il faut plutôt attendre qu’il termine son mandat actuel et s’en tenir à la Constitution et le Conseil constitutionnel, seuls habilités à décider qui est candidat de qui ne l’est pas», a dit, hier à Alger, Belkacem Sahli, dans une longue allocution d’ouverture d’une cérémonie de commémoration du 23e anniversaire de la création de l’Alliance nationale républicaine (ANR), organisée au siège du Village des Artistes de Zeralda (Alger). Durant son intervention, en présence des élus du parti- l’ANR en compte 300 élus dont 08 députés-, en présence aussi de cadres et militant du parti, ainsi que d’experts économiques, du sécuritaire et du social, le secrétaire général de l’ANR s’est senti obligé de mettre du bémol dans l’allégeance qu’il manifeste ouvertement au Président Bouteflika.
C’est ainsi que d’un côté, il dit «que l’ANR soutient le programme du Président de la République». De l’autre, le Dr Sahli se défend d’être «caisse de résonance» pour le régime en place. Il dit opter et avoir opté pour un «soutien critique» et une «opposition constructive», cette opposition que le parti a manifesté de par une époque, aux législatives de 2001, conséquemment aux évènements nés en Kabylie à la même année. Sahli justifie ensuite le ralliement à l’alliance présidentielle autour de la personne du Président et son ralliement à la Charte pour la Paix et la Réconciliation nationale. Cependant, et d’un trait, le SG de l’ANR tire a boulets rouges sur ceux d’entre les partis de l’opposition qui « contestent la légitimité des institutions élues actuelles. Il glisse qu’il est loisible à «quiconque de critiquer la gestion du Chef de l’État, du gouvernement aussi mais qu’il ne sied pas de contester sa légitimité».
Revenant au thème central des présidentielles de 2019 à venir et les polémiques que ces présidentielles ont attisées, Belkacem Sahli se veut d’un discours apaisant : «Il faut dépassionner le débat autour des présidentielles» de 2019, lance-t-il. Il conseille même de ne pas se laisser emporter par « la précipitation ». «L’électorat connait le candidat du parti. Le défi économique est à relever», poursuit-il enfin. Une claire allusion qu’il adhère à l’invitation adressée par le FLN au président Bouteflika de rempiler pour un mandat supplémentaire.
L’ANR a organisé hier au Village des Artistes de Zeralda la commémoration du 23èmeanniversaire de la création du parti, un certain 05 mai 1995. Parmi les invités de marque, étaient présents l’ex-ministre d’État et dirigeant du MSP Aboudjerra Soltani, le coordinateur national du MDS Hamid Ferhi, le secrétaire général de l’ONEC : Organisation nationale des enfants de chouhadas, Tayeb Houari. Parmi les personnalités étrangères, ont assisté : l’ambassadeur de la Rasd en Algérie, Abdelkader Taleb Omar ainsi que le chargé d’affaire de l’ambassade de Palestine en Algérie, Haithem El Omari, lesquels ont salué, et de concert, l’Algérie de Novembre 1954 et l’Algérie qui soutient les luttes des peuples contre la colonisation.
Cette occasion a été saisie par le SG de l’ANR de relancer le débat sur les défis économique, sécuritaire, et social qui attendent d’être relevés. Pour l’ANR, la déclaration de Sidi Fredj, également Déclaration du 05 mai 1995, reste toujours d’actualité et la République est toujours «en danger» à cause des contingences internationales. Il y va, a déclaré Belkacem Sahli, de la préservation des acquis de Novembre 1954, acquis consignés dorénavant à la faveur de l’amendement de la Constitution en 2016, et en dernier lieu, apporter plus de visibilité à l’activité politique.
Farid Mellal