Accueil LA 24 Présidentielle 2017 en France : Sarkozy candidat sans grande surprise

Présidentielle 2017 en France : Sarkozy candidat sans grande surprise

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Sans grande surprise l’ancien président français, Nicolas Sarkozy a annoncé sa candidature à la présidentielle 2017 avec comme point phare de cette annonce un livre qui paraît ce mercredi regroupant par chapitre les lignes de son programme politique et ses thèmes de campagne.

«J’ai décidé d’être candidat à la présidentielle de 2017. La France exige qu’on lui donne tout », écrit Nicolas Sarkozy dans ce livre de 250 pages dont le titre – «Tout pour la France» – s’étale sur un drapeau tricolore. Ce livre est le « point de départ », indique l’ancien chef de l’état français, que certains medias en France, qualifient de candidat-casseroles, en rappel de ces nombreux démêlés avec la justice. Sans innover cette fois-ci et comme lorsqu’il a cherché à relancer son retour en politique, Nicolas Sarkozy passe par un ouvrage-écrit par un nègre et des conseillers politiques- pour s’adresser aux Français, en rêvant de reproduire l’essai de « La France pour la vie », vendu à 200 000 exemplaires. Il devient le treizième candidat en lice à la primaire de la droite pour tenter, à 61 ans, de regagner le fauteuil à l’Elysée qu’il a perdu il y a un peu plus de quatre ans. Cette annonce marque en tout cas la fin d’un faux suspense, entretenu par son camp qui promettait une « rentrée tonitruante ». Des soutiens de poids l’ont rallié ces derniers jours : Gérald Darmanin et Christian Jacob. Et si l’on savait que Nicolas Sarkozy allait se présenter, son équipe a cherché à faire de ce non-événement une surprise. Tous ses proches ont gardé le mystère sur la façon et la date de cette candidature, dont seul le premier cercle était au courant. L’ex-chef de l’état attendait la bonne fenêtre de tir. Ce fut donc entre la fin des Jeux olympiques et la rentrée politique de ses adversaires.
Cette posture a été largement commentée et critiquée dans son camp, par les autres candidats à la primaire notamment. Pour eux, le futur ex-président du parti LR profitait des moyens de son parti pour des meetings qui ne disaient pas leur nom. Et si les partisans de Nicolas Sarkozy applaudissent l’annonce de cette candidature, les réactions sont plus mesurées chez les autres candidats à la primaire.« Pas une surprise », estime ainsi le camp de François Fillon. « Zéro évènement, zéro réaction », réagit de son côté un conseiller de Nathalie Kosciusco-Morizet. à demi-mot, un proche de Bruno Le Maire craint que la campagne ne tourne désormais qu’autour des questions d’identité. « Je crois que maintenant, la compétition s’ouvre. Les choses sont plus transparentes, plus honnêtes. Nicolas Sarkozy sort de l’ambiguïté dans laquelle il était depuis plusieurs mois », estime pour sa part Hervé Mariton. Dans les rangs de la majorité, on lâche à demi-mots qu’on préfère affronter Nicolas Sarkozy plutôt qu’Alain Juppé. Le député socialiste Hugues Fourage, lui, attend la confrontation : « Je crois qu’à un moment donné, on va pouvoir comparer et c’est ça que le président Hollande attend : les cinq ans de Sarkozy et les cinq ans d’Hollande. Tôt ou tard, les Français feront la différence. »
Au Front national, on fait mine aussi de ne pas s’inquiéter. Pour l’eurodéputé frontiste Nicolas Bay, Nicolas Sarkozy sert même presque les intérêts du FN : « Le fait qu’il essaie de parler comme le Front national ne change rien au fait qu’une fois au pouvoir, s’il y parvenait, il mènerait une politique de gauche. Nicolas Sarkozy est d’abord discrédité par la piètre opinion que les Français ont de lui, par conséquent ce n’est pas du tout un obstacle majeur pour le Front national et Marine Le Pen », affirme-t-il. Nicolas Sarkozy a quitté la présidence du parti Les Républicains et un premier meeting demain jeudi près d’Avignon est prévu . Et ce n’est que le début. Nicolas Sarkozy va saturer l’espace médiatique alors que ses adversaires politiques ne sont toujours pas rentrés. Le timing est parfait. Mais passé l’effet d’annonce et le teasing réussi, que va-t-il rester ? L’ex-chef de l’état va multiplier les déplacements, les interventions dans les médias et certainement commencer à attaquer directement ses rivaux, mais surtout essayer de les amener sur son terrain : celui de l’identité, de la sécurité. Deux thèmes qu’il maîtrise et qu’il a pris au FN . Le contexte de menace terroriste est porteur pour l’ancien ministre de l’Intérieur. Une inconnue pourrait venir parasiter sa stratégie : ses ennuis judiciaires. L’ancien chef de l’état reste mis en examen pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire Paul Bismuth. Mais la première difficulté pour lui sera de regagner l’image d’un homme d’avenir, lui qui a déjà gouverné la France et s’était engagé à quitter la politique après sa défaite en 2012.
M. Bendib

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