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Pourquoi «Game of Thrones» n’est pas une série comme les autres

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La saison 5 du programme fantastique de HBO a démarré au milieu des vivats universels. Les raisons d’une telle passion ? Un caractère unique. «Game of Thrones» cultive la différence en tuant, notamment, ses personnages principaux.

Parce que « je n’aime pas le fantastique, mais ça, j’aime »
Il a fallu J. R. R. Tolkien et Le Seigneur des Anneaux pour que l’heroic fantasy acquière ses lettres de noblesse, en littérature puis au cinéma. Et il aura fallu G. R. R. Martin et Game of Thrones pour que la télévision propose enfin une série fantastique digne de ce nom. « Fantastique », le mot suscite habituellement l’urticaire chez nombre de spectateurs convaincus que le genre est réservé aux geeks amoureux de donjons et de dragons. Beaucoup ont d’ailleurs détesté la geste de Tolkien, à cause de ses orcs et de « tous ces trucs qui n’existent pas », et en ont déduit que la fantasy n’était pas pour eux. Jusqu’à ce que, cédant à la pression populaire, ils consentent à regarder Game of Thrones. Et soudain, leurs yeux s’ouvrirent et ils crurent ! Même les plus réfractaires trouvent leur compte dans cette série visuellement superbe et scénaristiquement remarquable, saluée à l’unanimité par la critique et le public. Geeks et anti-geeks rassemblés dans une même communion télévisée, c’est le miracle de Game of Thrones.

Parce que rien que son générique d’ouverture est une oeuvre d’art
Peu de séries peuvent se targuer d’être capables de mettre le public en transe dès les premières notes d’introduction. Empruntant aux mécanismes de Léonard de Vinci, le générique se met littéralement en branle sous les yeux des spectateurs. Au lieu de présenter les personnages comme tout le monde, Game of Thrones se focalise sur une présentation géopolitique des sept royaumes, magnifiée par l’excellent thème musical du compositeur Ramin Djawadi. À lui seul, ce générique a nécessité près de six mois de travail d’une vingtaine de personnes. Il symbolise le soin apporté par les producteurs de la série au moindre détail. On ne s’étonnera pas que cette quête de la perfection les ait poussés à dépenser dix millions de dollars dans un épisode pilote qui ne fut jamais diffusé parce que jugé insatisfaisant. Grand bien leur en prit puisque c’est ce changement de cap radical (casting modifié pour cinq des personnages principaux) qui permit la découverte d’Emilia Clarke, somptueuse Khaleesi.

Parce que la politique n’a jamais été aussi sexy
Kevin Spacey et Robin Wright ont beau être remarquables dans House of Cards, personne ne saurait égaler Daenerys Targaryen. Avec elle, le jeu politique devient infiniment plus savoureux. Le moins que l’on puisse dire est que les dragons ont un tempérament fougueux. Accessoirement, on peut signaler qu’un épisode compte en moyenne 5,6 seins exhibés et que six actrices de Game of Thrones viennent du porno.

Parce qu’on n’a pas le temps de se lasser des personnages (ils meurent avant)
La plupart des séries meurent de ne pas se renouveler suffisamment, allant jusqu’à faire ressusciter leurs héros pour être sûres de ne pas devoir changer. Ici, les héros disparaissent au moment où l’on s’y attend le moins (du coup, maintenant, on s’y attend toujours), ce qui oblige le spectateur à s’adapter en permanence à la nouvelle donne. En comptant les principales batailles, au total, ce sont pas moins de 5 179 morts, dont 24 personnages principaux (In memoriam, un livre entièrement dédié à leur recensement, vient d’être publié chez Pygmalion), auxquelles on a assisté au cours des quatre saisons écoulées. Et George R. R. Martin a annoncé que la saison 5 serait « encore plus meurtrière » que les précédentes.

Parce que le piratage ne lui fait pas peur
« Game of Thrones est la série la plus piratée au monde. Eh bien, vous savez, c’est mieux qu’un Emmy Award ! » À contre-courant des discours habituels sur les méfaits du téléchargement illégal, Jeff Bewkes, le PDG de Time Warner (propriétaire de la chaîne HBO), a été l’un des premiers à officiellement admettre que le piratage n’était pas toujours forcément la pire des choses qui puisse arriver.
Comme l’analysait l’an dernier l’auteur des livres, George R. R. Martin, le piratage est « un compliment dont on se passerait bien, mais un compliment quand même ». Reconnaissant qu’elle ne serait pas devenue le phénomène planétaire qu’on connaît sans la fonction de partage gratuit sur Internet, Game of Thrones passe moins de temps à combattre les pirates qu’à construire une meilleure offre payante en passant, notamment, des partenariats dans le monde entier pour que la série soit disponible plus vite (en France, OCS diffuse désormais en simultané avec les États-Unis). « Nous sommes en pleine transition vers un nouveau modèle pour la télévision et l’entertainment », s’enthousiasme l’écrivain. À raison.

Parce que d’Obama à Madonna l’addiction est totale
À la Maison-Blanche, le président américain réclame les épisodes en avant-première ; à Halloween, Madonna se déguise en Daenerys Targaryen ; dans le monde entier, 860 000 personnes postulent pour un rôle de figurant dans la saison 5 (5 000 heureux élus). Rarement aura-t-on vu succès plus considérable que celui de Game of Thrones. Tournée sur 3 continents, dans 7 pays (les États-Unis, la Croatie, l’Espagne, le Maroc, l’Islande, Malte et l’Irlande – elle aurait eu un impact de 111 millions sur l’économie nord-irlandaise), la série de HBO est diffusée en simultané dans 170 pays.
Ses chiffres d’audience en Amérique témoignent d’une croissance exceptionnelle 9,3 millions (en moyenne, toutes diffusions confondues) pour la saison 1, 11,6 millions pour la saison 2, 14,2 millions pour la 3, 18,6 millions pour la 4. Jusqu’où ira la saison 5 ?

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