Accueil ACTUALITÉ Pour saborder le PLF-2016 au parlement : Hanoune appelle à la contestation

Pour saborder le PLF-2016 au parlement : Hanoune appelle à la contestation

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Après la bataille frondeuse menée par ses députés à l’Assemblée populaire nationale, s’opposant au projet de loi de Finances pour 2016, la patronne du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, appelle le Parlement à rejeter ce texte de loi, lors de son adoption prévue lundi prochain. Ainsi, lors d’une rencontre du conseil national de son parti, tenue hier, la première responsable du PT revient sur un projet qu’elle dit «porteur de dérives dangereuses pour le pays». Pour rappel, lorsque ce projet a été débattu la semaine passée à l’APN, plusieurs élus issus de diverses formations politiques, y compris du FLN, ont soutenu la suppression de quelques dispositions de ce texte. Ce pressing a mené la commission financière de cette Assemblée à abroger quelques huit mesures de la loi du gouvernement. D’ailleurs, Hanoune n’a pas manqué de le citer, en indiquant qu’une partie de députés de l’ex-parti unique ont eu le “culot” de s’opposer à certaines mesures «antiéconomiques et antisociales». Elle a donné l’exemple du très controverse article 71, annulé du texte, où le ministre des Finances est accusé de s’adjuger les prérogatives du Chef de l’État. Pour elle, cette disposition est «moyenâgeuse», tout comme elles le sont, selon elle, d’autres mesures, telle que la réduction du taux du montant de la valeur de la TAP (Taxes sur l’activité professionnelle), revenant aux collectivités locales, de moins de 50%, mais aussi la révision à la baisse du taux d’impôt au profit des porteurs de projet, «sous couvert de l’investissement», a-t-elle déploré. D’autre part, comme l’ont déjà dénoncé «en vain» ses députés à l’APN, les augmentations des taxes inhérentes à certains produits vont affecter le pouvoir d’achat des citoyens et l’occulter de 60%, a souligné Hanoune. «Ce projet porte des mesures qui font fi de l’orientation socioéconomique du président de la République», a-t-elle accusé. Revenant au climat dans lequel se sont déroulés les débats sur cette question, Hanoune a relevé des pressions terribles sur la commission financière de l’APN. Elle accuse un «lobby parlementaire» étant à l’origine d’un «coup de force» qui vise, selon elle, de faire «avaler la couleuvre». À ce titre, elle a cité, entre autres, l’article 66 qui, quand bien même, a été abrogé par cette commission, il est revenu au débat en plénière. À souligner que cette autre disposition contestée porte sur le réaménagement de la règle 51/49. Ainsi, lors de l’ouverture de son capital social au profit de l’actionnariat national, l’entreprise publique est tenue de conserver seulement 34% de ses actifs. Même le bureau de l’APN dirigé par Larbi Ould-Khelifa n’a pas échappé à la critiqué de la même responsable politique qui l’accuse d’un parti pris en faveur des partisans de cette «dérive», devant «un viol sans précédent dans les procédures et les pratiques parlementaires», a-t-elle vilipendé la présidence de la deuxième chambre du Parlement. Plus grave encore, lors de la réunion de la commission des Finances de cette institution, des députés qui n’ont pas la qualité de membres ont participé à cette réunion, selon l’oratrice. «C’est de la haute trahison», a-t-elle qualifié le mode opératoire qui s’assimile, selon elle, à une dissolution des deux chambres parlementaires. Tels sont les propos virulents de la dame de fer du parti trotskiste, qui, dans un ultime «avertissement», appelle les élus de la chambre basse de rejeter le texte de loi. Ainsi, si jamais le projet venait à être adopté, sans qu’il ne soit contesté, «ça serait l’exposition du pays à tous les périls», a-t-elle mis en garde les élus. «Ne prenez pas la responsabilité de provoquer la chaos et l’irrémédiable», dira-t-elle, pour attirer l’attention des participants à la séance d’adoption du PLF-2016.

D’autre part, la patronne du PT est revenue sur le Code de l’investissement, initié par le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb. Pour elle, ce projet qui a été déjà examiné en Conseil des ministres, a été transposé à travers le principe de préemption de l’État dans le PLF-2016, afin, a-t-elle accusé, de faire passer ses dispositions «antinationales». «C’est une loi inamendable», a-t-elle indiqué, encore une fois, avant d’appeler à son retrait. En estimant qu’il présente plus de privilèges qu’il n’en profite au pays, elle a expliqué que l’Algérie n’a pas gagné à travers ses partenariats avec les constructeurs automobiles français, Renault et Peugeot. En abondant dans le même sens, elle a brandi «une menace de privatisation» de la société française Orange, sur l’opérateur national de téléphonie mobile, Mobilis.
Farid Guellil

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