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NOMINATIONS DE CADRES DE L’ETAT AUX POSTES HUPPÉS : Des prérogatives de chef de Gouvernement pour Djerrad ?

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Bousculant le mode de fonctionnement actuel adopté depuis des années, qui fait du chef de l’état la principale figure du gouvernement au détriment de la mission de l’Exécutif, le nouveau président de la République, Abdelmadjid Tebboune, veut présider et laisser la conduite du gouvernement à son Premier-ministre, Abdelaziz Djerrad.

La mesure présidentielle, prise à l’issue d’un Conseil des ministres, tenu samedi dernier, prévoit le transfert au Premier-ministre, qui coordonne le travail du gouvernement, le pouvoir de nomination d’un certain nombre de cadres de l’Etat. L’objectif est d’assouplir les procédures de nomination aux fonctions supérieures de l’état et d’introduire plus de célérité dans les mouvements qui affectent les personnels de la haute fonction publique. Cependant, Abdelaziz Djerrrad n’aura pas les mains libres sur le contrôle de l’Exécutif. Le communiqué du Conseil des ministres a souligné que le Premier ministre exercera ses nouvelles fonctions « dans le respect des dispositions constitutionnelles en la matière ». Plusieurs hommes politiques et chefs de partis avaient appelé récemment au retour au statut de « chef du gouvernement » au lieu de « Premier ministre », car estiment-ils, cela devrait apporter une assise légale au premier responsable du gouvernement et son rôle de coordonateur entre les ministres. Insistant sur l’impératif d’assurer la cohérence d’ensemble des actions du gouvernement, Tebboune, a, par ailleurs, exhorté le gouvernement à accélérer le processus d’élaboration du Plan d’action, qui sera présenté une fois finalisé, au Conseil des ministres avant d’être soumis à l’approbation du Parlement, conformément aux procédures constitutionnelles en vigueur. Poursuivant ses orientations, le président de la République s’est attardé sur l’impératif de hiérarchiser les priorités en fonction de nos capacités financières et matérielles en établissant un calendrier précis de mise en œuvre. Il a également mis l’accent sur l’impératif de veiller à la concrétisation de l’ensemble des engagements pris afin de rétablir la confiance des Algériens envers leurs dirigeants, en privilégiant, pour cela, une démarche pragmatique fondée sur la concertation, la franchise, la transparence et la rigueur et orientée exclusivement vers la réalisation de l’intérêt général. « Cette démarche doit s’appuyer sur notre détermination à opérer une véritable rupture avec les pratiques du passé et promouvoir de nouveaux modes de gouvernance à la mesure des espérances de notre peuple », a jugé le chef de l’état. « C’est de la concrétisation de nos engagements que dépendent le recouvrement de la confiance du citoyen dans ses institutions, son adhésion aux actions et sa contribution pleine et sincère à la réalisation de nos programmes de développement », a-t-il ajouté. Le président Tebboune a fait savoir que « désormais l’exercice des missions et attributions sera évalué et apprécié à l’aune de la responsabilité et de la redevabilité qui s’y attachent en tenant compte, essentiellement, du niveau de prise en charge réelle des besoins et préoccupations exprimées par les citoyens en général et par les opérateurs économiques et sociaux, en particulier ». Tebboune a formulé, par conséquent, un nombre de remarques et d’instructions à l’adresse du gouvernement. Il a préconisé ainsi de « prendre toutes les mesures possibles pour solutionner la problématique de la congestion routière au niveau de la capitale, en recourant notamment aux expertises internationales ». Il a recommandé « une évaluation globale et approfondie de l’Entreprise nationale de transport maritimes de voyageurs (ENTMV) et un examen des problèmes auxquels sont confrontés ses navires au niveau des ports étrangers ». Et de conclure par appeler à « lutter contre le gaspillage de façon générale et le gaspillage du pain en particulier, estimé à près de 350 millions USD/An, un montant colossal qui pourrait être affecté à la réalisation de projets utiles aux citoyens ».
Durant ce Conseil des ministres, le deuxième depuis le début de son mandat, le président Tebboune a auditionné le ministre de l’Industrie et des Mines, l’instruisant d’apporter en urgence des réponses concrètes au dossier de l’importation de véhicules en kits SKD/CKD et de mettre un terme à l’influence accrue des lobbies et des groupes d’intérêts dans les politiques publiques. S’ensuivront les ministres de l’Agriculture et du Développement rural ; de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville ; du Commerce ; de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière ; et celui de la Micro-entreprise, des Start-up et de l’économie de la Connaissance.
Hamid Mecheri

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