L’Entreprise nationale de commercialisation et de distribution des produits pétroliers (Naftal) ambitionne d’augmenter ses capacités de production et de stockage des produits pétroliers, à la faveur d’un nouveau plan de développement et de modernisation à l’horizon 2030. Pour ce faire, une enveloppe financière d’une valeur de 564 milliards de DA a été allouée.
C’est du moins ce qu’a affirmé, hier, Mohamed Benchoubane, directeur de planification, de stratégie et d’économie au sein de l’entreprise lors d’une cérémonie dédiée à la présentation dudit plan de développement. « La concrétisation de ce programme de développement nécessitera une enveloppe financière d’une valeur de 564 milliards de DA. Celle-ci sera consacrée au développement du réseau stations-service, le renouvellement de matériel transport, l’augmentation des capacités de stockage, la réhabilitation et la modernisation des installations de stockage et des canalisations », a expliqué Benchoubane, en présence des P-DG de Sonatrach et Naftal, respectivement Amine Mazouzi et Hocine Rizou. Notant que pour ce faire, l’entreprise a déjà eu des emprunts à long terme d’une valeur de 283, 2 milliards de DA, le responsable a expliqué que cette enveloppe sera partagée sur plusieurs segments. Pour sa part, Hocine Rizou a tenu à expliquer que ce nouveau projet « permettra la pérennité de l’entreprise afin d’assurer des produits de bonne qualité pour les Algériens ». Certifiant que la priorité est accordée aux projets de stockage, le P-DG de Naftal a assuré que son entreprise « prévoit à l’horizons 2020 d’atteindre une autonomie de stokage de 30 jours, soit 2.1 millions de m3, contre 12 jours actuellement ». Au sujet de rénovation des stations-service, l’intervenant a expliqué que celles-ci sont au nombre de 270 stations. Plus loin, il dira que le projet de développement prévoit l’introduction de l’énergie solaire dans 170 stations. Il rappellera, entre autres, que Naftal envisage de réaliser 135 mégas stations-service à travers le territoire national.
Par ailleurs, tout en mettant l’accent sur « la mission de service public de l’entreprise », Hocine Rizou a souligné l’importance de la « valorisation de la ressource humaine qui est au cœur de la nouvelle stratégie ». D’ailleurs, il a précisé que 30.000 travailleurs exerçant au sein de l’entreprise contribueront au développement de celle-ci afin d’offrir aux algériens une meilleure qualité.
Dans un autre sillage, l’intervenant a expliqué que l’entreprise œuvre, à travers ce plan de développement, à accompagner la croissance démographique ce qui se répercute sur la hausse constante de la demande.
En effet, il dira en chiffres que la demande n’a cessé de s’accroître durant les dix dernières années, passant de 7 millions de tonnes en 2010 à 17 millions de tonnes en 2016. Pour ce qui est de la gestion des huiles moteurs usagées en Algérie il dira que des discussions sont en cours avec un partenaire étranger pour réaliser une unité de recyclage en Algérie. « Première du genre, cette unité sera une valeur ajoutée pour l’économie nationale », a-t-il rassuré.
Une hausse de consommation de 40 à 50% en GPL prévue en 2017
Au sujet de l’utilisation du GPL (gaz de pétrole liquéfié) en Algérie, l’intervenant s’est félicité que celui-ci soit toujours en hausse. En effet, affirmant que la hausse est de l’ordre de 20% en 2016 comparativement à 2015, Hocine Rizou a indiqué qu’en « 2017, Naftal table sur une croissance entre 40% et 50% pour l’utilisation du GPL ». Et pour cause, les prix sont restés inchangés, et les utilisateurs ne s’acquittent pas de la vignette automobile. En sus, le P-DG a certifié que la promotion de l’utilisation du GPL est au cœur du plan de développement. En effet, plus de 1.000 stations-services seront dotées de centres de conversion GPLC. Au sujet de la qualité des produits, le P-DG a affirmé que l’entreprise n’a pas eu d’échos quant à la non-conformité de ses produits.
600 millions de DA générés par la hausse des prix des carburants en 2016
Pour ce qui est des augmentations des prix des carburants, le P-DG a indiqué que celles-ci contribuent sur le volet fiscal avant la hausse du chiffre d’affaires de Naftal. Tout en précisant que la question des subventions des produits pétroliers relève des prérogatives du gouvernement, le responsable a rappelé qu’en dépit des hausses, les produits pétroliers restent « hautement » subventionnés par l’état. Cependant, même si le « gros est fiscal », il a indiqué que la hausse des prix a généré 600 millions de DA pour Naftal en 2016.
Lamia Boufassa
