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NACER DJABI, SOCIOLOGUE : «Maintenir les élections présidentielles pour le 4 juillet est dangereux»  

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Qualifiant le mouvement populaire pacifique, entamé le 22 févier dernier, de «révolution historique», ayant permi à une nouvelle Algérie de se « dessiner », le sociologue Nacer Djabi pense qu’il est quasiment impossible d’organiser les élections présidentielles le 4 juillet prochain. « Politiquement ce n’est pas correct, et même dangereux », dira-t-il. S’exprimant, hier, sur les ondes de la Radio nationale chaîne III, Djabi a estimé, en effet, que la situation actuelle ne permet pas de maintenir cette date pour la tenue des élections présidentielles. Selon lui, le chef de l’état par intérim ainsi que le chef du gouvernement ne peuvent pas organiser des meetings pour la campagne, ou présenter des candidats crédibles, car ils sont rejetés par le peuple. Aussi, a-t-il poursuivi, il n’y a pas d’administration stable qui puisse gérer le processus des élections, ou qui puisse donner lieu à des débats autour de cette question, avant d’affirmer que les Algériens sont unanimes à retarder ces échéances électorales pour la fin de l’année. Nacer Djabi a ensuite indiqué que le mouvement populaire pacifique revendique une période de transition allant de six mois à une année, des élections organisées par une commission nationale indépendante qui s’engage à travailler en dehors de toute interférence de l’administration, notamment du ministère de l’Intérieur. Le peuple revendique aussi un gouvernement de compétence nationale pour gérer cette transition, une présidence représentée par une personne ou un groupe, à la place d’Abdelkader Bensalah. «Cette personne ne doit pas être corrompue et ne doit jamais avoir fait partie de l’ancien systéme, et aura pour mission de représenter le mouvement pendant quelques mois avant d’aller vers des élections permettant d’élire un président légitime qui va avoir comme programme la transition», a souligné Djabi. Et de poursuivre, « le prochain Président élu pour un mandat de 4 ou 5 ans, aura pour mission, pour sa part, d’organiser des élections législatives et municipales, revoir la Constitution, booster l’économie, apaiser les enjeux et surtout ouvrir un débat public pour régler ce fléau de corruption ». Sur ce, Nacer Djabi a expliqué que l’on est devant deux hypothèses : La première serait qu’il y ait un travail positif sur le mouvement populaire et le respect de l’avis des Algériens, ou bien casser ce mouvement, le traficoter, et bloquer le peuple. Ce qui serait très mal à envisager, met en garde l’invité de la Radio car cela impliquerait, selon lui, tous les dégâts possibles. À propos de la poursuite de la mobilisation, le sociologue estime que l’Algérie est en train de vivre des moments historiques, et le peuple est décidé à maintenir son mouvement et ne pas faire marche arrière, jusqu’à satisfaction totale de ses revendications. Cela a été prouvé, mardi, a-t-il affirmé, par la mobilisation des étudiants qui sont sortis en plein Ramadhan et chaleur dans toutes les villes en brandissant les mêmes slogans. Djabi a, à ce propos, rappelé que la mobilisation est restée pacifique depuis son début et ce malgré les intimidations et les interventions de la police, alors que les revendications populaires sont également restées les mêmes et toujours politiques, entre autres, une coupure avec le système politique, des institutions et un personnel politique illégitime.
Ania Nait Chalal

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