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Musique : Des artistes du Hip Hop, encadrés par des Américains, animent un concert à Alger

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Une sélection d’une soixantaine de jeunes artistes du Hip-hop, dirigés par un quatuor de professionnels américains, a animé jeudi soir à Alger, un concert dans une ambiance électrique où la pulsion rythmique a donné le ton à l’expression par la parole et le mouvement du corps.

Organisé par l’ambassade des Etats-Unis en Algérie, en collaboration avec le ministère de la Culture, le programme «Next Level Hip Hop Academy» a réuni à la salle Ibn-Zeydoun de l’Office Riadh El- Feth quelque soixante jeunes artistes survoltés et pleins d’énergie, entre rappeurs, danseurs et beatmakers (concepteurs de musique et DJ) venus de plusieurs villes d’Algérie. Encadrés durant une semaine à l’Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l’audiovisuel (Ismas) de Bordj El Kiffan par les Américains, Décap (concepteur de musique), Neutronz (DJ 81), One Be Lo (rappeur) et Big Tara (danseuse de Hip Hop), le groupe d’artistes retenu a subi une formation dans les quatre volets constituant les critères de la musique Hip Hop. Durant deux heures de temps, le nombreux public présent a vibré au groove et au gros son, générés par le savoir-faire de l’Algérien «Dj F Mix» et l’Américain «Decap», aux commandes de deux platines-son, placées de part et d’autre de la scène. Des groupes d’une dizaine de rappeurs et de danseurs se sont ensuite succédé sur la scène, enchaînant un programme de chansons aux cadences percutantes, exécuté par des chanteurs aux interventions simultanées qui faisaient chanter le public l’incitant au relâchement et au surpassement de soi. Evoluant avec des noms de scène, comme le veut la tradition Hip Hop, Ztella, Mc Hood, I’ll Yes, Laz, Rooofa Mc, Mad Seven, Biggizi, Amiyano, Dj Fly, Luxuary, Rimka et d’autres encore, ont interprété plusieurs extraits de chansons connues du jeune public, re-mixés et soumis aux bruitages et effets Hip Hop, à l’instar de «Run it» de Chris Brown et «Arno Cost Apocalypse» de Cridel. «Nous avons sélectionné des jeunes qui présentent un potentiel rythmique et artistique appréciables», a confié One Be Lo. «Allah Ghaleb» et «Viva l’Algérie» figurent également parmi les pièces entonnées par les jeunes rappeurs dans le parler algérois, au milieu de danseurs qui multipliaient les prouesses physiques, Guetni Malika et Habib Aïchouche, deux jeunes comédiens au théâtre et à la télévision, étudiants à l’Ismas notamment. Sous un éclairage vif et multicolore, le public, cédant au déhanchement, a eu du répondant aux interventions très appréciées de Karim El Gang, Azzou, Farid Calamity et Serly, des rappeurs professionnels, invités vedettes des organisateurs. «C’est magnifique !, ces jeunes artistes méritent d’être encouragés», ont unanimement déclaré des spectateurs, avant la montée en scène du groupe Ifrikiya Spirit, également invité de l’évènement. Chakib Bouzidi, tama (petite percussion) à la main, Kettani Rafik au Djembe, Meziane Amiche au chant, Réda Mourah au piano, Hassen Khouallef à la batterie et Samy Guebouba à la basse, composant le groupe Ifrikiya Spirit (fondé en 2009) a clos la soirée avec trois chansons aux formes ouvertes sur la World Music, aux influences rythmiques binaires et ternaires et aux contenus authentiques. Les six musiciens, brillant de maîtrise et de professionnalisme, ont enflammé la salle avec les pièces,»Call it» (nouveau), ainsi que «Moussawayo» et «Selmani», extraits de leur unique album «Ifrikiya Spirit», produit en 2013. Entonnant dans des gammes pentatoniques, des mélodies gnaouis, chaouis et targuis, le groupe, parti en 2016 aux USA pour une tournée de 24 concerts dans le cadre du programme «Center Stage», également initié par l’ambassade des Etats Unis en Algérie, a fusionné ces airs autochtones avec le jazz, la salsa et le reggae.
Faisant montre de toute l’étendue de leurs talents, les musiciens, qui ont également pris part au 14e «Dima Jazz» (19-24 novembre 2016), ont brillé de technique et de dextérité, Réda Mourah au piano notamment, à l’assise harmonique et aux envolées phrastiques très appréciées par le public. Des diplômes de participations aux masters-class, ont été remis aux jeunes artistes par l’ambassadeure des Etats Unis en Algérie, Joan Polaschik qui a souligné le caractère «d’échange entre les cultures» et de «partage des expériences» que revêt le programme «Next Level Hip Hop Academy».

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