Après Taylor Swift, c’est au tour de Björk de dire non au streaming. La chanteuse islandaise vient de déclarer que ‘’Vulnicura’’ ne serait pas disponible sur des plateformes comme Spotify ou Deezer. Une question de respect pour la star. Après avoir fuité en janvier dernier, deux mois avant sa sortie officielle, la version numérique du nouvel album de Björk, intitulé « Vulnicura », devrait être complètement retirée des plateformes digitales, suite à une décision de la chanteuse islandaise. Pour lutter contre le piratage de ses chansons, Björk a donc officiellement décidé de ne pas autoriser la publication sur les plateformes de streaming musical, Deezer et Spotify en tête. Dans les colonnes du magazine Fast Company, Björk explique son choix de façon très claire. Selon l’interprète de ‘’It’s All So Quiet’’, c’est « insensé de travailler pendant deux ou trois ans » si c’est pour retrouver son œuvre disponible gratuitement sur la toile. D’après Björk, cela « n’a rien à voir avec l’argent. Il s’agit de respect. Respect pour le travail », poursuit l’artiste de 49 ans.
La rébellion de Taylor Swift
Cette histoire n’est pas sans rappeler le coup d’éclat de la chanteuse Taylor Swift. En novembre 2014, la star américaine avait décidé de retirer l’intégralité de sa discographie de Spotify, y compris son album ‘’1989’’, qui venait de sortir. À l’époque, l’interprète de ‘’Shake It Off’’ avait jugé injuste la rémunération des artistes par les géants du streaming. En juillet, Taylor Swift s’était confiée au Wall Stree Journal : « Selon mon opinion, la valeur d’un album est, et sera toujours, basée sur la quantité d’âme et de cœur que l’artiste a mis dans son travail, et sur le montant financier que les artistes (et leurs labels) investissent dans la musique lorsqu’elle arrive sur le marché. Le piratage, la copie illégale et le streaming ont considérablement fait chuter le nombre d’albums vendus, et chaque artiste doit gérer ça à sa façon. (…) La musique est un art, et l’art est important et rare. Les choses importantes et rares ont une valeur. Les choses qui ont une valeur doivent être payées. Je crois que la musique ne devrait pas être gratuite, et je prédis qu’un jour les artistes et leurs labels fixeront le vrai prix d’un album. J’espère qu’ils ne sous-estimeront ni leur art, ni eux-mêmes ». Depuis, Spotify fait tout pour que Taylor Swift revienne sur le site. Sur le blog officiel de l’entreprise suédoise, on peut ainsi lire plusieurs déclarations d’amour destinées à la chanteuse : « Taylor, nous étions jeunes tous les deux quand nous nous sommes vus pour la première fois, mais maintenant nous sommes plus de 40 millions à vouloir que tu restes, restes, restes. C’est une histoire d’amour bébé, dis oui. » Et d’expliquer : « Nous aimons Taylor Swift, et nos 40 millions d’utilisateurs l’aiment encore plus » ou encore « nous espérons que Taylor changera d’avis ».
0,00029 dollars par écoute
Dans les faits, il faut savoir que Spotify et Deezer proposent deux types d’abonnement aux internautes. Le premier est gratuit et oblige les abonnés à supporter quelques secondes de publicité entre les titres. Les revenus publicitaires qui en découlent sont en partie reversés aux labels et maisons de disque. Les autres formes d’abonnement, surnommés ‘’Premium’’ coûtent quelques euros par mois aux internautes. De façon générale, un artiste gagne 0,00029 dollars à chaque fois qu’un utilisateur écoute une de ses chansons. Pour se justifier, Spotify affirme que 70% de son chiffre d’affaires est reversé « à la communauté musicale ».
