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19 mars 2024
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Mourad Preure, expert pétrolier, augure une hausse de la demande en 2018 puis en 2019 et prévient : «Le marché commence à s’équilibrer mais il y’a risque de tension»

Les pays de l’Opep et non-Opep se sont réunis, hier à Alger, pour faire le point sur la situation des marchés pétroliers et les perspectives allant dans le sens de sauvegarder les équilibres autour d’un prix de pétrole entre 70 et 80 dollars le baril. En termes clairs, il s’agit pour les membres du Cartel et hors-cartel d’«examiner la situation du marché et d’aller dans le concret dans l’accord de l’Opep» conclu le 30 novembre 2017 à Vienne, du point de vue de Mourad Preure, expert algérien dans le domaine pétrolier, invité hier de la Chaîne 3 de la Radio nationale. Lors de la rencontre d’hier, pratiquement tous les 15 membres de l’Opep ainsi que ceux hors de l’organisation des exportateurs de pétrole ont été représentés. Exception faite de l’Iran, qui n’a pas été représenté, un pays qui fait face aux sanctions décidées par le président américain, Donald Trump, à son encontre. Une absence qui n’a pas échappé au commentaire de Preure, qui estime qu’elle «va mettre incontestablement la pression sur la réunion d’Alger, d’autant que l’Iran dit qu’il ne reconnaitra pas une décision non consensuelle ou allant à son détriment». Au sujet des répercussions sur l’accord pétrolier, l’expert algérien augure une baisse de la production de l’Iran située entre 0,5 et 1 million de barils/jour pour un volume de demande auprès de l’Opep de l’ordre de 32,6 millions de barils/jour. Si maintenant il estime que le marché est en train de s’équilibrer face à une demande qui commence à reprendre, il n’en demeure pas moins que la situation géopolitique, telle qu’elle se présente en Iran n’est pas à même de garantir l’équilibre des marchés pétroliers, dont le baril du Brent a atteint, samedi soir, les 77 dollars. Ainsi, abordant les prévisions du marché, Preure augure une augmentation de la demande pétrolière mondiale de 1,65 million de barils/jour en 2018 et de 1,45 mbj en 2019. Toutefois, «le marché est très sensible. C’est-à-dire, les prix risquent de s’emballer. À présent, ils sont en train de tester le seuil de 80 dollars/baril, sachant qu’ils tournent autour de 79 dollars. Mais le marché risque d’être tendu jusqu’à la fin de l’année en cours», a-t-il prévenu, allusion à la situation en Iran. Qu’en est-il de l’objectif souhaité par les membres de l’Opep et non-Opep, qui font tout pour maintenir les prix entre 70, 75 et 80 dollars le baril ? Pour l’éminent expert des marchés pétroliers, des pays grands producteurs de pétrole au sein de l’Opep, comme l’Arabie saoudite, et la Russie en tant que membre influent en dehors de l’organisation, ont intérêt à ce que les marchés soient équilibrés. «L’Arabie saoudite est dans une situation assez complexe. Donc elle n’a pas intérêt à ce que les prix s’effondrent», a-t-il analysé. Pour le cas de la Russie, un pays dont l’économie dépend de l’exportation du pétrole, elle est en situation «convergente avec l’Arabie saoudite». C’est-à-dire, aux yeux de Preure, pour deux pays influents dans le conglomérat Opep-non Opep, et face aux pays consommateurs, tout le monde aura intérêt à ce que les marchés soient équilibrés, suffisamment approvisionnés et enfin partager la responsabilité des prix entre producteurs et consommateurs.

Farid Guellil

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