La coalition regroupant13 syndicats de plusieurs secteurs d’activité a mis, hier, ses menaces à exécution. Elle a annoncé la reprise de son mouvement de contestation mais avec «une cadence plus soutenue». L’intersyndicale observera une grève de trois jours les 21, 22, et le 23 novembre prochains, reconductible le 27, 28,29 du même mois. Elle prévoit également des rassemblements au niveau local et un sit-in devant le siège de l’APN le 27 novembre prochain.
Et ce n’est pas tout. Contrairement à la série de grèves précédentes, l’intersyndicale a, également, appelé, cette fois, à l’organisation de rassemblements dans les 48 wilayas le 21 du mois en cours ainsi que des rassemblements régionaux à Laghouat, Sétif, Oran et Boumerdès. Un autre rassemblement devant le siège de l’Assemblée populaire nationale (APN) est programmé le 27 novembre. Dans une déclaration commune à l’issue d’une rencontre au siége du SNPSN à Alger, l’intersyndicale a réitéré son attachement à sa plateforme de revendication qui consiste au maintien de la retraite anticipée sans condition d’âge, la concertation des syndicats autonomes dans l’élaboration du nouveau code du travail ainsi que la préservation du pouvoir d’achat des travailleurs, notamment, des catégories à faibles revenus. Les membres du regroupement syndical, n’ont pas manqué l’occasion de dénoncer
« des mesures régressives et arbitraires » prises à l’encontre de syndicalistes du SAFAP, SNATEG, SNAP et du SNPSP. Elle a également fait part de son soutien aux travailleurs du SNVI qui observent depuis plusieurs jours une grève pour appeler à l’amélioration de leur condition de travail. Le secrétaire général du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (SNAPEST), Meziane Meriane, a souligné que le recours à la contestation était prévisible devant l’inexistence du dialogue avec le gouvernement. La dernière tentative était une lettre ouverte adressée au président de la République, souligne-t-il, admettant que puisqu’aucune réponse n’a été donnée aux multiples réclamations, les Syndicats ont décidé de passer à l’action. « Qu’on nous dise pas qu’on est pas des hommes du dialogue bien au contraire », estime Meriane dans ce sens. Selon notre interlocuteur, l’intersyndicale avait tiré la sonnette d’alarme, à maintes reprises, sur les répercussions de la suppression de la retraite proportionnelle mais malheureusement personne n’a voulu écouter. Pour le syndicaliste, cette décision a fait « énormément de dégâts » et pas seulement pour les fonctionnaires mais aussi pour la caisse de retraite. La CNR est mise, selon ses explications, devant un grand embarras financier du fait des demandes de départs massifs à la retraite. Le déficit mensuel de la caisse de retraite peut aller à plus de 18 milliards, prévient Meziane Mariane. À titre de rappel, l’intersyndicale représenté par plusieurs secteurs de la Fonction publique, dont la santé et l’Éducation nationale était l’initiatrice d’une grève cyclique observée les 18, le 19, le 24 et le 25 du mois d’octobre dernier.
Ania Nait Chalal