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L’hiver au chaud et une couronne à moitié dans la poche USM Alger : un futur champion… aux pieds d’argile ?

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L’édition 2018-2019 de Ligue 1 a-t-elle déjà trouvé son maître ? L’heureux élu ? À bien lire le classement provisoire établi à l’arrivée de la 15e et ultime étape à mi-chemin de la grande cérémonie de remise des prix du mois de mai prochain, et la désignation du successeur officiel du détenteur de la couronne sortant, le CSC, force est de conclure, avant- même le retour de la trêve hivernale et le coup de starter, fin décembre, d’une seconde moitié de championnat qui promet beaucoup à tous les paliers, c’est le nom des «Rouge et Noir» qui viennent de prendre leurs responsabilités sur le fauteuil de leader qui paraissent, s’ils n’ont pas conclu l’affaire bien à l’avance, semblent les mieux placés pour s’imposer à la tête de la hiérarchie nationale. Un juste retour aux affaires pour un club présentant toutefois quelques lacunes criantes mises au jour à Khartoum où les camarades de Zemmamouche ont coulé corps et âme. Simple accident de parcours ? On le saura ce jeudi, avec la venue de l’ESS qui, en bête blessée fera le détour de Hammadi avec la ferme intention d’arrêter l’hémorragie et se relancer dans la course au podium.
Taille patron
Le rideau tombera officiellement aujourd’hui sur la phase «aller» de Ligue 1 «Mobilis» avec une mise à jour du calendrier qui constituait, pourtant dans un passé très récent, et donc il y a peu,un des sommets de toute saison qui se respecte. Une rencontre pas comme les autres, mais une affiche qui a perdu de sa «brillance» entre deux des meilleurs teams de l’élite nationale. Une USM Alger, tout auréolée de sa distinction à la fois méritoire et méritée de championne d’hiver, contre une ES Sétif alternant le meilleur et le franchement pire, en crise de résultats avec, pour conséquences immédiates de précipiter le divorce d’avec son coach marocain Taoussi victime, pour sa part depuis le revers en demi-finale de la «champions league africaine», de la sensible baisse de régime de son équipe qui, partie pourtant pour tout casser sur son passage, rentrera progressivement dans les rangs. Obligée de revoir largement à la baisse ses prétentions sur la route de la succession d’un CS Constantine (di) gérant mal son triomphe du précédent exercice et perdant, au passage, tout espoir de garder son bien. «Rouge et Noir» algérois dans une bonne dynamique avec des statistiques d’un futur champion (33 unités récoltées en 14 sorties, meilleure formation à l’extérieur et qui voyage donc bien, une attaque prolifique et en tête du classement pour avoir scoré à 27 reprises soit une moyenne de près de 2 réalisations par sortie), une meilleure différence (+16) de buts et une arrière-garde qui n’encaisse pas beaucoup (11 buts contre) à la réception d’«Aigles noirs» aux ailles de plus en plus lourdes et incapables de reprendre leur envol. Relégués déjà à douze longueurs de retard avant cette empoignade placée décidément sous le signe de l’inédit, les forces en présence pour l’heure inégales. Un match déséquilibré en perspective ? Rien n’est moins sûr quand bien même les chances des «usmistes», particulièrement sonnés par leur naufrage en terres soudanaises (une correction- un 4.1 nette et sans bavures qui aura livré bien des lacunes criardes en 1/8e de finale «aller» de la Coupe arabe des clubs champions- que lui a infligée, un El-Merreikh local qui n’espérait pas tant) part largement avec les faveurs des pronostics devant un adversaire certes en perte de vitesse, mais qui a un prestige à défendre, l’arrivée à la barre technique du fantasque Zekri, de retour à la maison et qui promet de remettre la machine en marche, restant en mesure de provoquer le déclic psychologique après une série de contre-performances qui aura vite fait d’installer le doute dans les chaumières du côté des Hauts-Plateaux. Confortés par une précieuse, pour ne pas dire déterminante avance sur les durs chemins du titre de champion, les «unionistes» algérois, qui ont mis trop tôt les choses au point au goût du reste des troupes obligés de voir ailleurs et de se concentrer sur les deux places encore vacantes du podium, ont enfilé un costume bien à leur taille.

Une avance qui fait du bien
Qui leur va si bien à voir leur parcours, la tradition voulant que toute formation (chez nous évidemment) qui franchit la barre psychologique des 30 points à la fin de la première phase, rate rarement ou sauf catastrophe (dans le football tout peut arriver n’est-ce pas, d’autant plus vrai que dans nos murs, la logique perd souvent son sens, les écroulements en règle toujours prévisibles) la première place. Une couronne alors ? Du sur-mesure ? Si elle ne dépend pas de l’issue de cet duel traditionnel (dans les travées Bologhine où l’on ressort l’attirail du parfait fan avec un répertoire qui fait le tour des stades algériens et pas seulement, la réputation d’Ouled El Bahdja ayant largement dépassé les frontières du pays et s’impose en modèle à suivre, l’esprit sportif et le fair-play étant par ailleurs de mise, la fête omniprésente), la phase «aller», si elle a rendu un verdict bien provisoire (il faudra compter avec les surprises même si elles semblent, pour cette édition, du moins, pour le sacre final, difficiles à imaginer, l’actuel leader maîtrisant parfaitement son sujet et faisant au fur et à masure le trou derrière, l’écart devant son dauphin, la surprenante formation kabyle, la JS Kabylie, actuellement de 10 unités, risquant fort, ce jeudi, d’enregistrer trois autres longueurs), n’en annonce pas moins le retour au premier plan d’un sigle en mesure, pour bien des raisons (une stabilité au triple plan administratif, technique et des joueurs) de meilleures performances, notamment en compétitions africaines où il se rapproche à grands pas des sommets (ses dernières réalisations, en atteignant entre autres des stades avancés dans les deux tournois phares en interclubs, ou sur le plan arabe, même si les choses semblent se compliquer après le bide monumental accouché à Oum Dourmane, bien qu’une «remontada», et les joueurs l’ont promis à leurs supporters qui y croient également en arrivant de Khartoum, les mines néanmoins défaites, en attestent), les moyens financiers et humains, alliés à une bonne gestion technique et administrative ne manquent pas pour repartir du bon pied. Donner raison, par exemple, au Site international, «footballdatabase» (spécialisé dans les statistiques) qui, tout récemment encore (classements sur le dernier bimestre des meilleures formations de la planète) et sur la base des résultats réalisés localement et sur le continent, décernait une bonne note au club cher à «Soustara» qui décroche à l’occasion la 19e place (N°1 algérien, 32 clubs nationaux ayant été notés) en Afrique (son adversaire arabe, El Merreikh du Soudan pointant, faut-il le souligner, à la 4e position- le nombre de buts refilés à une défense algérienne qui mettra beaucoup de temps à se remettre d’une débâcle que tout le groupe assume, mais qui pourrait laisser des traces) sur le continent dans un classement dominé par les récents vainqueurs de la «champions league» (les Tunisiens de L’ES Tunis, ndlr) de la 347e place au monde.

Un avant et un après-El Merreikh ?
Voilà pour les «prix» honorifiques qui ne disent pas tout, le sigle cher au très expérimenté Hakim Serrar, qui sait ce qu’il fait, ce qu’il veut et où il veut mener ce club dont il a depuis peu, la charge de remettre sur pied et lui donner une stature internationale, un titre africain dans la plus prestigieuse des compétitions n’étant pas des moindres. Le gage idéal pour convaincre et les sceptiques et un avertissement au reste du continent en imitant (ce serait l’idéal) les deux têtes de file du football maghrébin, en l’occurrence les Marocains du Wydad de Casablanca et les Tunisiens de l’Espérance de Tunis, les deux derniers vainqueurs en date (un signe du destin et un passage de témoin en perspective, pour une passe de trois historique?) que l’incomparable public de Bologhine rêve de voir enfin venir étoffer la vitrine à trophée du cercle de Bab El Oued. Avant donc de recevoir une Entente sétifienne en plein remous, les coéquipiers du duo Chitta- Meziane, tout auréolés de leurs premiers pas en Équipe nationale et assurément en pleine confiance, les «Usmistes», en plus de soigner encore leur récolte en termes de points engrangés (un succès leur permettra sans nul doute de faire encore plus le ménage dans le rétroviseur, notamment sur leur poursuivant immédiat, la JS Kabylie avec une avance confortable pouvant s’élever à dix unités, et une avance sur le plan psychologique en mesure de trancher sans plus tarder et avant l’ »heure des comptes de fin de saison, la question de leadership et un titre qui leur ouvre grands les bras) et de «barricader» le trône, auront à cœur de ne pas se rater en fêtant comme il se doit, avec leurs supporters, cette «mini-distinction». En mettant, en plus, la manière. Auront également pour mission de rassurer après la déroute soudanaise et tourner momentanément cette page avant de recevoir, lors de la 1ère semaine de décembre, leurs bourreaux dans une explication des plus difficiles. Une mission délicate, mais pas impossible, promettent les joueurs, de renverser la vapeur. En espérant que la précieuse réalisation signée Hamia, à l’extérieur, pèsera dans la balance quant à une possible qualification bien dans leurs cordes. Sétif pour se rebiffer et maintenir le cap. Sétif aussi pour se relancer et lancer un message à leurs fans au sujet des lacunes apparues au grand jour à l’occasion de certaines sorties où l’équipe a trouvé bien des difficultés à imposer son jeu. Plus délicatement, beaucoup de mal à soutenir la comparaison. Une copie à revoir pour Froger, son coach, qui reste zen en toutes circonstances, mais qui cachant mal sa contrariété quant à la prestation d’ensemble où le groupe, ne paraîtra que rarement à son avantage.
Pire, se fera promener en long et en large lors de certains rendez-vous (la large défaite concédée, un mémorable 3-0 heureusement pour ses fans vite effacé, à Béchar face aux locaux de la JS Saoura sur un score se passant de commentaires, l’élimination de la Coupe de la CAF face aux Egyptiens d’Al Misry en tombant en «aller-retour» ce qui signifie beaucoup, et, pour enfoncer le clou, la gifle reçue au Soudan restant comme des matches références pour ce qu’il ne faut pas répéter sous peine de désillusions, la saison étant encore longue), étalant des manques criants sur le plan psychologique (assurément, un des chantiers prioritaires pour le staff technique), comme pour dire que ce n’est pas les carences qui manquent.

En attendant l’étoile … africaine
Que, tout simplement, l’équipe, malgré un effectif des plus riches, manque encore de maturité. Cette qualité qui devrait leur permettre de survoler les débats et de s’imposer en chef de file d’un championnat national imposant de meilleures disposant mentales pour celui qui veut aller loin. L’USMA, en futur champion, se permettra-t-il encore le luxe d’offrir à nouveau le bâton à ses adversaires ravis de l’épingler à leur tableau de chasse (la JSS ne s’en n’est pas privé en la corrigeant tout en montrant la voie, hors frontières et au double plan régional et continental, à des clients abordables comme Al Misry et El Merreikh qui ne se sont pas fait prier pour mettre le doigt là où, justement, l’entraîneur doit regarder le plus) et de dilapider les acquis d’une moitié de saison positive quoi qu’on dise? Ce qui est sûr, c’est que le buteur-maison, Prince Ibara, et ses camarades savent qu’il ne suffit de produire du beau jeu (notamment à l’international) pour se faire respecter. Voire éviter des raclées. Inconstante USMA malgré sa domination intra-muros ? On peut le croire. C’est l’appréciation de coach Froger qui croit malgré tout en ses hommes. Croit en leurs chances de terminer le boulot en effaçant des tablettes le CSC et retrouver cette « champions league » qu’ils ont appris à aimer et qu’ils doivent apprendre à dompter. Rêvent d’offrir à un public las d’attendre encore cette fameuse étoile qui ne fera que rendre plus beau un maillot qu’ils chérissent tant, le plus beaux des cadeaux.
Pour conjurer les mauvais sorts et s’inviter enfin sur les cimes de l’Afrique, les «unionistes» algérois savent que cela ne sert à rien de dominer localement le championnat, sans grandir et voir plus loin. Grandir, c’est africaniser son jeu et se montrer plus costaud sur des terrains où la pression est forte ou à la limite de l’intenable. Champion arabe (c’est compliqué pour cette saison même si rien n’est encore perdu, la remontée possible) et champion africain dès l’édition prochaine maintenant qu’une participation, sauf renversement imprévisible de la situation, bel et bien dans la poche après une absence qui n’aura duré qu’une année? En attendant, les regards sont tournés vers le match de l’ES Sétif où il s’agira de remettre bien des choses à leur place pour une USMA qui a tous les atouts pour aller au bout de ses ambitions de s’imposer à nouveau en N°1 algérien. En attendant, trois points qui ne pourraient que faire du bien à une équipe qui a hâte d’oublier sa mésaventure de la Coupe arabe. Un simple accident de parcours vite corrigé.
L’Entente est avertie mais gare encore une fois à la bête blessée. Gagner et assurer en rassurant ceux qu’on appelle affectueusement les «m’samiîya» avant une phase retour frappée, on peut le croire à l’avance, du sceau d’un club sur la bonne voie. Celle des titres. Non sans démentir, à l’arrivée, que quoi qu’il advienne, la couronne ne sera que des plus logiques. Qu’en aucun cas il s’agira d’un champion aux pieds d’argile, une autre consécration (à moitié dans la poche) ne pouvant qu’aiguiser encore plus un appétit grandissant.
Azouaou Aghilas

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