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LES SYNDICATS DE LA SANTÉ CRITIQUENT LA GESTION DE LA CRISE : « On veut participer aux décisions de la tutelle »

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Lyes Merabet, président du SNPSP

Les premiers à se mobiliser sur le front de lutte contre la pandémie du Covid-19, les professionnels de la santé dénoncent aujourd’hui l’ « attitude » de la tutelle qui « refuse » de les  impliquer  dans la gestion de la crise actuelle et dans la réforme du secteur.
Dans un communiqué rendu public, l’intersyndicale de la santé regroupant le Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (SNECHU), le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) et le Syndicat des médecins libéraux (SML)  a dénoncé son « exclusion » de toutes les décisions prises par le ministère de la Santé. Exprimant ainsi son « mécontentement de l’attitude de la tutelle dans la manière dont elle gère » la crise provoquée par la pandémie du coronavirus en Algérie. Tout compte fait, le partenaire social reproche à la tutelle ministérielle son exclusion de « la coordination » et la non-implication des syndicats « dans la mise en place, l’exécution et l’évaluation des plan d’action de lutte contre le Covid-19 ».
Récemment, c’est le Dr Lyes Merabet, président du SNPSP, qui a appelé le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, à travailler en coordination absolue avec le partenaire social et les professionnels de la santé qui sont sur le terrain « les plus connaisseurs de la situation », dira-t-il au Courrier d’Algérie.
Revenons à ladite déclaration, les syndicats ont souligné que l’Algérie traversait une « grave crise sanitaire » à la suite de la pandémie de Covid-19, tout en appelant à la vigilance et à la mobilisation de tous « pour une gestion plus efficace » sur le terrain, « car nous enregistrons toujours de nouvelles contaminations par le virus SARS-Cov-2 avec une moyenne de 100 nouveaux cas par jour, et malheureusement aussi, un nombre considérable de décès, en plus du nombre élevé d’atteintes par le coronavirus parmi les professionnels de la santé », lit-on dans le même communiqué. Dans ce contexte, les syndicats ont demandé à la tutelle de mettre « tous les moyens nécessaires, de travail et de protection, à la disposition des professionnels des deux secteurs public et privé, afin de préserver leur sécurité ». Ainsi, ils ont réclamé de « généraliser les tests de dépistage du virus corona dans tous les établissements de santé publics et privés».
Concernant l’ « exclusion » du partenaire social dans les décisions relatives aux devenir du secteur de la santé, les signataires du communiqué se sont interrogés sur les critères retenus dans le choix des responsables de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS) installée le 13 juin dernier par le président de la République, avec à sa tête le Pr Kamel Senhadji. Sans re en questions les compétences de ce dernier, les syndicats ont affiché leur déception quant à leur élimination de la composante de cette agence, eux qui sont « représentatifs des professionnels », « l’élément de base dans tout système de santé », de cette agence qui requiert la présence de membres « ayant une expérience avérée et des compétences prouvées sur le terrain ».
Du coup, les syndicats de la santé ont réclamé une composante humaine « qui dévouée à sa mission au service du peuple et de la nation, y compris dans les moments les plus difficiles ».
Par ailleurs, et concernant le dossier de l’indemnité « spéciale Covid-19 », à l’origine de tensions parmi les professionnels de la santé, l’intersyndicale a appelé le ministère de la Santé à l’octroyer « à tous les professionnels de la santé sans exception ». Rappelant qu’elle n’a « à aucun moment demandé l’octroi d’une prime spécialement pour la prise en charge des patients atteints de Covid-19 ».
Il convient de rappeler que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a toujours insisté sur l’importance qu’il faut accorder au dialogue avec le partenaire social, quel que soit le secteur, afin de dépasser les problèmes socioprofessionnels, notamment en cette période de crise qui exige l’implication de tous les avis et les expériences des uns et des autres. D’ailleurs, c’est le cas de plusieurs secteurs qui prennent en considération leurs partenaires en organisant des rencontres de concertation et consultation. L’exemple est donné par les secteurs de l’éducation et des Transports.
Sarah Oubraham

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