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Les Sahraouis déterminés à mettre en échec Crans-Montana

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Le Conseil des ministres sahraoui, présidé par le chef de l’État, a dénoncé le pillage des ressources naturelles du Sahara occidental, par le Maroc, condamnant les opérations de forage, menées par la société américaine «Kosmos» «énergie», au large des côtes sahraouies. Le Conseil des ministres a également déclaré que la tenue du Forum de Crans-Montana 2015, dans la ville occupée de Dakhla, constitue une «violation flagrante» du Droit international et une «contribution honteuse» visant à encourager l’occupation illégale par le Maroc des territoires sahraouis. Qualifiant cet acte de violation des droits de l’homme, le Conseil a mis en garde contre cette décision pour «sa menace à la paix et la sécurité dans la région». Par ailleurs, le Front Polisario ne s’en tient pas là, puisque son secrétaire général et président de la RASD, Mohamed Abdelaziz, a mandaté l’avocat, maître Gilles Devers, pour obtenir l’annulation de cette rencontre. Dès le 3 février, l’avocat a adressé, à ce titre, une lettre au directeur de Crans-Montana, Jean-Paul Carteron, pour lui demander de renoncer à ce congrès, faute de quoi, il engagerait «toutes les procédures judiciaires pertinentes». Il lui rappelle le statut de ce pays : «Le Sahara occidental est un territoire non autonome relevant de l’article 73 de la Charte des Nations unies, et le Maroc, puissance occupante, au sens du Droit international humanitaire, n’a aucun droit pour y assurer son administration». «L’État du droit reste celui formulé par la Cour internationale de justice», écrit-il, avant de souligner que «de fait, aucun pays du monde n’a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental». Il faut noter l’entêtement de l’ONG Forum-Crans Montana qui a décidé de maintenir son congrès à Dakhla, comme si c’était une ville marocaine, malgré les nombreuses mises en garde qui lui ont été adressées, en particulier celle de l’Union africaine qui, le 31 janvier, à l’occasion du Sommet tenu à Addis-Abeba, a appelé les pays membres et toutes les organisations de ne pas participer à ce congrès, considéré comme une violation du Droit international. Comment l’ONG suisse peut-elle ignorer que le Sahara occidental subit une occupation militaire et une colonisation économique, comme l’a souligné l’avocat-maître Gilles Devers, qui a qualifié de «sidérante» la facilité avec laquelle elle a affiché «Dakhla-Maroc». En fait, il ne s’agit évidemment pas d’ignorance des réalités, mais d’un parti pris flagrant en faveur du Maroc et contre le Polisario.
Les dirigeants sahraouis ont tenu à rappeler que «les décisions et autorisations accordées à l’ONG Forum Crans-Montana par les autorités marocaines sur le territoire du Sahara occidental sont nulles et non avenues», hormis celles qui relèvent du régime de l’occupation militaire, tel que défini par le Droit international humanitaire, coutumier, c’est-à-dire limité à l’entretien des troupes et aux questions immédiates d’ordre public». Pour le Front Polisario, «toutes les sommes que l’ONG Forum Crans-Montana est susceptible de verser aux autorités marocaines, ou aux organismes qui se prétendent de droit marocain, sur le territoire du Sahara occidental, relèvent de la qualification d’assistance directe à une occupation militaire illicite, qui est le moyen de la colonisation d’un territoire souverain».
L’initiative de l’ONG suisse, si elle se concrétise par la tenue de son congrès à Dakhla, va certainement nuire aux efforts de l’ONU qui, à travers l’Envoyé personnel de son Secrétaire général, l’ambassadeur Christopher Ross, tente d’arriver à une solution politique juste, c’est-à-dire celle qui garantit l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.
L’ONG suisse ne pourra pas arguer qu’elle a été trompée par les autorités marocaines, ou qu’elle n’avait pas connaissance des données du problème. En réalité, l’opération marketing à Dakhla qui serait largement financée par le Maroc et l’un de ses nombreux avatars auxquels a recours le Makhzen pour masquer son occupation coloniale du territoire sahraoui et son refus de se conformer à la légalité internationale à la veille de l’échéance capitale du Conseil de sécurité qui est appelé à prendre des décisions importantes pour sortir du statu quo dans lequel le Maroc veut contenir cette question de décolonisation.
M. Bendib

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