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LES ÉTUDIANTS VEULENT STRUCTURER LEUR MOUVEMENT : Une conférence nationale à la prochaine rentrée

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Les étudiants ont marqué, hier, lors de leur 26e marche pacifique, le 63e anniversaire du Congrès de la Soummam. Une date qui rappelle la rencontre historique des chefs de la Révolution, un certain 20 août 1956, à Ifri Ouzellaguen, pour structurer la Révolution et se projeter sur l’Algérie indépendante.

Un hasard de calendrier à travers lequel beaucoup d’Algériennes et d’Algériens voient un signe de destin de l’Algérie de demain, qui se met en place aujourd’hui au cœur des manifestants pacifiques. Ceux qui sortent d’habitude dans la rue les vendredis, et qui ont tenu hier à accompagner la communauté estudiantine dans son action pacifique, n’ont pas manqué ce rendez-vous avec l’Histoire. Hier, en effet, une marche grandiose a été organisée par la communauté estudiantine à Alger. Les citoyens, des centaines de personnes de tout âge, ont rejoint la procession humaine, en soutien aux étudiants, jusqu’à former un véritable tsunami humain.

«Pour une véritable transition démocratique»
Un 26e acte pacifique animé d’un sentiment de patriotisme sous les couleurs nationales, que plusieurs citoyens ont tenu à marquer. Les marcheurs ont chanté l’hymne national avant de prendre le chemin de Bab Azzoun, à 10h30, depuis la Place des Martyrs. Parmi la foule, se trouve aussi une poignée de retraités de l’Armée, qui ont réussi à atteindre la capitale, après leur marche empêchée de dimanche dernier. L’affluence constatée au cœur d’Alger était plus importante comparativement aux mardis précédents, où une diminution du nombre des marcheurs aura été observée en raison des vacances à l’université. Une occasion de relancer la protestation et du coup «inciter les citoyens à marcher aux côtés des étudiants qui poursuivent leur marche sans répit durant tout l’été», témoigne une dame, accompagnée de ses trois enfants, croisée parmi la foule au niveau de la Place des Martyrs, point de raliement des étudiants. Tout au long de l’itinéraire de la marche, qui va de la Place des Martyrs jusqu’à la Place Maurice-Audin, en passant par la place Emir-Abdelkader, les manifestants ont réaffirmé l’appel «à une véritable transition démocratique.»

Appel à la libération des détenus du Hirak
Le nombre des manifestants était impressionnant. Des milliers de marcheurs ont battu le pavé des artères et boulevards de la Capitale. Alger a vibré ainsi une nouvelle fois à l’occasion du mardi estudiantin. Sous les cris de : «Non à Bensalah, Bedoui et Kamel Feniche», les manifestants ont appelé à «la dissolution» du FLN et du RND, comme revendications qui ne cessent de gagner en ampleur, aussi bien lors des manifestations populaires que du côté de la classe politique et de la société civile en général.
D’autre part, les marcheurs ont donné également une réponse à la démarche de dialogue menée par le Panel coordonné par Karim Younès. À l’adresse de l’ex-président de l’APN, la foule n’était pas allée avec de mots tendres. «Le peuple demande à Karim Younès de partir», pense un étudiant, accroché au niveau du quartier Bab Azzoun. Autres slogans repris en chœur, la libération des détenus du Mouvement non sans rappeler aussi le cas du moudjahid Lakhdar Bouregâa.

Halte symbolique devant le Centre Culturel Larbi-Ben-M’hidi
Arrivés sur les lieux, les étudiants ont marqué une halte devant l’historial du Centre culturel Larbi-Ben-M’hidi. Une occasion pour eux d’exprimer leur «indignation» et dénoncer une «campagne de désinformation» menée par des médias nationaux qui ont «ciblé» des jeunes du Rassemblement action jeunesse (RAJ). En effet, samedi, alors que le Panel était en réunion à Alger, des jeunes sont entrés dans la salle pour, à la fois, interpeller les compagnons de Karim Younès et s’opposer à sa démarche. Une occasion donc pour les étudiants de mettre les choses au clair. «Nous sommes tous des étudiants libres. Nous n’appartenons à aucun parti politique, ni syndicat. Nous œuvrons pour le bien suprême de l’Algérie depuis le 22 février», dira à ce propos un marcheur, qui dénonce une «tentative de récupération du hirak estudiantin.»
Comme lors de la structuration de la Révolution au cours de travaux du Congrès de la Soummam, les étudiants comptent aller vers un cadre organisé pour que le mouvement ne tombe pas entre les mains de «pseudo-représentants». Ainsi, certains parmi eux, rencontrés dans la marche, nous ont confié qu’une conférence nationale des étudiants «sera organisée à la prochaine rentrée universitaire», dont le but est de structurer leur mouvement.
Mohamed Amrouni

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