Accueil ACTUALITÉ Législatives 2017 : Les alliances pour contourner le déficit en suffrages

Législatives 2017 : Les alliances pour contourner le déficit en suffrages

0

Les prochaines législatives de 2017 ont fait ressurgir le projet d’alliance entre les partis politiques. Ainsi, à l’approche du rendez-vous, un certain nombre de coalitions ont vu le jour alors que d’autres se profilent à l’horizon.
Si jusque-là cette initiative est l’apanage exclusif de partis d’obédience islamiste, il n’en demeure pas moins que d’autres formations politiques pourraient épouser une telle démarche. Néanmoins, la question étant de savoir le ou les motifs derrière le recours au mode des alliances. En effet, c’est les deux partis islamistes, le FJD (Front pour la justice et le développement) et Ennahda qui ont ouvert le bal. Les deux partis dirigés respectivement par Abdallah Djaballah et Mohamed Douibi ont conclu une alliance le 20 décembre dernier. Il s’agit de la fusion des deux partis pour en faire un à même de réhabiliter la formation mère qu’est Ennahda. Tel est l’objectif de fond de cette initiative, même si dans l’immédiat, les deux alter égo se tournent le regard vers les prochaines législatives de 2017. En tout cas, le nouveau régime électoral dont la loi a été adoptée fin juin dernier compte des dispositions «contraignantes» aux partis, les minoritaires d’entre eux. En revanche, et par conséquent, elle renforce davantage ceux disposant d’une forte présence dans les assemblées élus, notamment au niveau des deux chambres parlementaires. S’agit-il dès lors d’un contournement de la nouvelle loi électorale ? Il est fort probable qu’il en soit le cas. Vraisemblablement, les deux formations islamistes vont élaborer des listes communes en vue de rivaliser avec les grosses cylindrées, à l’image du FLN et le RND. Ce n’est pas une première, lors des législatives de 2012, le MSP, El Islah et ce même Ennahda se sont regroupés autour de la coalition, dénommée AAV (Alliance de l’Algérie verte) qui siège comme troisième force politique à l’Assemblée populaire nationale. Du coup, cette démarche pour le moins salutaire a influé sur les autres partis du même courant. C’est le cas de le dire, puisqu’il y’a quelques jours le président du Front du changement (FCE), Abdelmadjid Menasra a révélé ses intentions de créer une alliance avec le MSP, dirigé par Abderrezak Makri. Selon lui, les discutions entre les deux formations se poursuivent et que celles-ci partagent une volonté d’aller vers la conclusion d’un front commun en prévision des législatives à venir. En effet, l’article 94 de cette loi stipule que l’éligibilité de la liste de candidature qui peut être présentée par un parti, un groupe de partis ou d’indépendants est tributaire de quelques exigences. Autrement dit, sa validation passe par trois possibilités sous forme de parrainage. La première impose aux partis l’obtention d’au moins 4% des suffrages au niveau de la circonscription électorale concernée par la candidature lors des dernières élections législatives. Pour la seconde, elle oblige le parti présentant une liste d’avoir au moins 10 élus au niveau de la même circonscription. Enfin, pour ceux qui n’ont pas la chance de remplir ces deux conditions, à savoir les partis se présentant pour la première fois ou bien les indépendants, il leur est exigé un parrainage recueillant au moins 250 signatures relevant de cette circonscription. À en conclure donc, qu’il s’agit par là d’autant de conditions qui ne facilitent pas la tâche pour les formations politiques à faible ancrage électoral, pour qu’elles empruntent, aujourd’hui, cette voix de recours qu’est l’alliance.
Farid Guellil

Taj n’est pas intéressé par le jeu des alliances
Pour sa première participation aux élections législatives, le parti Tajamou Amal Jazair (TAJ) voit grand. « On jouera un rôle essentiel et très important durant ces joutes électorales» dira d’emblée, Amar Ghoul, président de TAJ, lors d’une rencontre avec la presse, à l’issue d’une réunion ordinaire de bureau politique, tenue hier, au siège du parti à Alger. Pour les législatives de 2017, cette formation politique jeune, fondée en 2012, compte se présenter avec des listes électorales représentées à 80 % des jeunes militants du parti. Le président de TAJ a, toutefois, écarté toute alliance avec d’autres formations politiques avant les législatives. Amar Ghoul a qualifié la nouvelle année 2017 d’une année de défis et d’une étape décisive, vu le poids que représentent les élections législatives sur le futur du pays. Pour assurer plus de transparence dans l’élaboration des listes électorales, Amar Ghoul a souligné la mise en place d’une plateforme qui définit les critères de sélection par le bureau politique du parti. « Des critères et des modalités ont été inclus dans cette plateforme pour mieux encadrer les candidatures du parti dans les listes électorales. On a donné des instructions de la nécessité d’appliquer cette plateforme dans toutes les représentations du parti au niveau des wilayas et à l’étranger » expliquera Amar Ghoul. Amar Ghoul qui n’a cessé de mettre un lien entre les conjonctures internationales et la situation du pays, a mis en garde contre les dangers qui guettent le pays. Il a estimé que la sécurité est un sujet qui préoccupe non seulement notre pays, mais tous les autres pays de par le monde. En ce sens, il a dénoncé ceux qui sèment « la culture de désespoir » et a appelé tous les acteurs politiques à aider pour créer un climat de concurrence sereine entre les partis. Il a appelé, en ce sens, à faire bouclier contre ceux qui veulent faire de ces élections une source de tensions pour faire sombrer le pays dans le chaos, à l’instar de ce qui se passe en Libye ou en Tunisie. En outre, il a tenu à dénoncer les « agissements de quelques acteurs politiques », qu’il n’a pas nommés, mais qu’il juge d’irresponsables. « Beaucoup de politiciens formulent des propos irresponsables et irrationnels qui n’ont aucun intérêt pour la nation. Effectivement, nous avons des difficultés et des insuffisances. Mais à mon sens, il est irresponsable d’essayer d’exploiter ces défaillances pour vouloir embraser davantage la situation du pays » expliquera Amar Ghoul avant de recommander à la classe politique de relever le niveau de responsabilité. Par ailleurs, et abordant le volet économique, le chef de TAJ a considéré que la loi de finances 2017 est « une loi spéciale pour une conjoncture exceptionnelle». Comme il a reproché à ceux qui critiquent cette loi de finances de répandre des rumeurs et supputations exagérées sur l’effet de cette loi et de pousser vers la surenchère. Ghoul a défendu cette loi qu’il trouve contenir plusieurs dispositions positives. Il a expliqué que : « les experts dans le développement économique sont unanimes que les années 2017 à 2020 seront difficiles pour tous les pays, y compris les pays forts économiquement vu que la croissance globale est marquée par une stagnation dans les taux de croissance ».Il a souligné que cette loi vise à préserver les grands équilibres financiers du pays et à lui faire éviter une faillite.
Hamid Mecheri

Article précédentAu lendemain de la mise en œuvre des augmentations sur les prix du carburant : Près de 50% de baisse sur la demande
Article suivantNaftal : Une enveloppe de 564 milliards de DA allouée