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Le rôle de Mouloud Mammeri dans la préservation de l’Ahellil du Gourara souligné à Tizi-Ouzou

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Les participants à une journée d’étude sur Mouloud Mammeri ont souligné le rôle de cet écrivain et anthropologue dans la sauvegarde de l’Ahellil du Gourara, un genre poétique et musical et un chant polyphonique emblématique des Zénètes du Gourara, dans le sud algérien.
Hamid Billek, anthropologue, participant à cette rencontre placée sous le thème « Mouloud Mammeri, l’explorateur de l’Ahellil du Gourara », a précisé que le dossier pour le classement de l’Ahellil du Gourara sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel le l’humanité par l’UNESCO (classement intervenu en 2008) était essentiellement composé des travaux de Mouloud Mammeri sur cette facette de la culture algérienne. Yacine Si Ahmed, modérateur de cette journée d’étude, organisée en commémoration du 27éme anniversaire de la disparition de Mouloud Mammeri, a rappelé que c’est en explorant la région du Gourara, située au nord du Touat dans le Sahara algérien, que Mouloud Mammeri découvre la richesse culturelle inestimable de l’Ahellil et décide d’agir pour sa préservation. « Il constitue une équipe de recherche pluridisciplinaire afin de rassembler et recueillir la poésie et les chants polyphoniques traditionnels et transcrire les poèmes et les expressions populaires locales », a-t-il rappelé. Abordant le rôle l’Ahellil dans la société Zénète, Khirani Nourredine, chercheur au Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) d’Oran, a expliqué que cet héritage ancestral de la tribu des Zénètes, avec ses deux aspects profane et sacré, a une fonction « thérapeutique » car permettant à la communauté de se décharger du poids de la vie dure qu’elle mène dans un environnement difficile, et d’accepter la continuité de ce mode de vie. « La valeur de ce chant, qui exprime la philosophie de vie des Zénètes et leur vision du monde, est en relation directe avec leur volonté et leur détermination à perpétuer la vie dans un environnement difficile, le Sahara », a-t-il poursuivi. L’Ahellil du Gourara, tel que présenté par Mouloud Mammeri, est un chant exécuté en public et de nuit pour durer jusqu’à l’aube. Il se déroule sur trois parties ayant chacune son propre répertoire, à savoir le Mserreb qui se poursuit jusque vers minuit et qui est ouvert à tous, l’Awgrout, qui se déroule de minuit jusqu’à la fin de la nuit, et le Ttra qui commence à l’apparition de l’étoile du matin pour se poursuivre jusqu’au lever du jour, cette dernière partie étant réservée aux connaisseurs (maîtres de l’Ahellil). Les chanteurs d’Ahellil, les choristes dont le nombre peut se limiter à une vingtaine ou atteindre une centaine, se tiennent debout en cercle et au coude à coude. A l’intérieur du cercle, se placent un flûtiste et un chanteur soliste qui est le maître de cérémonie. Les chants sont ponctués de battements de mains. L’Ahellil est le prolongement d’une musique de haute culture sans doute très ancienne et l’un des modèles les plus achevés de la musique Amazighe, ont souligné les participants à cette rencontre.

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