Mohamed Ould Salek , ministre sahraoui des Affaires étrangères, s’est déclaré très satisfait des résultats du 32e sommet de l’Union africaine qui a contribué à renforcer les acquis de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
Contrairement à ce que prétend le chef de la diplomatie marocaine et les instruments de propagande du makhzen, le chef de la diplomatie sahraouie a indiqué que le sommet panafricain a clairement démontré que l’UA accorde un grand intérêt au conflit entre le Maroc et le Sahara occidental, à travers l’appui aux efforts consentis par l’émissaire onusien, Horst Köhler, pour le règlement définitif du conflit et la décolonisation du Sahara occidental. Pour le diplomate sahraoui, le sommet de l’UA a renforcé l’intérêt du règlement de la question du Sahara occidental tant au niveau africain que sur la scène internationale. « L’UA qui accorde une importance majeure au règlement du conflit entre la RASD et le Maroc, a annoncé à travers le président de la commission lors de la séance de clôture, que « des actions sont menées actuellement pour définir une feuille de route permettant à la troïka (issue du sommet de Nouakchott) de concrétiser les décisions de l’UA visant la résolution du conflit entre deux pays membres de l’UA en l’occurrence la RASD et le Maroc tout en contribuant aux efforts onusiens que mène le SG de l’ONU et son envoyé spécial visant la décolonisation du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique. Selon le ministre sahraoui, cette ferme volonté d’imposer la légitimité et les exigences de la charte constitutive de l’UA et les décisions prises par l’organisation continentale ont été «annoncés clairement quand le Maroc a voulu, dans une vaine tentative, dénaturer les décisions du sommet de Nouakchott pour ce qui est de la Troïka et du rôle de l’Union africaine pour faire avancer le processus de paix au Sahara occidental. Un processus élaboré par l’organisation panafricaine et sur lequel s’est appuyé l’ONU pour débloquer une situation voulue par Rabat. Par ailleurs et entre autres manœuvres du Maroc dénoncées par le chef de la diplomatie sahraouie , lorsque a été présentée la situation humanitaire en Afrique, le Maroc a tenté de contester les chiffres relatifs aux réfugiés sahraouis adoptés par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) qui a recensé plus de 176 000 réfugiés. Le ministre sahraoui a indiqué que la réponse de la commission de l’UA a été «très ferme» d’autant que le Maroc et son occupation coloniale du Sahara occidental a été et demeure à l’origine de la persistance de la situation difficile des réfugiés sahraouis depuis maintenant plus de 45 ans, début de l’agression marocaine contre le peuple sahraoui. Sur les droits de l’Homme, le sommet a évoqué une nouvelle fois les précédentes décisions de l’UA, demandant au Maroc de coopérer avec la commission africaine des droits de l’Homme et des peuples et de faciliter sa mission visant à s’enquérir sur l’état des droits de l’Homme dans les territoires occupés sahraouis et d’en soumettre un rapport. Ces décisions «exigent de l’occupant marocain la signature de la charte africaine y afférente», a ajouté le ministre sahraoui. Contrairement à ce qu’avancent les campagnes de propagande, les manipulations et mensonges du Maroc et aux déclarations de son MAE, le 32e sommet de l’UA a été un succès pour la cause sahraouie mais aussi pour les pays solidaires du peuple sahraoui. Ainsi en est-il de l’élection de l’Algérie, du Nigéria, du Kenya et du Lesotho en tant que membres au Conseil de paix et de sécurité de l’UA pour un mandat de trois ans , aux côtés de l’Égypte et du Rwanda, l’un des membres du mécanisme africain (Troïka). Ould Salek a, d’autre part, estimé que la participation de la RASD à la Conférence internationale sur la sécurité alimentaire, tenue à Addis-Abeba et organisée par l’UA, l’Organisation mondiale du commerce (OMC), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds international de développement agricole (FIDA), en plus de sa participation aux conférences de partenariat de hauts niveaux à Abidjan, Malabo, Maputo, Tokyo et Bruxelles, sont «des signes probants qui montrent, si besoin est, la bonne démarche de la RASD pour imposer son entière souveraineté. Des signes qui montrent aussi à l’occupant marocain, qui siège, faut-il le rappeler, aux côtes de la Rasd à l’UA ,la volonté du peuple sahraoui et sa marche irréversible à s’imposer au sein de la communauté internationale.
Mokhtar Bendib
Les Sahraouis rappellent à l’Espagne ses responsabilités
Le Gouvernement sahraoui a appelé l’Espagne à intervenir auprès des autorités d’occupation marocaine afin d’accélérer la résolution du conflit au Sahara occidental et promouvoir le processus de règlement onusien, qui garantit au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination, affirmant que la responsabilité historique et juridique de l’Espagne demeurera entière jusqu’au parachèvement du processus de décolonisation. Dans un communiqué, rendu public à l’occasion de la visite du souverain espagnol Philippe VI au Maroc, le ministère sahraoui de l’Information a rappelé la responsabilité de l’Espagne dans « la tragédie dont continue à souffrir, depuis plus de 45 ans, le peuple sahraoui du fait du manquement de l’Espagne à son engagement international d’organiser un référendum et la signature de l’accord tripartite de Madrid, qui constitue une trahison et un coup de poignard dans le dos du peuple sahraoui ». « Le Gouvernement sahraoui et le Front Polisario rappellent à l’État espagnol sa responsabilité historique, politique, juridique et morale en tant que force directrice, aux yeux du droit international, du Territoire du Sahara occidental, une responsabilité qui demeurera entière jusqu’au parachèvement du processus de décolonisation en permettant au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance, lit-on dans le communiqué . Saisissant cette visite en cette conjoncture, le Gouvernement sahraoui a tenu à saluer « les relations géo-historiques et culturelles liant l’Espagne et la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et le soutien du peuple espagnol au peuple sahraoui ». Par ailleurs, le Gouvernement sahraoui a réitéré sa condamnation du « rôle primordial et honteux » des gouvernements espagnols successifs dans le soutien et l’encouragement de l’occupation et l’invasion militaire marocaine illégale avec tout ce que cela suppose comme crimes ignominieux à travers la tentative d’extermination d’un peuple démuni et pacifique, en recourant aux massacres les plus féroces y compris par l’utilisation du napalm et du phosphore blanc, interdits au niveau international ». À ce propos, le gouvernement sahraoui a appelé le souverain espagnol à presser le Maroc d’accélérer la résolution du conflit au Sahara occidental, conformément à la charte et aux résolutions de l’ONU et de l’UA, afin de permettre au peuple sahraoui d’exercer ses droits légitimes à la liberté et à l’indépendance, de contribuer à l’instauration de la paix durable et de renforcer les opportunités de complémentarité et d’une véritable coopération dans la région et entre elle et l’Europe et le reste du monde. Il lance également un appel au Roi d’Espagne pour amener l’État d’occupation à lever le blocus imposé aux territoires sahraouis occupés et à « cesser ses flagrantes violations aux droits de l’homme et le pillage des ressources naturelles » et à « libérer les détenus de Gdeim Izik et tous les prisonniers politiques sahraouis, croupissant dans les geôles marocaines ». Le gouvernement sahraoui exhorte, en outre, le Roi Philipe VI à appuyer le processus onusien de règlement du conflit au Sahara occidental et à soutenir les efforts de l’Envoyé personnel du SG de l’ONU, Horst Köhler, pour la réussite des négociations de paix entre le Maroc et le Front Polisario. L’adoption par le Parlement européen de l’accord de pêche UE-Maroc incluant les territoires et les eaux territoriales sahraouis a suscité la condamnation du gouvernement sahraoui et du Front Polisario qui ont affirmé que la décision de l’EU constitue « une violation flagrante du droit international, du droit humanitaire international et du droit européen, notamment les arrêts rendus à ce sujet par la Cour de justice Européenne (CJUE) ».Le communiqué dénonce également « la position espagnole alignée sur la position française au niveau de l’UE et qui a été derrière l’adoption de l’accord UE- Maroc par le Parlement européen, et ce, une journée avant la visite du Roi d’Espagne au Maroc ». « une telle position constitue un appui, un encouragement, un laisser faire, voire une complicité de la part de l’Espagne et de l’UE quant aux pratiques d’invasion, d’agression, d’expansion et des graves violations des droits de l’Homme perpétrés par l’État d’occupation marocain à l’encontre des civils sahraouis et le pillage des ressources naturelles sahraouies », rappelle le Front Polisario .
M. B.