Après que les caméras de chaînes de télévisions ont montré le SG du FLN, Djamel Ould Abbès, quittant un meeting du parti à bord d’une Porsche, suscitant ainsi une nouvelle polémique, la direction du parti s’est précipitée à réagir «suite à ce qui a été rapporté sur les réseaux sociaux à propos de la possession du SG du parti d’une marque de véhicule de luxe».
Le SG du Front de libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbès, n’a rien à se reprocher dans l’affaire de la Porsche. Cette marque allemande de véhicules de luxe, qui a servi pour transporter, lors d’un meeting samedi dernier, le premier responsable du parti, mais qui est nullement sa propriété, affirmait la direction de communication du parti dans un communiqué lundi. « Nous tenons à apporter un refus catégorique quant aux informations selon lesquelles le propriétaire de cette voiture – la Porsche en question – est le SG du parti », explique le communiqué du FLN. Une réaction rapide intervenant deux jours seulement après que cette polémique a éclaté. « Nous soulignons que les déplacements du frère SG du parti, le docteur Djamel Ould Abbès, ainsi que les membres du bureau politique, lors d’animation de meetings, activités et rassemblements à travers toutes les wilayas de la République, se font par moyen de véhicules mis à leur disposition par les militants et sympathisants du parti», précise le même communiqué. Plus loin, le parti assure également que « le SG du parti tient personnellement à ne pas utiliser le véhicule de fonction mis à sa disposition en sa qualité de sénateur au Conseil de la nation en dehors du cadre de ses fonctions». Cependant, loin de la sérénité affichée, le parti veut mettre au plus vite un terme au flux de critiques, suite aux images de la Porsche utilisée par Ould Abbès. Des critiques, faussement fondées, mais qui risquent de fragiliser durement le parti majoritaire. En effet, la sortie d’Ould Abbès fut interprétée diversement par les internautes. Entre ceux qui considèrent ce geste comme un signe d’un «parti pris aux côtés des riches et d’hommes d’affaires» alors que son SG entonnait à tout va un «FLN du peuple», et ceux perçoivent un «goût anti nationaliste», car Ould Abbès a préféré un véhicule importé, de surcroît excessivement cher, aux véhicules montés localement, considérées officiellement comme la base naissante d’une véritable industrie automobile. Mais, les critiques les plus sévères – et les plus fondées également – viennent des militants de la base du parti. Selon plusieurs médias, des militants constantinois n’arrivent pas à digérer le fait qu’un «militant intrus» de leur wilaya, qui s’est présenté auparavant aux élections sous l’etiquetted’autres partis, a pu s’acheter les faveurs de la direction du parti, en empruntant seulement sa Porsche. Plus grave encore si les faits s’avèrent confirmés, la personne propriétaire de la Porsche est un élu du parti à l’APC de Constantine. Ould Abbès s’est-il renseigné sur la réputation du propriétaire du luxueux véhicule avant de s’engouffrer dedans ?, s’interrogent des militants. Alors que d’autres n’hésitent pas à pointer «une erreur politique» du SG du FLN que ses adversaires vont certainement tenter d’en tirer les dividendes.
Hamid Mecheri
