La grève illimitée du CNAPESTE, qui a secoué le secteur, a poussé les responsables de l’Éducation à se projeter vers le report de la date de la prochaine session de l’examen du Baccalauréat. Pour ce faire, le département de Benghabrit a décidé de lancer une consultation sur sa proposition. Il s’agira de maintenir la date arrêtée à ce rendez-vous, fixé initialement du 3 au 7 juin, ou bien de décaler la période d’examen (du 19 au 24 juin).
C’est sur sa page facebook, que Nouria Benghabrit a fait l’annonce. « Soucieux d’assurer les meilleures conditions pour les élèves, le ministère de l’Éducation nationale, en accord avec les partenaires sociaux, va lancer une large consultation pour fixer la date de l’examen du Baccalauréat», indique le message de la ministre. Cette consultation, a expliqué Benghabrit, portera sur le maintien de la date de cet examen fixée du 3 au 7 juin prochain ou son changement pour la période allant du 19 au 24 juin 2018. Cette décision a été prise lors d’une rencontre entre la ministre et plusieurs syndicats du secteur. La rencontre a porté sur l’examen des revendications socioprofessionnelles, ainsi que les répercussions de la grève des enseignants sur la scolarité des élèves. Il convient de noter, à ce propos, que plusieurs syndicats du secteur et des associations des parents d’élèves ont affiché leur soutien à la décision de report de la date des examens du Baccalauréat pour se tenir après le mois de Ramadhan afin d’accorder le temps nécessaire aux candidats et leur permettre de passer cet examen dans des conditions psychiques et pédagogiques adéquates notamment après les perturbations causées par la grève des enseignants. C’est le cas, entre autre, de l’UNPE affiliée à UGTA la FNTE relevant du SNAPAP et la Fédération nationale des associations de parents d’élèves (FNAPE). Dans une déclaration à la presse, l’UNPEF, Dziri Sadek, a indiqué que le report de la date du Baccalauréat après le mois de Ramadhan servirait mieux l’intérêt des élèves en dépit des difficultés auxquelles les professeurs seront confrontés lors de la correction qui pourrait être reportée au delà du 4 juillet, date de leur sortie en vacances. De son côté le secrétaire général de la FNTE, Belamouri Laghlid a souligné que le report de la date du Baccalauréat, permettrait aux élèves de passer cet examen dans de meilleures conditions, d’autant plus que la date prévue auparavant coïncidait avec le mois de Ramadhan ; ce qui impacte négativement sur le rendement des élèves et leur concentration. La même position a été exprimée par le secrétaire général du SATEF, Boualem Amoura, qui a affirmé que le report du BAC après le mois de Ramadhan offrira aux élèves davantage de temps ainsi qu’aux employés qui assureront l’encadrement de cet examen. Si le report de la date du Baccalauréat serait décidé, cela permettra le rattrapage des cours perdus à cause de la grève, a-t-il ajouté. Dans le même contexte, la présidente de la FNAPE, Djamila Khiar, s’est dit en faveur du report de la date du Baccalauréat, soulignant qu’il s’agit d’une revendication soulevée par la fédération au ministère de l’Éducation après avoir suivi de près les retombées de la grève enclenchée par le CNAPESTE. À ce propos, elle a fait savoir que le site de l’Office national des examens et concours (ONEC) sera ouvert prochainement pour une durée de 48 heures en vue de consulter les futurs candidats au Baccalauréat, ajoutant que le ministère, une fois les avis des élèves et des associations des parents d’élèves rassemblés, décidera du report ou du maintien des dates fixées précédemment. Par ailleurs, le CNAPESTE et le Syndicat du Conseil des lycées algériens (CLA) ont exprimé, quant à eux, leur attachement de maintenir l’examen du Baccalauréat à la date fixée précédemment, estimant que le report de la date est inutile étant donné que l’intervalle entre les deux dates proposées (15 jours) est insuffisante pour rattraper les cours perdus à cause de la grève. De son côté, le coordonnateur national du SNAPEST, Meziane Meriane a indiqué que cette question exigeait la publication du rapport de la commission nationale de suivi des programmes sur le taux d’avancement des cours dans les wilayas touchées par la grève, estimant qu’il est inutile de reporter la date du Baccalauréat si cet intervalle n’est pas consacré à la poursuite du rattrapage des cours.
Ania Nait Chalal