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L’AMBASSADEUR SAHRAOUI EN ALGÉRIE, ABDELKADER TALEB OMAR : « Le peuple sahraoui est le seul détenteur de l’acte de propriété du Sahara occidental »

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Invité, hier, au Forum du Courrier d’Algérie, l’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique à Alger, Abdelkader Taleb Omar a affirmé que la volonté et la détermination du peuple sahraoui à arracher son indépendance ébranleront le système colonial marocain au Sahara occidental.
Lequel par sa nature « expansionniste » similaire à l’entité sioniste, est « un danger et une menace  sur la paix et la sécurité dans la région nord-africaine». Quant au recours de Rabat par l’usage coutumier aux lobbies sionistes, pour décrocher des actes de pseudo -reconnaissance de « la marocanité » du Sahara Occidental, le diplomate sahraoui dira que « ce n’est nullement à un président d’un pays étranger de décider du destin d’un peuple » en référence à la décision de Trump, mais « c’est au peuple sahraoui et à lui seul de décider de son sort et de son destin ». affirmant que « seul, le peuple sahraoui est détenteur de l’acte de propriété de sa terre le Sahara occidental » l’invité du Forum lance à l’adresse de l’occupant marocain qu’ « aucun autre, dont l’ex-président américain Trump, n’a la légitimité et encore moins le droit de délivrer un acte de propriété des territoires sahraouis », assurant que « la volonté et la détermination du peuple sahraoui à vivre libre et indépendant sur son Sahara occidental a mis et mettra en échec toutes les manœuvres  et le fait accompli marocain.» Rappelant la large expression de condamnation de l’officialisation des relations entre Rabat et l’entité sioniste, par les citoyens marocains, les peuples de la région, la scène arabe, dont le peuple palestinien et d’autres régions du monde, l’invité du forum affirme que le Maroc « est confronté aux conséquences » de la reprise officielle des relations entre Rabat et l’entité sioniste, après les avoir entretenues des décennies durant à l’abri des projecteurs, «sans voir gagner» à changer la nature du conflit, sur la dernière question de décolonisation en Afrique inscrite sur l’agenda des Nations unies (ONU). Ne manquant pas de mettre en avant, la coïncidence non sans hasard de l’officialisation des relations marocaines avec l’entité sioniste sous l’ère du gouvernement dirigé par le parti islamiste (PJD) de Saad Edine El-Othmani, signant et célébrant côte à côte, avec la délégation israélienne officielle dépêchée à Rabat, l’ambassadeur sahraoui rappelle que les « deux systèmes coloniaux et expansionnistes », à savoir l’entité sioniste en Palestine et le Maroc au Sahara occidental «n’ont fait que sceller leur coopération, visant en vain » affirme-t-il «  à faire taire la voie des peuples en lutte pour leur dignité et l’indépendance » . N’écartant pas le recours coutumier par le Maroc aux services de l’entité sioniste, comme ce fut le cas dans les années 80 avec la construction du mur séparant en deux le Sahara occidental, l’ex-Premier ministre sahraoui affirme qu’ « aucune arme n’est plus forte que la volonté d’un peuple aspirant et luttant pour son indépendance », cette volonté même, rappelle l’invité, à l’origine « de la fin des systèmes coloniaux de grandes puissances dans diverses région du monde ». Pour rappel, le peuple sahraoui a renoué avec sa lutte armée de libération, en réaction à la violation, le 13 novembre par le Maroc du cessez-le-feu de 1991, de l’ONU, conclu entre Rabat et le Front Polisario, en prévision de la tenue du référendum d’autodétermination, en application du droit international et des résolutions de l’ONU, laquelle consultation référendaire n’a pas eu lieu, 29 années après, en raison des désengagements de Rabat avec le soutien, principalement de la France, membre au Conseil de sécurité, détenteur du droit de véto.

Les Nations unies ont failli, en raison de la complicité de membres de son Conseil de sécurité avec le système colonial marocain au Sahara occidental
Expliquant qu’après s’être senti floué par l’ONU qui reste redevable du parachèvement du processus de décolonisation au Sahara occidental, contrarié par les tergiversations et les désengagements de l’occupant marocain des Accords de 1991, refusant de se plier au Droit international, par la tenue du référendum, l’ambassadeur sahraoui Abdelkader Taleb Omar pointe « la responsabilité  de la France » par son soutien inconditionnel au royaume chérifien. La politique partisane de Paris, en faveur du Maroc et de sa politique coloniale au Sahara occidental a fortement contribué à bloquer le processus de règlement pacifique de la décolonisation du Sahara occidental; il est temps, dira l’invité du forum que « le France prenne conscience de la gravité des conséquences de la non-application du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui ». Le parti-pris de la France avec le Maroc et la politique expansionniste marocaine n’a fait, selon l’ambassadeur sahraoui que « générer et alimenter des tensions  et l’insécurité dans notre région », alors que les missions premières des membres du Conseil de sécurité et la préservation de la paix et la sécurité internationales, notamment s’agissant du Sahara occidental, par le respect et l’application du Droit international, lequel stipule, la parachèvement du processus de décolonisation, par la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Rappelant avec insistance que le peuple sahraoui est déterminé à poursuivre sa lutte et sa marche vers l’indépendance, «  en toutes circonstances et contextes » et si le Maroc espérait voir le temps amoindrir ou affaiblir sa détermination et sa volonté, le Maroc et ses soutiens doivent se raviser et comprendre, ainsi que l’ONU, que « le peuple sahraoui , au fil des générations a montré sa cohésion et sa détermination à aller à l’avant, jusqu’au jour d’aujourd’hui, par la jeunesse qui compose les rangs de l’armée de libération du peuple sahraoui ». L’ONU et son conseil de sécurité dira le conférencier « ont échoué à faire valoir la force du droit international au Sahara occidental » en faisant perdurer la colonisation marocaine outre, dira-t-il, « la non nomination depuis mai 2019 de l’envoyé spécial du SG de l’Onu pour le Sahara occidental », lequel poste devra être occupé par une personnalité de poids et intransigeant en matière de respect des textes et des principes de la charte de l’ONU. S’agissant du dernier Sommet de l’Union africaine (UA), lors duquel, la question du Sahara occidental a fait l’objet d’un traitement, en vue de venir à bout de la dernière question de décolonisation en Afrique, l’ambassadeur affirme qu’ « il y a eu échec encore une fois des manœuvres marocaines » lors du-dit sommet. Poursuivant, il dira que le royaume chérifien a « reçu une gifle » lors du dernier Sommet de l’institution africaine, par notamment « la non-élection des candidats marocains » dans le cadre du renouvellement des commissions de l’UA. Un échec qui renseigne, on ne peut mieux, selon notre invité, hier, au forum, des limites du recours au lobbying et autres moyens pour gagner des voix ou des soutiens, auxquels s’est livré le Maroc depuis son adhésion à l’UA. L’occupant marocain, qui siège à côté de la RASD, membre fondateur de l’UA, « est perçu comme un occupant qui viole par cette occupation un principe constitutif, de la charte de l’Union africaine » que Rabat, rappelle l’ambassadeur, a paraphé pour être admise au sein de l’Institution africaine. Plus loin dans ses réponses, l’invité mettra en avant, la décision africaine de réinscrire la question du Sahara Occidental sur l’agenda de ses priorités, concluant que le peuple sahraoui est déterminé à mener sa lutte jusqu’à l’autodétermination et à l’indépendance et « sa mobilisation est exemplaire » à tous les niveaux, notamment sur le front de la lutte armée et la résistance des Sahraouis des territoires occupés, pour en découdre avec les forces brutales de l’occupation et de l’expansionnisme marocain.
Karima Bennour

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