L’ambassadeur de Palestine à Alger, M. Amine Ramzi Maqboul, qui intervenait hier au Forum d’El Moudjahid, à l’occasion de la Journée du Chahid palestinien coïncidant avec la journée du 7 janvier, n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger « certains » États arabes, les accusant de s’aligner sur la position américaine quant au règlement de l’un des plus vieux conflits au monde. « Le sionisme ainsi que l’impérialisme américain travaillent contre l’édification d’une Palestine libre et indépendante. Mais aussi des États arabes réactionnaires qui se joignent aux manœuvres et aux combines dont le but est de freiner cette édification », a-t-il déclaré.
Insistant sur le fait que « la lutte contre les Palestiniens se fait avec des mains arabes », l’ambassadeur a, cependant, refusé de citer nommément lesdits États. « Le premier martyr palestinien est mort d’une main arabe », rappelle-t-il, tout en veillant à faire la distinction entre « peuples » et « États ». « Il n’y a pas un peuple arabe qui ne soit pas du côté des peuple palestinien dans sa lutte pour la liberté et la dignité, ce qui n’est pas le cas de tous les États », a-t-il martelé, rappelant que le conflit a, depuis son début, fait quelques 600 000 martyrs – chiffre approximatif, car on ne dispose pas de statistiques – , dont 250 000 depuis 1965.
Faisant un bref historique de la lutte du peuple palestinien ainsi que des manœuvres de l’Etat sioniste épaulé par l’administration américaine, l’invité de l’Association Mechâal Echahid (l’initiatrice de la rencontre), le conférencier s’étalera longuement sur le « Plan Trump » qui, entre autres, a donné, « en toute insolence et inconscience », Jérusalem pour capitale à Israël. « Aucun palestinien n’a accepté un tel plan », dira l’ambassadeur qui répondait à la question de savoir s’il y aurait une quelconque partie palestinienne favorable à la façon de faire de l’administration américaine. S’agissant de la plainte déposée, il y a un peu plus de quatre ans, par la Palestine contre des responsables israéliens auprès de la CPI (Cour pénale internationale), pour crimes de guerre (assassinat d’enfants et de femmes sans défense, entre autres), l’ambassadeur s’est montré optimiste. « Nous avons présenté des preuves irréfutables », dira-t-il. Et d’ajouter : « Si nous arrivons à faire juger des responsables israéliens, ça sera, à ne pas douter, une grande victoire ».
Rappelons que la Palestine est, depuis le 7 janvier 2015, membre de la CPI, ce qui permet à cette instance d’enquêter sur les allégations de crimes commis par des dirigeants israéliens. « Une grande victoire », avait-on clamé alors. Le conférencier, qui est longuement revenu sur le dévouement de l’Algérie à la cause palestinienne, a, en toute, rappelé que de plus en plus d’États (quelques 136 à ce jour) reconnaissent l’État palestinien, ce qui, selon lui, affaiblit Israël et freine le zèle de l’administration Trump à imposer des solutions qui ne travaillent que les intérêts de l’État sioniste.
Le conférencier est également revenu sur les divisions inetrpalestiniennes, qualifiées, à juste titre, de « cadeau pour l’occupation », avec lesquelles l’Autorité palestinienne voudrait en finir. « D’ailleurs, dira-t-il, les élections auxquelles Mahmoud Abbas appellent entrent dans cette logique. Elles visent à mettre un terme à la division, faire barrage à la discorde et mener vers l’Union nationale ».
Hamid F.
