Plusieurs médecins, tous corps confondus, se sont rassemblés, hier, au niveau des différents établissements hospitaliers à travers le territoire national. Au niveau d’Alger, la corporation médicale composée des assistants, résidents et internes, ont tenu un rassemblement au niveau du Centre hospitalo-universitaire (CHU) Mustapha Pacha.
L’union fait la force ! C’est désormais la nouvelle devise pour élargir la protestation dans le secteur de la Santé. En effet, les collectifs autonomes du secteur (Camsa, Camra, Caima) ont appelé à des rassemblements au niveau des établissements hospitaliers, outre de recourir aux grèves. Le vent de solidarité entre les syndicats s’abat sur le département du professeur Mokhtar Hasbellaoui. Celui-ci qui fait face à une grève acharnée des médecins résidents qui dure depuis plus de quatre mois, doit encore essayer de désamorcer la contestation qui secoue les spécialistes et les internes. Ainsi, ces derniers ont entamé hier, leur première action sur le terrain à travers des rassemblements communs et une grève de deux jours pour les spécialistes (assistants), sans oublier le maintien du boycott du stage de trois mois des internes. Tôt dans la matinée, les médecins se sont rassemblés au niveau du CHU Mustapha Pacha, pour entamer leur rassemblement, durant lequel ils ont scandé plusieurs slogans pour dénoncer leurs conditions de travail. Comme à l’accoutumée, l’établissement a été encerclé à l’entrée par les forces de l’ordre qui étaient prêtes à éviter tout dérapage ou tentative d’investir les rues de la capitale. Bien que la majorité des manifestants étaient des internes, ces derniers étaient soutenus lors de ce sit-in par les résidents et spécialistes. Le Collectif autonome des internes en médecine algériens (Caima) a dénoncé ce qu’il qualifie de « silence de la tutelle devant leurs revendications légitimes» et a exprimé sa «solidarité» avec les résidents qui se battent «contre l’injustice et les inégalités sociales». Les internes, présents en force à ce sit-in, ont scandé plusieurs slogans, pour exprimer leur ras-le-bol quant à leurs conditions de travail.
«Pas d’ambulance, l’interne est là… pas de pharmacien l’interne est là… pas d’infirmière, l’interne est là…, pas de secrétaire l’interne est là…, pas de formation personne n’est là ! », criaient-ils de toute leurs voix. L’on pouvait également entendre des slogans marquant la solidarité entre les corps médicaux. «Tous, tous solidaires, résidents et internes», scandaient-les médecins. De surcroît, les internes ont brandi plusieurs pancartes pour réclamer la révision de leur statut. « L’interne est un étudiant et non agent polyvalent», ont-ils écrit.
Quant à la grève cyclique de deux jours (26 et 27 mars) des spécialistes, elle s’est déroulée « dans de bonnes conditions et avec un suivi massif», ont assuré les membres du Collectif autonome des médecins spécialistes algériens (Camsa). Même si à l’heure ou nous mettons notre article sous presse, le taux de suivi du premier jour de la grève n’a pas été arrêté, il n’en demeure pas moins que les représentants des spécialistes affirment que la mobilisation a été «massive».
Pour le Camsa, cette grève et journée de protestation révèlent que le corps médical est «uni» pour «un seul cri» de révolte face à un système de santé défaillant.
Notons que les spécialistes et les internes ont décidé d’entamer des mouvements de contestations en guise de solidarité avec les résidents, mais aussi pour faire valoir une série de revendications, dont la sécurité, la révision du statut de l’interne et celui du spécialiste, la réforme de la loi de la santé et l’amélioration des conditions de travail.
Lamia Boufassa