La présidente de la Commission sahraouie contre l’occupation marocaine, Aminatou Haidar, a réaffirmé que le seul principe capable de garantir une solution juste et durable au conflit du Sahara occidental réside dans la reconnaissance du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination. Dans une interview accordée lundi à la télévision espagnole, la militante des droits humains a rappelé que le Maroc ne détient aucune légitimité sur un territoire toujours inscrit par l’ONU parmi les territoires non autonomes. « Personne ne peut se substituer au peuple sahraoui dans l’exercice de son droit à décider librement de son avenir », a-t-elle insisté. Revenant sur la situation sur le terrain, Haidar a dénoncé avec vigueur la persistance de la répression marocaine, estimant que le régime d’occupation poursuit une politique d’effacement de l’identité et des droits fondamentaux du peuple sahraoui, au premier rang desquels figure le droit à l’autodétermination. La défenseure sahraouie a rappelé que les Sahraouis ne représentent plus aujourd’hui qu’environ 25 % de la population dans les territoires occupés, conséquence directe, selon elle, des politiques systématiques de marginalisation, de transfert de populations et de répression menées par le Maroc depuis des décennies. Aminatou Haidar a également attiré l’attention sur une nouvelle forme de répression, qu’elle qualifie de « répression économique silencieuse ». « Le Maroc a déplacé ses méthodes : du recours à la torture et aux arrestations directes, il passe désormais à un contrôle économique visant à asphyxier les Sahraouis, à les forcer à quitter leur terre ou à se soumettre », a-t-elle expliqué. Pour elle, les politiques d’exclusion et de marginalisation n’ont d’autre but que d’affaiblir la résistance pacifique, toujours profondément enracinée dans la société sahraouie malgré la dureté des conditions d’occupation. La militante a souligné que l’occupation n’a pas réglé la question du Sahara occidental, mais au contraire a aggravé la blessure d’un peuple privé de liberté, dénonçant le silence et la passivité de la communauté internationale face à l’une des dernières colonies d’Afrique. Cette prise de position coïncide avec la diffusion, sur la chaîne espagnole La Sexta, d’un programme présenté par le journaliste El Gran Wyoming, consacré à la situation des Sahraouis sous occupation marocaine. Intitulé « Les Sahraouis, cinquante ans après l’occupation marocaine du Sahara occidental », le reportage a mis en lumière la tragédie d’un peuple oublié et dépossédé de ses terres. Le présentateur y décrit le peuple sahraoui comme « un peuple occupé, abandonné et trahi », rappelant au public espagnol la responsabilité historique de l’Espagne dans le sort de son ancienne colonie. « L’Espagne a laissé le Sahara occidental victime d’un marché politique entre Madrid et Rabat, en contradiction flagrante avec les résolutions de l’ONU affirmant le droit des Sahraouis à l’autodétermination », a-t-il déclaré. Le programme a également souligné que cinquante ans après la “Marche verte”, le Sahara occidental demeure le théâtre d’une occupation militaire et d’une privation systématique de libertés. Le journaliste a établi un parallèle frappant entre la situation du peuple sahraoui et celle du peuple palestinien, tous deux confrontés, selon lui, à des décennies d’occupation, de dépossession et de silence international. Ainsi, Aminatou Haidar continue d’incarner la voix intransigeante d’un peuple qui, malgré la répression, refuse de renoncer à son droit fondamental à l’autodétermination. Son message, relayé depuis l’Espagne, rappelle à l’Europe et au monde que le Sahara occidental reste une plaie ouverte du colonialisme moderne, et que le temps de la justice n’est pas encore venu pour le peuple sahraoui.
M. S.















































