À l’appel de leur Coordination nationale, les retraités et les radiés de l’Armée nationale populaire, ont tenté de marcher pacifiquement, hier, sur Alger, depuis plusieurs wilayas, en direction du siège du ministère de la Défense nationale. Mais les retraités, invalides et les radiés de l’ANP ont été empêchés de mener leur action par un important dispositif sécuritaire composé par la gendarmerie et la police. En conséquence, cet état de fait a engendré un blocage des différentes entrées de la capitale, ce qui a provoqué le ralentissement de la circulation routière. Aux premières heures de cette journée, les citoyens ont dénoncé ce blocage, à travers les réseaux sociaux, tandis que l’accès à la capitale était quasi-impossible. Les manifestants, issus de plusieurs wilayas du pays, essentiellement de l’Est, n’ont pas parvenu à atteindre Alger. Sur des vidéos publiées sur Facebook, certains manifestants ont affirmé qu’ils allaient commencer le mouvement de marche très tôt le matin. Mais «on nous a empêchés d’aller plus loin. Des barrages filtrants ont été mis en place sur les grandes routes, sur l’autoroute Est-Ouest et aux abords des gares ferroviaires et stations de bus», signale un ancien militaire de Tébessa radié des rangs de l’ANP. Et de poursuivre que « c’est une injustice ! On souffre le martyre, parce que nous avons réclamé seulement notre droit absolu, après des années de service (…)»
Ajoutant qu’« un militaire radié n’a aucun droit social comme tout citoyen algérien. Mon cas n’est pas unique. Des centaines de militaires qui sont là n’ont pas le droit aux aides sociales à cause de notre âge et surtout de notre statut de contractuels. Nous avons des familles à charge. Moi, j’ai trois enfants et je n’ai pas la possibilité de réintégrer l’armée, comme le réclame une bonne partie des anciens militaires ayant vécu la décennie noire», déplore-t-il, en insistant sur le fait que cette période tragique de l’histoire nationale «soit prise en considération» à leur égard. Rappelons que la Coordination nationale des retraités et des radiés de l’ANP revendique « la révision à la hausse des pensions des retraites allouées, la revalorisation des primes de blessures, l’octroi des licences de taxi et de cafétéria pour les retraités de l’ANP, l’accès aux logements sociaux et lots de terrain ainsi que la prise en charge médicale de qualité pour les retraités de l’ANP atteints de maladies et autres. » Les retraités de l’ANP ne semblent pas trouver d’autres moyens d’action pour faire entendre leurs voix et pour faire connaître leurs souffrances à l’opinion publique nationale, en tentant, notamment de marcher sur Alger.
Med Wali
