Pas de marche arrière pour l’Intersyndicale qui a entamé, hier, sa deuxième phase du mouvement de grève cyclique déclenchée lundi et mardi derniers.
Le regroupement syndical fait état d’une réussite de l’action avec des taux de suivi qui dépassent les 50% dans la plupart des secteurs d’activités en grève. Le secteur de l’Éducation était classé en tête avec 75,30% du taux de participation.
Pour la seconde fois et en l’espace d’une semaine, plusieurs secteurs ont été paralysés par un débrayage national des travailleurs de la Fonction publique. Rien ne semble arrêter les contestataires déterminés à faire pression sur le gouvernement pour le maintien de la retraite anticipée sans condition d’âge qui risque d’être supprimée au début de l’année prochaine. Les enseignants aux côtés des praticiens de la santé publique sont les catégories ayant répondu en masse au mot d’ordre de grève. Hier, encore, les cours n’ont pas eu lieu dans les trois paliers scolaires du secteur de l’Éducation nationale. Aux lycées Hamia et Saâd-Dahleb à Koub,a ainsi que le lycée Ibn-El-Haythem à Ruisseau, les élèves n’ont, effectivement, pas eu cours. C’était pratiquement le même scénario de la semaine précédente. Alors que grand nombre d’élèves sont rentrés chez eux, d’autres sont restés aux alentours de leurs établissements. «Nous sommes pris en otage et l’on nous fait perdre beaucoup de temps», a soutenu une élève en classe terminale qui s’inquiète sur les répercussions de la grève sur l’avancement des cours. «Déjà que les programmes sont trop chargés. On va certainement nous ramener pendant les vacances pour rattraper les retards», a-t-elle pensé. Du côté des polycliniques, la situation demeure la même. Les médecins généralistes n’ont pas fait de consultations, ce qui a provoqué l’ire et l’indignation des patients. Dans un communiqué, rendu public en début d’après-midi, la commission chargée de surveiller les taux de suivi de la grève installée au siège de l’Union nationale des professionnels de l’éducation et de la formation (Unpef) à Alger, se félicite du niveau très élevé de participation au débrayage.
La commission fait état d’un taux de suivi de 58,33% dans le secteur de l’administration publique incluant trois activités, à savoir les employés des APC, l’enseignement supérieur et la santé. Le secteur de l’Éducation nationale a enregistré selon, le communiqué, 75,33% contre 74% dans le secteur de la santé incluant (les praticiens de la santé publique). La formation professionnelle a enregistré de son côté un taux de participation estimé à 52%.
Le secteur de l’agriculture qui inclut les vétérinaires aurait enregistré un taux de 85,5%. L’Intersyndicale qui insiste dans son communiqué sur sa volonté de poursuivre son action dénonce les mesures répressives prises à son encontre. Rappelant que ses revendications tournent autour du maintien de la retraite anticipée, l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs, ainsi que la participation des Syndicats autonomes dans l’élaboration du Code du travail, l’Intersyndicale appelle à l’ouverture des portes du dialogue avec le gouvernement. Il convient de signaler que les paramédicaux décident de se retirer de l’Intersyndicale après les assurances du ministère de la Santé faisant état de leur classification dans la catégorie des métiers pénibles.
Ania Nait Chalal
