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La classe politique et la société civile condamnent l’usage de la violence comme expression de revendication : Appels unanimes à l’apaisement

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Y a-t-il, réellement, une prise de conscience de la classe politique et autres acteurs de la scène nationale sur les dangers qui guettent le pays, suite aux dernières émeutes violentes qui ont ébranlé la ville de Béjaia, ces derniers jours, suite à des appels anonymes pour une grève générale, dénonçant la hausse des prix des produits alimentaires et autres augmentations de taxes, induites par la loi de Finances-2017?

Cela dit, la contestation qui se voulait calme contre la cherté de la vie et qui fut menée par des individus, non encore identifiés, tourne au cauchemar, et le résultat est effrayant. Il y a eu des destructions de biens publics et privés incendiés, des routes coupées, des locaux de commerce pillés et saccagés, et des affrontements avec les services de police ont été enregistrés. Ce qui s’est passé dans la ville de Béjaia est pour le moins grave pour ne pas être souligné. C’est, en fait, un glissement vers l’inconnu. Toutefois, les appels au calme sont unanimes suite aux violences survenues. Ils ont condamné, haut et fort, ces actes de saccage et autres déprédations signalées. Car aucun citoyen algérien ne veut revivre, présentement, une fois de plus un autre épisode de violence. Même si tout un chacun se pose cette question accablante, à qui profite ce qui s’est passé à Béjaia? Il faut admettre que, pour une fois, la nouvelle donne, induite par cette nouvelle flambée de violence, a fait réagir les hautes autorités de l’État. En effet, de la ville de Guelma, où il était en visite officielle, le ministre de l’Intérieur a été ferme. Les lois de la Républiques sont intransigeantes pour «ces fauteurs de troubles», tout en soulignant que «le vandalisme n’est pas un acte civilisé», et que toute revendication citoyenne dans un cadre pacifique «est légitime». Sur ce même registre, certains partis politiques ont condamné ces actes de violence, et appellent à la vigilance. Autrement dit, même si le pays traverse une période difficile, personne n’a le droit de soufler sur la braise. Pour le FLN, la vigilance est de mise, en ces temps difficiles que traverse le pays. Ce parti a appelé le peuple algérien à ne pas donner l’occasion à «ceux qui veulent ramener le chaos au pays». Pour le MSP, qui condamne ces émeutes violentes, celles-ci ne sont pas un cas isolé, il faut les situer dans le contexte global qui caractérise le monde d’aujourd’hui; et il faut démasquer, selon lui, les véritables instigateurs de ces émeutes.
Le Parti des travailleurs (PT), lui, appelle le gouvernement à s’armer d’intelligence et de prudence pour ne pas recourir à la précipitation et à la répression, tout en demandant aux autorités publiques de revoir leur copie, concernant la LF-2017 qui est à l’origine, d’après lui, de cette grande panique parmi la population.
Le RND, de son côté, accuse des mouvements extrémistes qui seraient impliqués dans ces actes de violence.
Le FFS, qui est un parti ancré dans la région, a, lui aussi, réagi aux actes survenus dans plusieurs localités de Béjaia, à travers la fédération de cette wilaya. Tout indiquant suivre la situation de tout près, le plus vieux parti d’opposition condamne les violences, et appelle les jeunes en particulier à faire preuve de vigilance, de lucidité, et à mener leurs revendications légitimes, pacifiquement. Le parti fondé par le défunt Hocine Aït-Ahmed a par ailleurs incombé la responsabilité du recours à la violence au pouvoir, qu’il accuse de «s’opposer à toute alternative politique démocratique».
De son côté, le bureau régional du RCD à Béjaia a fait part de son regret de la tournure prise par les événements survenus dans cette région et recommande aux manifestants d’observer la vigilance. Le parti de Mohcine Bellabas, se disant «contre la violence, contre l’anarchie et contre le chaos», montre d’un doigt accusateur «certains cercles du pouvoir», à l’origine, selon lui, de cette situation.
Dans un communiqué rendu public, lundi, la Laddh appelle également, de son côté, au calme et à l’apaisement. Aussi, cet organe des Droits de l’Hommes a invité le gouvernement à s’occuper des couches sociales défavorisées, dont la dégringolade du pouvoir d’achat serait, selon elle, le facteur qui favorise la montée du front social. D’autres personnalités politiques ont aussi réagi à l’instar de l’ex-cadre du RCD, Nordine Ait Hammouda. Dans un communiqué rendu public, il estime que si la contestation par voie pacifique est légitime, en revanche la dérive vers la « violence incontrôlable » doit interpeller tout le monde. Dans contexte, l’ex-député prend pour cible le pouvoir, lequel étant responsable selon lui du «marasme social».
Enfin, loin de toute surenchère, il faut dire aussi que nous sommes face à une urgence nationale pour préserver la paix et la sérénité dans ces moments de crise qui frappent le pays; car, confrontés à un recul drastique de leur pouvoir d’achat, les Algériens vivent un véritable malaise, induit par une loi de Finances rigoriste qui impose plus d’austérité aux Algériens? Il faut agir et il n’est pas encore trop tard. En tout état de cause, même si les voix qui appellent à la sagesse et au calme se font nombreuses, seront -elles entendues? Bien que certaines contestations d’ampleur nationale nécessitent bien entendu une réponse directe du gouvernement. Ce qui revient à dire que quelles que soient les motivations des protestations ou grèves cela reste toujours un casse-tête pour les autorités qui doivent les gérer avec beaucoup d’habileté pour éviter l’embrasement.
Mâalem Abdelyakine

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