Le comité de sauvegarde de la JSK a annoncé, samedi dernier à Tizi-Ouzou, qu’il a déposé plainte contre le président de la Jeunesse sportive de Kabylie, Mohand-Chérif Hannachi, pour « usurpation de qualité de président de ce club ». Intervenant lors d’une conférence de presse, Me Meriem Salah, ancien avocat de la JSK et membre de ce même comité de sauvegarde du club, a annoncé, documents à l’appui, que «depuis trois ans, Hannachi occupe illégalement le poste de président de la JSK». «Cela fait trois ans que Hannachi n’a plus le droit d’occuper le poste de président du conseil d’administration de la JSK», a-t-il indiqué. «Sur le registre de commerce de la JSK, il est écrit que le président de la société sportive par action (SSPA) est M. Hannachi Mohand Chérif, en sa qualité de président du club sportif amateur (CSA). Or, depuis août 2012, un nouveau président du CSA est élu, donc Hannachi a perdu la qualité de président du CSA et, par conséquent, celle de président du conseil d’administration de la JSK», a expliqué l’avocat. «Il s’agit, en Droit pénal, d’une situation d’usurpation de qualité», a-t-il relevé, signalant que le procureur de la République a été saisi à ce propos par un dépôt de plainte. Il a, en outre, révélé que le modificatif du registre de commerce de la JSK déposé en 2012 «n’a porté que sur l’augmentation du capital de la société». Me Meriem a observé qu’en plus de cette «usurpation de qualité», Hannachi a continué à gérer les finances de la JSK et à signer des chèques. «Il y a donc lieu de se demander comment la banque accepte de faire passer les chèques signés par Hannachi d’autant plus que ces derniers doivent être signés par deux personnes, à savoir le financier et le président du Conseil d’administration dans le cas présent ?», s’est-il interrogé. À cet effet, Me Meriem a annoncé que la Banque «sera saisie aujourd’hui à propos de cette situation». Abordant certaines «irrégularités» dans la gestion du club, le conférencier a relevé un paiement en espèces de la lettre de libération d’un joueur ce week-end, (en l’occurrence, l’ex-latéral gauche Mekkaoui), alors que cela devait se faire par chèque.
Il a également relevé la «surévaluation des apports» du club expliquant que l’expert désigné par le tribunal a été seulement chargé d’évaluer la valeur de son patrimoine tandis que les actions et les apports ont été évalués par un autre expert , qui n’a pas été désigné par la justice. «L’évaluation des apports et actions a été faite par un commissaire aux comptes qui exerce à la JSK depuis 20 ans. Cela est illégal, puisqu’un commissaire aux comptes n’a le droit qu’à un mandat de trois ans renouvelable une seule fois», a-t-il précisé.
Auparavant, ce même comité, composé essentiellement d’anciens joueurs du club phare de Kabylie et appuyé par des centaines de personnes, avait organisé, en juin courant, deux marches de protestation à Tizi Ouzou pour revendiquer le départ de Hannachi de la présidence du club. Contacté par l’APS pour avoir sa version des faits, le président de la JSK, Mohand-chérif Hannachi, n’a pas souhaité décrocher son téléphone.