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Isssad Rebrab met le paquet : 600 milliards cts pour le rachat du groupe El-Khabar

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L’homme d’affaires Issad Rebrab vient de racheter le quotidien arabophone El Khabar, pour un montant avoisinant les 6 milliards de Dinars algériens, apprend-on d’une source très au fait de ce dossier.
L’information du rachat du groupe (édition papier et chaîne de télévision), et même de l’imprimante que le journal arabophone partage avec le journal francophone El-Watan, a été donnée, mercredi dernier, par l’hebdomadaire Jeune Afrique, citant le directeur général du quotidien, Kamel Djouzi qui en aurait parlé à une délégation syndicale du journal. L’accord aurait été conclu deux jours avant, soit le lundi, incluant de maintenir les postes d’emplois et de prendre en charge les intérêts moraux et financiers des actionnaires. Cette bouffée d’oxygène est venue, ainsi, redonner espoir à des centaines de personnes faisant partie des effectifs du staff journalistique, technique et administratif, que des rumeurs, souvent confirmées, leur prévoyait un avenir plus sombre. Face à la lourdeur des charges, salariales et d’imprimerie notamment, le groupe aurait affiché des réticences, promues à être matérialisées sur le terrain, de compresser un nombre assez important parmi eux, voire à fermer définitivement la chaine. «Le DG nous a annoncé la nouvelle en nous expliquant que le groupe faisait face à d’énormes difficultés financières rendant impossible le maintien des charges et des salaires », déclarent les syndicalistes. El-Khabar était sur le point de rejoindre, ici, la sombre destinée professionnelle d’Echourouk, qu’illustrait l’établissement d’une liste contenant plus d’une centaine de journalistes, principalement des chaines Tv (Echourouk Tv, Echourouk News, Echourouk Benna), par une commission chargée d’examiner les dossiers y afférents, et ce, dans le but de mettre fin à leur travail. Le groupe a, heureusement, eu la vie sauve grâce à Rebrab, qui a remporté le « marché » de contacts auquel ont pris part plusieurs hommes d’affaires ayant, eux aussi, formulé le vœu d’acquérir l’un des groupes médiatiques les plus imposants à l’échelle nationale, mais aussi africaine et arabe. Il semble que, selon toujours notre source, l’homme d’affaires, première fortune maghrébine et deuxième à l’échelle africaine, visait, par cette opération, exclusivement le secteur audio-visuel, donc la chaine KBC, promise à un avenir peu reluisant. C’est ce que confirme, d’ailleurs, le président du conseil d’administration du groupe El-Khabar, Zahr-Eddine Smati, dans une déclaration tenue à son propre journal, affirmant que la plupart des filiales d’El-Khabar, y compris le journal, «se portent bien» et qu’elles «réalisent même des bénéfices», hormis, a-t-il indiqué, la télévision «car c’est un nouvel investissement». Concernant le groupe, d’une manière générale, le même responsable se veut, en revanche, rassurant, en déclarant que « les actifs sont positifs et bons», et que « Le Groupe ne souffre d’aucun déséquilibre». Il faut remonter un peu en arrière pour savoir qu’Issad Rebrab, propriétaire d’un des journaux à fort tirage à l’échelle nationale, Liberté en l’occurrence, voulait avoir sa chaine privée en 2011, soit depuis l’ouverture du champ audiovisuel au privé, vingt ans après la libéralisation du secteur de la presse écrite. L’ouverture, inscrite, faut-il le rappeler, dans le cadre des réformes enclenchées par Abdelaziz Bouteflika, a été promulguée le 12 septembre de la même année, par la création de l’autorité de régulation, et la Loi 14-04 du 24 février 2014 relative à l’activité audiovisuelle. Les ambitions à l’international ont également incité le patron de Cévital de lancer une chaine de télévision à Paris et même en Espagne. Projets restés, semble-t-il, au stade de l’intention. L’initiative, outre son souci de préserver de l’emploi, suggère un retour au pays et son effet positif, à savoir d’enterrer la hache de guerre avec le régime en place avec qui il était en désaccord, notamment dans le cadre d’échanges de diatribes avec le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb. Pour d’autres, cette mainmise conforte l’idée de la prééminence d’une certaine atteinte au pluralisme, et rend encore loin les objectifs d’une presse professionnalisée en dépit d’une approche alternative des médias, qu’illustre l’abondance, quantitative s’entend, des sites électroniques et des chaines de télévision.
Zaid Zoheir

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