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Intempéries à Béchar : une première averse transforme la ville en Venise du Sahara

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Les dernières pluies qui se sont abattues sur Béchar, après tant d’années de sécheresse, ont été révélatrices sur l’état de délabrement des routes ainsi que le manque de prévisions pour faire face à ce genre de situation. Mercredi dernier, il a suffi d’une première averse saisonnière pour que la ville s’inonde. En moins d’un quart d’heure, Béchar est devenue la Venise du Sahara. Les eaux de pluie ont aggravé les difficultés du trafic automobile entre d’immenses nids-de, poule gorgés d’eau, des dos d’ânes dressés avec démesure et des tranchées des perpétuels travaux de réfection du réseau d’alimentation en eau potable. L’absence d’avaloirs d’eau pluviale a transformé de nombreux boulevards en grosses nappes d’eau. L’état des rues touchées par les travaux de rénovation du réseau de l’AEP a provoqué des fortes perturbations de la circulation routière au niveau des différents quartiers populeux de Débdaba. Les tas de sable extraits des fosses ont été charriés vers les regards du réseau d’assainissement et les ont bouchés. A Hay Manouga, les eaux sont montées à plus de 50 cm dans les ruelles de ce quartier situé en plein centre de Débdaba. Les maisons ont été submergées. Par manque de conduites les eaux ont transformé les ruelles en ruisseaux et sont entrées à l’intérieur des habitations. Des citoyens se sont attelés à vider l’eau de l’intérieur de leurs habitations qui avec un seau, qui avec une bassine. Une mère de famille dira que c’est pareil depuis 1972, date à laquelle elle a habité cette maison. A chaque fois qu’il pleut, c’est l’inondation. Un quinquagénaire se demande où sont passés ces élus de l’APW qui sont en fin de mandat sans avoir concrétisé le projet de construction d’avaloirs d’eau pluviale. Certains hommes courent avec une pioche à la main à la recherche de regards d’égout pour leur enlever le couvercle dans des rues où la hauteur des eaux atteint les genoux. Au centre-ville, c’est pareil. L’avenue passant près de la cinémathèque s’est transformée en lac. Les citoyens rencontrés sur place déploreront le fait qu’on n’ait jamais pensé à prévoir d’avaloirs adéquats construits sur étude au niveau des artères de la ville. L’un d’entre eux dira à l’intention des responsables que rien ne sert de courir, il faut partir à point. Preuve en est que l’amélioration du cadre de vie du citoyen ne constitue pas le moindre de leurs soucis. Au lieu de créer des cellules de crise en pareil moment, il vaut mieux lancer des travaux de réalisation des avaloirs d’eau pluviale pour éviter que pareille catastrophe ne se répète.
Messaoud Ahmed

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