Le directeur général de la Sûreté nationale, le général major, Abdelghani Hamel, a reconnu, jeudi dernier à Alger, que les efforts fournis par ses services, dans la lutte contre le terrorisme routier, demeurent insuffisants, dans la mesure où les chiffres vont crescendo. Lors d’une conférence de presse animée à l’occasion d’une réunion avec les responsables de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel a indiqué que stopper l’hécatombe sur nos routes demeure une équation pas aussi facile à résoudre. Il a déploré que malgré les mesures prises et les moyens mis en œuvre, les statistiques sont alarmantes et la courbe est effectivement ascendante, précisant que la police tente toujours de mener des actions pour juguler ce phénomène. Il est utile de rappeler que l’Algérie est souvent classée en tête de liste des pays en matière du nombre de décès dus aux accidents de la circulation. Une réalité qui donne à s’interroger sur l’efficacité des mesures que les autorités algériennes prennent pour réduire les dégâts. Elle renseigne aussi sur l’insuffisance de l’apport de la police, aussi important soit-il, laquelle contrôle le comportement des conducteurs, et la nécessaire implication d’autres départements, notamment celui des transports, chargé de la formation de chauffeurs et l’aménagement des routes. Des efforts supplémentaires doivent être donc fournis dans l’avenir, en vue de stopper la violence non seulement sur les routes, mais au sein de la société en général. Parlant de la violence dans les stades et au sein de la société, la DGSN a affirmé que toutes les dispositions nécessaires ont été prises pour lutter contre ce fléau qualifié de pathologie gangrenant la société. Il a révélé que ses services ont commencé à retirer les agents de police des stades de football pour céder la place aux autorités du sport qui devraient assurer la sécurité à l’intérieur des enceintes sportives. Pour ce qui est de la sécurité des citoyens, Hamel a fait savoir que le taux de couverture sécuritaire, assuré par la Sûreté nationale, dépasse les 75% à travers le pays, avec une moyenne d’un policier pour 350 habitants. Ajoutant que son département vise à atteindre le taux de 100% à la faveur de la finalisation de deux plans de développement. Un objectif qu’il compte réaliser à travers deux plans de développement pour la Sûreté nationale, qui sont en projet. Ces plans visent à mettre en place, à travers tout le territoire national, des circonscriptions de sûretés de wilaya, urbaines et de daïra. À une question sur la sécurité dans certains nouveaux groupements résidentiels, Hamel a assuré qu’il y a une coordination entre la Sûreté et la Gendarmerie nationales. Il n’a pas exclu l’éventualité de mettre en place des sites supplémentaires de sûreté urbaine dans des quartiers qui connaissent des extensions suite aux différents programmes de relogement. Pour ce qui est de la cybercriminalité Hamel a assuré qu’il y a une prise en charge dans ce sens, précisant que la DGSN dispose actuellement d’un effectif assez important. Interrogé sur la situation qui prévaut à In-Salah (Tamanrasset) suite à un mouvement de protestation contre l’exploitation du gaz de schiste, Hamel a indiqué qu’à titre préventif des unités de maintien de l’ordre ont pris position au niveau de cette localité. Mais la réussite des plans de sécurité ne sera effective sans l’investissement dans les ressources humaines. C’est pourquoi Hamel a insisté sur la nécessité d’assurer une formation de qualité aux éléments de la sûreté, et s’adapter aux progrès enregistrés dans le domaine sécuritaire.
Salim Nasri