Le trafic ferroviaire dans la banlieue d’Alger a vécu, hier mardi, au rythme d’un mouvement de débrayage enclenché par les chauffeurs-mécaniciens de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF). Ces derniers ont, en effet, décidé d’un arrêt de travail qui n’est pas resté sans conséquences sur les voyageurs habitués à prendre ce moyen de transport. Ainsi, il a été loisible de constater que les trains en partance à partir de la gare centrale d’Alger et de la gare de l’Agha étaient à l’arrêt, mardi matin. Le trafic ferroviaire est interrompu, depuis la matinée. «Des discussions sont en cours entre des représentants du syndicat et la direction générale», selon des déclarations attribuées aux agents de sécurité de la SNTF qui ont eu fort à faire avec les mésaventures vécues par les voyageurs.
Même l’Agence d’information officielle, APS, n’a pas laissé passer l’événement puisqu’elle a dépêché ses journalistes pour couvrir ce débrayage. Ainsi, il a été rapporté que le même arrêt du trafic a été constaté aux gares de Aïn-Naâdja et Gué-de-Constantine.
Pour beaucoup d’abonnés et de voyageurs, ils ont eu recours aux bus, quand ce ne sont pas des taxis, pour se déplacer. L’occasion était également offerte aux chauffeurs de taxis clandestins de faire des affaires fructueuses pour ce jour «béni». Selon des sources à la SNTF, relayées par des médias, des représentants du syndicat de la SNTF étaient en pourparlers avec la direction générale de cette entreprise publique. Pour certains, les motifs du débrayage restent, présentement, inconnus alors que le journal en ligne TSA, citant un employé de la SNTF, avance que la grève a été décidé en réaction de soutien au chauffeur qui conduisait le train Alger-Thénia et qui a dérapé la semaine dernière. À l’heure où nous mettons sous presse, la direction générale de la SNTF n’a pas réagi par un quelconque communiqué, ne serait-ce que pour tenir l’opinion publique informée sur les soubresauts de cet arrêt de travail.
Mercredi dernier, un train assurant la ligne Alger-Thénia a dérapé à l’entrée de la gare de Hussein-Dey, causant 3 morts, dont une dame âgée de 55 ans, et 93 blessées, selon le bilan divulgué par les services de la Protection civile. Selon les premiers éléments de la commission d’enquête, installée par le ministère des Transports, l’excès de vitesse est en cause dans le déraillement du train. Ce n’est pas la première fois que les cheminots entament une action de protestation. Auparavant, et durant le mois de mars dernier, les travailleurs de la SNTF avaient paralysé le trafic ferroviaire, réclamant des revendications salariales, dont plus précisément le paiement immédiat d’un rappel de 36 mois de salaires. Durant l’année 2011, les cheminots avaient déclenché une grève de plusieurs jours, réclamant une hausse des salaires avec effet rétroactif.
M. D.