Accueil MONDE Grande-Bretagne : Elizabeth II, le règne le plus long

Grande-Bretagne : Elizabeth II, le règne le plus long

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Aujourd’hui à 18 h 30, la reine Elizabeth II dépassera les 63 années passées sur le trône de la reine-impératrice Victoria, au pouvoir entre 1837 et 1901. Elle a côtoyé l’empereur Hirohito, reçu des centaines de chefs d’État et adoubé douze Premiers ministres : mercredi, Elizabeth II va entrer dans l’histoire comme la souveraine britannique au règne le plus long, un record qu’elle compte fêter sans faste particulier, malgré l’effervescence du public. Vers 18 h 30 ce jour-là, la Queen dépassera, selon les calculs de Buckingham Palace, les 63 ans, 7 mois et 2 jours sur le trône de sa trisaïeule, la reine-impératrice Victoria, au pouvoir entre 1837 et 1901. L’heure précise est impossible à déterminer, car on ne sait pas exactement à quel moment son règne a véritablement commencé. Son père, le roi George VI, est décédé dans son sommeil à une heure non déterminée, au milieu de la nuit. À l’échelle mondiale, le record du règne le plus long est toujours détenu par le roi de Thaïlande Bhumibol Adulyadej, âgé de 87 ans, qui est monté sur le trône en 1946. Pour célébrer ce moment historique, un de plus dans sa longue carrière de monarque, la reine n’avait rien prévu au départ. « No fuss [pas de chichi] », disait-elle.

Apparition publique
« Il ne faut pas oublier que la date est calculée à partir des décès de son père et de son arrière-arrière-grand-mère. Même si elle reconnaît le caractère historique, ce n’est pas pour elle une occasion de célébrer », explique une source au Palais. Mais devant l’engouement croissant du public, elle a finalement consenti à faire une apparition publique, pour inaugurer une nouvelle ligne de chemin de fer en Écosse, où elle a l’habitude de finir ses étés, dans sa résidence de Balmoral.
En compagnie du prince Philip, son époux depuis bientôt 68 ans, « mon soutien et ma force depuis toutes ces années », elle prendra place à bord d’un train à vapeur pour faire le trajet d’Édimbourg jusqu’au village frontalier de Tweedbank. À l’arrivée, spéculent les médias britanniques, elle pourrait même se fendre d’un petit discours, un geste rarissime de sa part, en dehors des grandes occasions formelles comme son message de Noël ou l’ouverture du Parlement.
Elle doit ensuite dîner à Balmoral en compagnie de son petit-fils, le prince William, et de son épouse Kate. Son fils et premier héritier au trône, le prince Charles, sera, lui, retenu par d’autres obligations. « Prévues de longue date », avant que la reine n’accepte de donner un tour plus cérémonieux à la journée, s’est empressé de souligner un porte-parole, pour éteindre tout début de polémique. Le fils aîné de la reine, 66 ans, détient lui aussi un record national : celui de l’héritier en devenir à l’attente la plus longue. Il risque de devoir patienter encore puisque tous les spécialistes de la monarchie s’accordent pour dire que sa mère, toujours bon pied bon œil à 89 ans, n’abdiquera jamais.

Popularité
« Elle régnera jusqu’à son dernier souffle », souligne l’historienne Kate William. Selon elle, les plus de 23 300 jours passés sur le trône, plutôt que de provoquer une certaine lassitude, suscitent au contraire respect et admiration. Abîmée dans les années 1990 par les divorces de trois de ses quatre enfants et son absence de réaction face à la mort de la princesse Diana, la popularité de la reine atteint de fait des sommets inédits.
Dans un sondage YouGov publié dimanche, 27 % des Britanniques la consacrent même comme la « greatest Queen », loin devant Elizabeth I (13 %) et Victoria (12 %). La semaine dernière, l’historien David Starkey avait lancé un pavé dans la mare en déclarant que la reine Elizabeth II n’avait « jamais rien fait et jamais rien dit qui restera dans les annales ». Et qu’elle se contente de multiplier les engagements publics le plus souvent insignifiants : encore 393 l’année dernière ! La critique a provoqué une levée de boucliers des chroniqueurs royaux. Au lieu de voir le « silence » de la reine comme une faiblesse, ils préfèrent célébrer son sens du devoir et de la réserve comme une « ancre » à laquelle peut s’arrimer un peuple uni dans la tempête d’un monde en perpétuel bouleversement.

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