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G. Leekens débarque à Alger sur fond de scepticisme populaire : Chronique d’une autre erreur de casting annoncée ?

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D’histoire belge en blague belge. Carrément. Ou l’histoire d’un retour énigmatique. Qui tourne à la blague. L’opinion, partagée sur la question, croise les doigts. Craint naturellement pour son Equipe.

La seule piste… valable?
En croisant les doigts, prier très fort, qu’on ne nous convie pas de nouveau à une erreur de casting du genre de celle que les Verts ont difficilement acceptée avant de réagir en invitant leur ex-driver, le désormais sélectionneur serbe, Milovan Rajevac, à aller voir ailleurs et espérer repartir du bon pied, sauver ce qui reste à sauver en ce qui concerne l’objectif prioritaire tracé, à savoir une qualification (les choses sont mal engagées on le craint) en Coupe du monde. Sans toutefois bien sûr perdre de vue la messe biennale du ballon rond continentale prévue en janvier prochain au Gabon et que l’Algérie ambitionne, du moins remporter le précieux trophée, sinon disputer, s’inviter au dernier carré après (et ce sera tellement dur avec la présence d’un duo d’enfer, en l’occurrence le Sénégal et la Tunisie) s’être sorti indemne ce que beaucoup désignent à juste titre de groupe de la mort. La désignation du belge Georges Leekens n’était pas dans l’air ? Personne ou rares sont ceux qui s’attendaient à une telle issue parce qu’il subsistait, même d’une manière infime, l’espoir de «débaucher» une grosse pointure, un coach de renommée mondiale pour une sélection de rang mondial, l’E.N actuelle, figurant, qu’on le veuille ou non, parmi les meilleurs actuellement au niveau international. Les négociations entre la Faf de Raouraoua et le technicien belge, Marc Wilmots que le public algérien, presque unanimement réclamait ou appelait de ses vœux, ont capoté pour de sombres considérations ? Ce n’est pas grave puisque, finalement, le premier responsable du sport roi national n’a pas (avait-il au moins le choix ?) pris la peine d’explorer ou fait l’effort nécessaire pour conclure avec d’autres pistes en ne quittant pas le plat pays avant de mettre d’accord tout le monde après une interminable quinzaine riche en rumeurs, fuites plus ou moins organisées et supputations, en tranchant (l’urgence peut-être et l’enchaînement des échéances importantes comme solides motifs) dans le vif, en décidant de faire taire (plutôt laisser sans voix l’opinion) tout le monde en sortant (faute apparemment d’opportunités sur le marché actuellement) de ses manches un nom qui n’est pas étranger aux fans algériens. Pas forcément pour les raisons que l’on peut croire ou que peuvent oser certains de nos spécialistes maison sévissant sur nos plateaux T.V. Wilmotts, ravi, on l’imagine, de se voir en super star du côté d’Alger, et après moult tergiversations, a choisi de dire non aux sollicitations et ne viendra pas, l’ancien chef de la barre technique des Diables Rouges dont il venait d’être débarqué à l’arrivée d’un Euro raté, s’il s’est fourvoyé dans quelques déclarations contradictoires, a naturellement décliné l’offre (pour les raisons qu’il connaît) et ne sera pas le sauveur que tous attendaient de Rajevac.

Leekens 2003 … Leekens 2016
Un niet catégorique et de nouveau l’impasse. L’impression que l’E.N, dans le doute depuis le match du Cameroun, est condamnée à poursuivre le travail sans la «célébrité» promise. Ou à la hauteur des attentes populaires et du statut d’une équipe au rang respectée. Comme dirait Raouraoua «aujourd’hui tellement chère que c’est aux entraîneurs de se bousculer pour la prendre en main, et non le contraire.» Et qu’est-ce qu’on nous offre ? Un nom peut-être connu des Algériens (après un bref passage où il ne laissera pas des souvenirs indélébiles) mais dont la venue surprise (il ne figurait pas dans la «short-list» de la FAF) soulève bien des interrogations au-delà de surprendre les observateurs, l’intéressé, se souvient-on, avançait alors «des raisons familiales» pour expliquer son départ précipité. Au bout de la prospection et de quelques négociations vouées au départ à l’échec (notamment celles avec Wilmotts et les Français LeGuen et Courbis), Raouraoua (pas du tout servi par la tournure prise par les évènements, les «grands» ne se bousculant malheureusement pas au portillon, et le temps ne jouant plus en sa faveur, sans oublier les problèmes financiers, un sujet délicat par ces temps de disette) apportant à ce sujet des clarifications «utiles» mais loin de convaincre. Leekens (il se dit «perfectionniste» et insiste en soulignant qu’il «a l’expérience et la passion»), qui vient à peine de résilier (la presse belge parle de limogeage par son club employeur, Lokeren, sur une série de 8 défaites en 12 rencontres, soit un début de saison catastrophique qui donne à réfléchir) son contrat, vient donc et à la surprise générale, de débarquer à Alger où il est, se félicite-t-il dans des propos rapportés par les médias de son pays, « apprécié, même par la presse, en dépit des critiques dont elle a pu m’abreuver.» Mais qu’est-ce qui a imposé un tel choix ? Et, questions pour questions, quelle différence y a-t-il entre le Leekens de 2003 quand l’E.N manquait de noms ronflants, et celui de cette fin de 2016 où il aura sous la main un des meilleurs effectifs de tous les temps en Algérie ? Qu’est-ce qui a changé en 13 années chez un technicien qui assure avoir changé à maintenant 67 bougies ? Plus mature, lui qui, dans l’intervalle, a dirigé à deux reprises, la sélection de son pays, 1997-1999 et 2010-2012, et la sélection de Tunisie en 2014-2015 ? Son parcours mitigé avec les Verts (on évitera de parler de ses missions à la tête des Diables Rouges et des « Aigles » de Carthage) et le peu de temps passé à leur tête ne plaide-t-il pas vraiment en sa faveur ? Est-il correct, dans ce cas précis, de parler de blague de mauvais goût dès lors qu’on a promis au large public qui se fait, depuis le raté de Blida face aux « Lions indomptables » du Cameroun, beaucoup de soucis quant à l’avenir de ses favoris dans la course à la qualification au Mondial russe de 2018, le must ?

La communication d’abord !
Leekens, face à l’urgence absolue de ne pas se rater dès son entrée officielle en matière (le très difficile match qui attend notre E.N contre le Nigeria le 12 novembre prochain dans la ville d’Uyo, comptant pour la deuxième journée des éliminatoires au Mondial 2018, étant plus que décisif, son résultat devant décider dans une très large mesure de leurs chances de prendre l’avion pour Moscou dans un peu plus de 18 mois), aura-t-il le temps (on ne parle pas de compétences) de retourner la situation à son avantage et faire taire les mauvaises langues en menant Ounas et ses coéquipiers à la victoire chez des « Super Eagles » sur de bons rails depuis leur formidable envol de Zambie et qui ne lui feront aucun cadeau ? Au-delà de ces questionnements, celui qu’on appelle «Long Couteau» chez lui (il se dit «mal aimé dans ses terres») tiendra-t-il sur place, c’est-à-dire les 3 années de contrat que la FAF faute de mieux ?) lui a offert, les raisons (personnelles, lire familiales) qui l’ont poussé à quitter le navire algérien, puis tunisien, donnant à réfléchir ? Des «arguments» avec lesquels il faudra, du côté de Dely Brahim, tenir compte ? Pour Raouraoua, les choses semblent claires. Aussi claires que le nouveau portrait qu’on brosse d’un technicien plus (on veut bien le croire) «mûr». A la méthode de travail basée sur le volet si important de la communication (la bonne, celle qui a manqué cruellement son prédécesseur Rajevac et précipité le divorce d’avec son vestiaire et une démission rendue logique même si elle a fait couler tellement d’encre et de salive, les joueurs ayant eu pour leur grade, descendus en flamme par une majorité de l’opinion qui les rendra responsables de la mauvaise entame de la phase des «qualifs» à la Coupe du monde) et annonce d’emblée avoir les moyens de «remobiliser les troupes», l’important restant, à son avis et on peut le croire, lui qui a roulé sa bosse et bien « appris les leçons » depuis son dernier passage par l’Algérie, est d’éviter (c’est sa philosophie, et ça peut être utile pour qui connaît la mentalité du joueur algérien, jamais bien dans sa peau quand il est dos au mur, pressé de faire son boulot) d’«imposer la pression au groupe dans les moments difficiles» , et le périlleux voyage de novembre au Nigeria en est un et il se sait. Aussi sûrement que les M’Bolhi et Cie, ont en conscience. La formule (et on y adhère ?) est toute trouvée selon lui (un point nous apprend il, sur lequel il insistait avec ses anciens employeurs à Lokeren) : «responsabiliser les joueurs.» En droite ligne des promesses faites au lendemain du départ de celui qui ne les aura finalement «pas compris».

Du rôle des joueurs
Promesses fermes que le match d’Uyo (Nigeria) sera le leur. Promesse de ne pas y aller «la fleur au fusil». Qu’ils feront tout pour s’imposer et revenir au pays avec les trois points de la victoire. Un succès qui les relancera tout autant qu’il servira de réhabilitation avec leurs supporters. La plus belle manière de se faire pardonner. Nigeria-Algérie, c’est dans treize jours. Des moments bien difficiles attendent les Fennecs dans une sortie où le sens des responsabilités primera en plus du talent certain d’éléments qui ont mieux à nous offrir que cette prestation en demi-teinte face à un onze camerounais qui investira, ce soir-là, dans les problèmes à l’interne de Verts, qui savent, et on ne le répètera jamais assez, ce qui les attend et ce qu’ils doivent faire pour rester en vie dans des éliminatoires à couteaux tirés. Ouverts sur tous les scénarios. Même du pire malheureusement. Il reste à Leekens, pris par le temps mais qui doit connaître (de réputation au moins et c’est un avantage) les joueurs qu’il aura sous sa coupe, d’user du bon discours pour réussir son retour aux affaires. En les «responsabilisant.» Tout court. Des joueurs blessés par les critiques et qui en veulent. Alors, la solution – Leekens est-elle réfléchie ? En faisant appel au technicien belge, Raouraoua et son BF ont mis en état d’alerte maximum les réseaux sociaux qui n’ont pas tardé à afficher leur scepticisme quant à la réussite d’un … mariage de raison certes imposé par les contingences actuelles (des caisses qu’on dit vides ou pas assez suffisantes pour s’offrir une grosse pointure et un marché presque vide, les meilleurs étant déjà en fonction) mais qui ne convainquent personne. Du moins pas avant de voir ce qu’il donnera sur le terrain. à nous offrir. En droite ligne également de la carte de visite de l’intéressé qui a tout à prouver. Prouver, surtout, qu’il a les bagages pour diriger de tels talents. Qu’il a les moyens de les mener loin. En commençant par ressusciter l’espoir d’une qualification en Russie (l’objectif des objectifs) et une place (pourquoi pas carrément le titre, et là il aura le temps de voir venir et de mettre en place le plan de préparation idoine) en demi-finales de la prochaine CAN prévue dans moins de trois mois. Ne pas (jamais ?) mettre de la pression à son groupe. Le discours tient la corde. Surtout avant d’aller défier dans leur antre des Nigérians de grande qualité et sur une pente ascendante. Mais lui, saura-t-il supporter la pression ? Donnera-t-il raison à Raouraoua pour qui, beaucoup parmi ses plus chauds supporters n’adhèrent forcément pas ou pas totalement à ce choix qualifié de « curieux », on craint une autre erreur de casting après les bides Gourcuff et Rajevac ? Laisser le temps au temps et espérer que l’E.N n’en sorte pas la plus grande perdante. C’est le souhait de tous.
Par Azouaou Aghilès

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