Les « gilets jaunes » sont en phase de réussir leur pari dans une journée de samedi où 2000 rassemblements ont été tenus en France avec des blocages et des barrages forcés, mais on déplore un mort et une centaine de blessés. En fin d’après-midi, la situation était tendue aux alentours de l’Elysée où les manifestants, après avoir bloqué les Champs-Elysées, ont décidé de se diriger au palais présidentiel pour dire au président Emmanuel Macon que la France est « écrasée par les taxes ».
Selon le ministère de l’Intérieur, environ 1 200 personnes sont regroupées dans le secteur de la Concorde, protégé par un dispositif de sécurité. Plusieurs centaines de manifestants ont navigué pendant plusieurs heures entre les Champs Elysées, la rue du Faubourg Saint-Honoré, où se trouve le palais de l’Elysée, et les axes alentour. Le quartier a été quadrillé par les policiers dès samedi matin. Les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes pour faire disperser la foule et l’on craint que la situation se dégénère, d’autant que les « gilets jaunes » ne sont pas prêts de lâcher prise. Munis de leurs smartphones, les manifestants filment les blocages des routes et leur mouvement pour alimenter régulièrement le site dédié à cet événement en informations.
Ils contestent la hausse des prix du carburants en France en mettant de la pression au président Emmanuel Macron et son gouvernement, un mouvement soutenu par 73 % des Français, selon un sondage Elabe pour BFMTV, rappelle-t-on. Un communiqué du ministère de l’Intérieur, diffusé à 17h00, a dénombré environ 244 000 manifestants, dont 274 des 2000 manifestations étaient terminées. Le bilan provisoire fait état d’une personne décédée et de 106 blessés, dont 5 gravement. Selon le ministère, les forces de l’ordre ont procédé à 52 interpellations, ayant donné lieu à 38 garde-à-vue. A l’approche de la nuit, le ministère renouvelle son appel à la prudence à l’adresse des manifestants et des personnes circulant aux abords des manifestations, rappelant que les forces de l’ordre « ont pour consigne d’intervenir pour empêcher tout blocage total des axes structurants et lorsque la sécurité des personnes et des biens est en jeu ».
A l’heure actuelle, personne n’est en mesure de savoir comment ce mouvement « inédit », né des réseaux sociaux et sans parrainage syndical ou politique, va se terminer, tant les manifestants n’ont réussi aucune réponse favorable à leur revendication. Confronté pour la première fois à un mouvement citoyen spontané, le président Macron a affirmé mercredi dernier qu’il ne changera pas de cap.
