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Festival du théâtre arabe : La pièce «Nafida», une lueur d’espoir pour la paix en Syrie

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Le public oranais a découvert, avant-hier soir à la salle Saâada (ex-Colisée), un échantillon du théâtre syrien avec la pièce « Nafida » (Fenêtre), qui met en relief les effets de la guerre, psychologiques notamment, sur la vie des Syriens et l’espoir d’un retour à la paix.

«Nafida» participe à la 9e édition du qui se déroule du 10 au 19 janvier à Oran et Mostaganem et dédiée à Azzedine Medjoubi et figure dans la catégorie « off » du Festival. Elle n’entre donc pas dans la compétition pour le prix Soltane Ben Mohamed El Qassimi. La pièce, qui a été retardée d’une heure en raison du match Algérie-Zimbabwe, est adaptée de l’œuvre de l’écrivain polonais Ireneusz Iredynski (1939-1958) et mise scène par Majd Fedha. Les deux personnages de la pièce sont incarnés par Jafra Younis dans le rôle de l’épouse, et Mazen El jebba dans le rôle de l’époux. La pièce donne un éclairage sur la vie d’un couple syrien qui plonge peu à peu dans la décadence. L’homme, pendant sept jours, attend patiemment, des heures durant, devant sa fenêtre, guettant une lumière provenant de la fenêtre de ses voisins d’en face, sans se lasser et sans sourciller, armé d’une patience à toute épreuve. La femme, quant à elle, insiste pour connaître les raisons de cette longue et hypothétique attente. Collé à sa fenêtre, l’homme attend inlassablement cette lumière sans se soucier de ce qui se passe autour de lui, ni de son entourage, particulièrement sa femme, au grand dam de cette dernière. Négligée et dans l’expectative, la femme ronge son frein, mais elle est assaillie par les questions et les doutes sur le comportement étrange de son mari, craignant même une éventuelle relation de son mari avec une autre femme. S’installe alors un dialogue entre l’homme et son épouse, un dialogue rude, à la limite de la dispute, où le ton monte de plusieurs crans, puis fait place au silence, de longs moments de silence. Le calme et la tempête se succèdent. Les relations dans le couple n’ont pas tenu trop longtemps, la vie conjugale a du plomb dans l’aile. La femme n’arrive pas à accepter le changement brusque dans l’attitude de son mari et ce dernier ne semble pas s’en offusquer. Le couple semble prisonnier dans l’espace étroit dans lequel il se trouve confiné, devant la fenêtre, en raison de l’obsession quasi maladive de l’homme. Mais celui-ci attend, en fait, une lueur d’espoir dans l’obscurité qui l’entoure et semble ne pas comprendre l’impatience de sa femme qui essaie par tous les moyens de le faire « revenir » dans la réalité et l’empêcher, à ce qu’elle croit, de vivre dans l’obscurité la plus totale, tentant même de le convaincre qu’il a perdu la raison. Pour le « récupérer », la femme essaie de raviver chez son mari leurs souvenirs heureux d’antan et tente tantôt de le séduire, tantôt de la menacer, notamment de la tromper avec d’autres hommes afin de créer une quelconque réaction chez lui, mais en vain. Toutefois, et contre toutes les attentes de sa femme, l’homme fini quand même par apercevoir la fameuse lumière, et c’est la femme, obnubilée, qui s’y engouffre, à son tour. « Nafida » décrit à sa manière et dans une scénographie remarquable, un conflit dramatique survenant dans un couple syrien, un conflit aux relents politiques, sociaux et économiques entre deux antagonistes, découlant de la guerre, avec néanmoins une note d’espoir : la lumière tant attendue symbolise la fin du conflit, le retour de la paix et une vie normale pour les syriens. Et même si la pièce ne parle pas directement de la guerre, la suggestion en est très forte, à tel point que la suggestion s’incruste si fort dans l’esprit du spectateur qu’elle devient partie prenante de l’atmosphère de la pièce de théâtre, « Nafida », fenêtre sur la paix.

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