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Entreprenariat à Bouira : de grands atouts au service du développement

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Se déroulant du 16 au 22 novembre dans le cadre de la semaine mondiale de l’entrepreneuriat, les journées portes ouvertes, organisées par la direction de l’énergie et des mines en collaboration avec l’Université Akli-Mohand-Oulehadj, ont pris fin avant-hier. Elles ont consisté en la création de trois espaces (orientation, formation et accompagnement), de trois ateliers (activités en relation avec le monde de l’entreprise), en une journée d’études, une visite guidée et en un cours sur la meilleure idée de projet. Les deux derniers points de ce riche programme n’ont pu être réalisés, faute de temps et ont fait l’objet d’un report. La sélection se poursuivant encore, les résultats du concours, qui a vu le dépôt de 33 candidatures, seront connus ce dimanche. Quant à la visite guidée, il semble que le programme ait subi quelques changements. Pour une raison qui nous échappe, ce ne sont plus ces deux entreprises privées, la SARL Mont Djurdjura et la SARL SPROTRA, que les stagiaires iront visiter la semaine prochaine, comme c’était prévu initialement, mais l’Institut algéro-francais d’ingénierie de l’eau et de la chimie.

Une journée riche en enseignements et en débats
Le 17 novembre coïncidait avec l’ouverture officielle de ces journées. Ce matin, l’auditorium où allaient intervenir les professeurs, les chercheurs et des promoteurs chevronnés sur différents thèmes liés au développement, associant dans le même effort Université et entreprises, affichait complet. Outre les autorités civiles et militaires avec à leur tête le wali, on pouvait remarquer beaucoup d’étudiants, de stagiaires des centres de formation professionnelle et de jeunes promoteurs soucieux d’acquérir un savoir-faire en rapport avec leurs projets. Il s’agissait en fait de montrer que la wilaya de Bouira dispose de beaucoup de ressources naturelles, que les moyens existent pour les exploiter. Ces moyens dépendent de deux principaux facteurs : la formation et le financement. L’université relève le défi du savoir-faire et des connaissances indispensables à la création d’entreprises fiables et compétitives. Les dispositifs CNAC, ANGEM et ANSEJ en accord avec les banques, en l’occurrence la BADR, affichent leur volonté de coopérer financièrement parlant. Parmi les nombreuses communications qui ont été programmées pour meubler cette journée, nous avons retenu deux d’entre elles : celle du directeur des mines et de l’énergie et celle du président du fonds FGAR.
Le wali qui a ouvert officiellement ces journées mondiales a fait un bref rappel des atouts considérables dont dispose la wilaya pour son développement pour montrer que ce n’est pas le fonds qui manquait, mais assez souvent les bonnes initiatives. Le responsable du secteur de l’énergie et des mines qui lui a succédé à la tribune a fait, lui, dans le détail. Il avait commencé par l’industrie, expliquant l’essor qu’il a pris ces trois dernières années sous la houlette de l’actuel wali.
En plus de la zone industrielle de Oued El Bardi (à une quinzaine de km au sud de Bouira) et de son extension qui porte la superficie totale à 415 ha, en plus des 13 zones d’activités, il est question de créer un vrai pôle industriel grâce à la nouvelle zone industrielle de Dirah à une cinquantaine de km à l’ouest de Bouira). Cette zone encore à l’état de projet s’étendra sur 595 ha. Il est question aussi de créer de nouvelles zones à travers la wilaya. Leur nombre pourrait avoisiner la quinzaine. L’orateur en était venu ensuite aux ressources en eau, et là, la wilaya qui en possède à en revendre mobilise, grâce à ses trois barrages (Oued Lakhal, Tilzdit et Koudiet Acerdoune) quelque 3 852 000 000 m3.Cette ressource hydrique lui permet de faire honneur à sa vocation agricole. Ses périmètres irrigués pour les maraichages, ses orangers, ses oliveraies, ses amandiers, ses vignobles, ses pistachiers, ses abricotiers, ses pommiers, et puis ses élevages bovins et ovin, ses laiteries, son apiculture, son aviculture explique, si besoin est, la diversification de sa palette économique et les opportunités offertes aux jeunes promoteurs. Le conférencier n’a pas omis de signaler le volet touristique avec quatre formidables sites (Tikdjda, Talarana, Hammam Ksena, la forêt Errich) et les possibilités qu’ils offrent en matière de création de richesses et de postes d’emploi. Mais que seraient toutes ces richesses sous-jacentes d’une wilaya sans les indispensables infrastructures ? Bouira a justement la particularité de disposer d’un réseau de routes et de chemins très densifié.
Elle a cette chance d’être desservie par l’autoroute Est-Ouest sur un trajet de 101 km. Le chemin de fer qui court parallèlement à l’autoroute traverse la wilaya sur une longueur équivalente. Le conférencier déclinait ainsi les longueurs de ce réseau : 461,30 km de routes nationales, 719,796 km de chemins de wilaya (CW). Il a également cité le projet du chemin de fer qui reliera Bouira à Sour El Ghozlane et qui poursuivra sa route jusqu’à Aïn El H’Djel. Enfin pour clore cette longue liste de ressources, il a mentionné encore le patrimoine forestier qu’il a estimé à 112 250 ha et le patrimoine minier dont on avait recensé 51 sites renfermant entre autres minerais, l’argile rouge,(Aomar, Aïn El Hadjar) le verre blanc, le ciment, le calcaire, le gypse (Sour El Ghozlane, Mesdour, Bordj Khreis),le gypse, le plâtre (Ahnif, M’chedellah, Adjiba, El Hakimia, El hachimia, Sour El Ghozlane), le béryllium, le plomb, le zinc…( Boukram, Guerrouma).

FGAR et MEDA
Pour le financement des petites et moyennes entreprises, celles dont le chiffre d’affaires reste inférieur ou équivalent à 500 millions de dinars, il existe un fonds de garantie appelé FGAR. En avril 2004, il est passé à 1 milliard. Mais les entreprises qui emploient plus de 950 personnes et ont un chiffre d’affaire de 2 milliards de dinars ne sauraient prétendre à ce fonds. Selon le président de ce fonds, ce mécanisme financier a un rôle de médiation entre la banque et l’entreprise qui sollicite un crédit.
Le fonds de garantie peut, dans un premier temps, avancer 10% du marché afin de permettre à l’entrepreneur d’entamer les travaux du projet. Mais il peut aller aussi jusqu’à 60% et plus tard 80%, lorsque le solliciteur de crédit apparait comme un créancier sérieux et solvable. Dans ce sillage, Le MEDA est un fonds destiné aux entreprises qui souhaitent s’agrandir. Le FGAR dont le siège est à Alger possède plusieurs antennes à travers le territoire (Oran, Ouargla,Batna, Annaba…). Il emprunte à un faible taux(2%) soit 20 000 DA de commission. Depuis sa mise en place, il a émis 1 511 accords de garantie. Le coût de ces accords a été estimé à 13 119 418 DA. Tandis que l’industrie s’adjugeait 708 accords, le BTPH 440 accords, le reste se partageait entre les différents segments de l’économie.

Les trois ateliers et leurs activités
Pour ce qui concerne la CNAC et l’ANGEM, leurs ateliers avaient commencé le 18 novembre. Devant une vingtaine de jeunes promoteurs présents ce jour au centre de formation, le représentant de la CNAC avait, dans la matinée, donné un cours sur la relation qui existe entre l’entreprise et son environnement. C’est pourquoi la nécessité s’impose de bien connaitre cet environnement avant de lancer un projet.
Lui succédant à la chaire le représentant de la direction des impôts a axé son intervention sur la façon dont doit se comprendre l’exonération. Elle est de 3 ans et de 10 ans au sud du pays. Mais cette exonération n’est que partielle, puisque l’entreprise paie 5000 DA/an. La loi de finances 2015 porte cette imposition à un million de centimes. Au-delà de ces trois ans, l’entreprise est assujettie au régime déclaratif, c’est-à-dire selon ce qu’elle réalise comme chiffre d’affaires par an. De son côté, la représentante de la BADR traitera de l’acheminement du dossier pour l’obtention d’un crédit depuis son dépôt à la CNAC jusqu’à la banque, du montant du crédit fixé à 10 000 000 DA, de la validité de l’accord fixé à 12 mois depuis le jour de sa notification par la banque. Elle a ensuite indiqué dans quelle mesure s’effectue le montage du financement triangulaire (la part de la banque est de 70% du crédit, celle du jeune promoteur elle est de 1% si le crédit est de 5 000 000 DA et de 2% s’il est de 10 000 000 DA. Le reste est à la charge de la CNAC. La relation entre la banque et son jeune créancier a été soulignée en l’occurrence ainsi que le début de remboursement du crédit qui commence dès la troisième année et ne s’arrête qu’au bout de huit ans. L’atelier ANGEM prenait le relai l’après-midi. Par la voix de son représentant, il abordait la question du plan d’affaires et du financement. Le plan s’articule autour d’une quinzaine de points : objectifs assignés au projet, chiffre d’affaires, capacité de production, ressources humaines et matérielles exigées, stratégie pour plus de compétitivité, bénéfices etc…L’exemple pris pour illustrer l’intervention est celui d’une usine qui fabrique cent bus. Comment être compétitif sur un marché dominé par la concurrence non seulement sans faire de perte, mais en tirer même d’importantes plus values ? Cette formation a concerné une trentaine de jeunes promoteurs. L’atelier de l’ANSEJ qui s’est tenu le lendemain matin, a porté sur trois thèmes : démarche à suivre pour monter une microentreprise, fonctionnement du mécanisme d’accompagnement et avantages fiscaux et para fiscaux au profit du jeune promoteur. Concernant ces avantages, le formateur de l’ANSEJ en dénombrera l’exonération en zone normale qui s’étale sur trois ans, celle de la zone spécifique, c’est-à- dire les régions difficiles d’accès, qui s’étale sur 6 ans, et celle des régions désertiques (Sahara) qui s’étale sur dix ans. L’entreprise qui emploie 3 travailleurs en contrat indéterminé voit cette exonération se prolonger encore de deux ans.Le représentant de l’ANSEJ insistera surtout sur les avantages fiscaux et para fiscaux. Il distingue trois zones : la zone dite normale où les avantages fiscaux (exonération d’impôts) sont de trois ans, la zone spécifique où ils sont de six ans, comme les Hauts-Plateaux ou les zones déshéritées et le sud du pays, où l’exonération est de dix ans. L’intervenant détaillera aussi ces avantages supplémentaires dits PNR (payement du loyer pour les entreprises qui ont opté pour le secteur agricole), PNR (achat de camionnettes pour les artisans itinérants comme les maçons, les plombiers, les peintres…) PNR (acquisition de cabinets collectifs au profit de dentistes, de médecins…) . Le seul inconvénient pour le jeune promoteur, c’est la CTTC.
Cette taxe qui frappe l’acquisition de matériel. Elle est de 17% pour l’entreprise industrielle et de 7% pour l’entreprise agricole.Ces journées ont pris fin dimanche avec l’octroi de 9 décisions au profit de jeunes promoteurs : 3 de l’ANSEJ, 3 de l’ANGEM et 3 de la CNAC. Satisfait de l’impact de cet évènement de portée mondiale, l’un des organisateurs a fait savoir qu’au niveau de l’auditorium la journée du 17 novembre consacrée à différents sujets en lien avec le développement a rassemblé plus de 500 participants, alors que la formation dispensée pendant une semaine au niveau des trois ateliers a concerné près de 80 jeunes promoteurs. Sous le slogan «Tous ensemble, relevons le défi », la semaine mondiale de l’Entrepreneuriat se terminait comme elle avait commencé, dans un climat d’effervescence qui témoigne de l’intérêt général pour un tel événement.
Ali D.

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